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Est-ce en sa qualité de président du pôle audiovisuel public que F. Laaraïchi sera entendu ? Impossible de répondre à cette question d’autant que le premier communiqué informant de ce rendez-vous et relayé par l’agence de presse officielle, MAP, annonçait mardi 30 mars (avant de procéder à une rectification en fin de matinée du mercredi 31 mars) que « l’Instance va poursuivre ses séances le 19 avril avec la direction générale de la Société nationale de radiodiffusion et de télévision marocaine ». « Ainsi présentée, l’information peut prêter à équivoque, d’autant que la direction générale de la SNRT n’est pas celle de SOREAD-2M. Il semblerait que, comme chez beaucoup de gens, il y a confusion des genres et des statuts chez ceux et celles de cette Instance en charge du dialogue national médias et société », commente une source proche de la SNRT.
Résultat, la question n’en finit pas de tarauder, en interne, à 2M. Les dirigeants de la télévision de Ain Sebaâ seront-ils écoutés dans le cadre de ce débat ? Joint par téléphone ce mercredi matin, avant que ne tombe la dépêche rectificative de la MAP, le coordonnateur de l’Instance parle d’une erreur de l’agence Maghreb arabe presse et affirme que c’est bien le Pdg de la SNRT qui est invité à faire entendre sa voix devant les élus de la Nation. «Que je sache, Laaraïchi représente le pôle public. Je ne suis pas responsable des erreurs des agenciers », nous a déclaré un Jamal Eddine Naji visiblement nerveux.
Depuis 2008, la loi sur les S.A spécifie de manière claire le mode gouvernance des sociétés anonymes dont le conseil d’administration est présidé par un Pdg alors que la gestion et le management sont assurés par un directeur général. « Les membres de l’Instance devraient peut-être potasser les statuts des institutions audiovisuelles avant de prétendre conduire un quelconque dialogue national sur les médias », lance mi-ironique, mi-perfide un journaliste de 2M.
Toujours est-il que dès le 19 avril, le pôle audiovisuel public sera soumis à la question. Et on imagine aisément Fayssal Laaraïchi en présenter le bilan. Et selon des sources concordantes, le Pdg du pôle public sera accompagné des équipes dirigeantes de la SNRT et de 2M. « Maintenant, il faut espérer que l’Instance soulèvera les problèmes de fond. Il ne s’agit pas ici de fustiger les feuilletons mexicains ou de se cantonner à des chiffres. Ce sont presque des questions marginales face au fond. Les vraies questions ont trait à l’identité nationale à travers la production nationale, au pluralisme, à la proximité, au rôle du service public qui doit d’abord et avant tout être citoyen, à la diversification de l’offre publique. ce débat national sur les médias.
On n’est pas dans les questions de programmation mais bel et bien dans la conception d’une télévision dans un pays comme le nôtre», fait valoir notre interlocuteur au sein de la SNRT. « Dans le cadre de la mondialisation audiovisuelle, il nous faut apporter des réponses marocaines, avec les moyens qui sont ceux du Maroc. Car il faut savoir raison garder », prévient notre source.
L’audition du pôle public audiovisuel induit-elle celle des opérateurs privés et des dirigeants de la télévision Médi 1 Sat ? L’interrogation traverse en tout cas les cénacles médiatiques. « Le paysage audiovisuel marocain s’est libéralisé. Des radios privées ont désormais pignon sur rue. Nous devons également nous interroger sur le rôle qui doit être le leur. La conception d’un média citoyen est l’affaire aussi bien du public que du privé », explique ce spécialiste de la chose audiovisuelle.
Et d’après nos informations, le président du Conseil supérieur de la communication audiovisuelle sera également auditionné dans le cadre de ce débat national sur les médias.