Distributeur de billets au commissariat


Jeudi 25 Décembre 2014

Distributeur de billets au commissariat
"Y a-t-il de l'argent?", demande angoissé un passant à une femme sortant du commissariat. Au Chili, trouver un distributeur de billets en fonctionnement relève du parcours de combattant face à l'augmentation de braquages si bien que les précieuses machines commencent à être installées dans les postes de police.
La question n'est pas de pure forme dans le quartier populaire de Renca à Santiago, où, selon les riverains, il reste très peu de distributeurs de billets opérationnels, la plupart à l'intérieur de supermarchés seulement durant les heures ouvrables.
Après la fermeture, il est presque impossible d'obtenir de l'argent liquide.
"Au coin de la rue, il y a une banque, mais le distributeur a été détruit par une bombe, et il n'a pas été remplacé", explique résigné Hardy Mora, qui est allé jusqu'au commissariat pour tenter de se procurer un peu de cash.
L'installation de distributeurs au sein de commissariats de police est une mesure temporaire prise pour remédier à la pénurie de distributeurs, devenus proies faciles pour les délinquants.
Quand elles fonctionnent, les machines sont prises d'assaut et rapidement à court de billets de banque.
Selon la Surintendance des Banques et établissements financiers du Chili (SBIF), le nombre de guichets automatiques est passé de 9.288 en janvier 2013 à 7.877 en septembre 2014, alors que le nombre de distributeurs vandalisés a augmenté de 152% au cours de l'année.
Les guichets automatiques sont un objectif recherché par les voleurs au Chili en raison de sanctions particulièrement légères s'ils sont pris la main dans le sac.
Jusqu'à récemment, ils risquaient tout au plus 61 jours de prison. Maintenant, après une modification de la loi, ils encourrent une peine de trois à cinq ans de détention.
Les techniques de braquage se sont diversifiées et ont même été exportées vers d'autres pays. La plus courante ces derniers temps, indique à l'AFP un commissaire de police du quartier de Recoleta, est de saturer de gaz l'endroit où se trouve le distributeur et d'allumer une étincelle ou bien de découper la machine au chalumeau.
Les critiques accusent les banques chiliennes, qui ont enregistré une augmentation de 35% de leurs bénéfices entre janvier et octobre cette année de ne pas investir dans des mesures de sécurité.
Le résultat est un casse-tête pour le client, notamment dans les quartiers populaires, où il est quasiment impossible de se procurer de l'argent.
Les plaintes concernant le manque de distributeurs sont si nombreuses que le Service national de la consommation a créé un système d'alerte virtuelle pour rendre compte des défaillances. En un week-end, 980 plaintes portant sur des machines hors service ou vides ont été enregistrées.
Pour répondre à la critique, en particulier en pleine période de fêtes de fin d'année, une banque publique, Banco Estado, a décidé de mettre des guichets automatiques dans les postes de police.
A Renca, un guichet automatique a été installé dans une cabine en plastique située à l'entrée du commissariat et sous le regard des policiers.
"C'est quand même bien d'avoir la certitude qu'il y a un guichet automatique qui fonctionne et ne va pas être explosé, c'est une bonne idée", assure Mora à l'AFP.
Les critiques estiment qu'il ne revient pas à la police d'assurer la sécurité.
"C'est le secteur privé qui devrait financer les coûts des opérations de sécurité", estime Carlos Lagos, un habitant du quartier.
Il y a un an, après une nouvelle vague de hold-up, les banques ont été obligées par décret de s'accroître la sécurité de leurs guichets automatiques, notamment au moyen d'installation d'alarmes, ou d'ancrage de fixation mais peu de progrès ont été réalisés. Les banques se défendent en assurant qu'augmenter la sécurité n'est pas compatible avec leur service.


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