Devant le Secrétariat provincial de Meknès : Habib El Malki plaide pour la mobilisation des militants et leur participation active au processus de réforme


TRADUIT PAR LA REDACTION
Mardi 12 Avril 2011

Devant le Secrétariat provincial de Meknès : Habib El Malki plaide pour la mobilisation des militants et leur participation active au processus de réforme
“Je remercie les membres du Secrétariat provincial de Meknès qui m’ont donné cette occasion de pouvoir débattre avec vous des préoccupations de notre parti quant aux derniers développements que vous suivez de près, surtout que votre ville  a une histoire de lutte pour un Maroc libre et démocratique.
La ville de Meknès s’est caractérisée, depuis la fin des années cinquante, par son militantisme et ses sacrifices, de même qu’elle s’est fait connaître par un apport distingué dans plusieurs domaines, ce qui a fait d’elle une destination pour notre parti. La cité ismaïlienne a été aussi une sorte de laboratoire du militantisme dans une période définie, notamment au milieu des années soixante-dix. L’important est votre présence en masse qui traduit un signal fort de l’existence d’une volonté réelle pour dépasser tout ce qui pourrait affecter le rayonnement de la ville, ainsi que son positionnement politique, organisationnel, culturel, économique et social. Votre présence est un message fort pour tout le monde, révélant l’attachement au parti quels que soient les problèmes, les entraves et les discordances apparues lors de ces dernières années pour des raisons différentes, ce qui a mis nos organisations dans la ville et la province dans une situation au-dessous de nos aspirations.
Nous devons considérer la rencontre d’aujourd’hui comme un point de départ d’une nouvelle marche pour la restructuration de notre parti verticalement et horizontalement. Du fait que nos attentes aujourd’hui sont beaucoup plus grandes que nos problèmes internes qui sont des choses normales dans la vie de notre parti. L’étape actuelle devra être discutée avec un état d’esprit ouvert, audacieux et réel.
Le Bureau politique partage votre ambition, votre volonté et votre orientation. Ce que nous souhaitons est d’immuniser notre parti, en vue de consolider et corriger tout ce qui peut l’être au sein des organisations, que ce soit à Meknès, ou dans d’autres villes et provinces. Le Bureau politique a besoin de vous et de tous ceux qui adhèrent à cette rencontre que nous considérons comme un point de départ d’une marche collective. Nous savons que vous êtes au fait de ce qui se passe à l’intérieur du parti et sur la scène nationale, ce que nous considérons comme un indice du  changement ou le début du changement dans la vie partisane.
Je vous rappelle que le Conseil national de notre parti a tenu, depuis l’entame de cette année, plusieurs sessions et réunions, en sa qualité d’institution exécutive ou comme il est appelé le parlement du parti. Ces rencontres itératives du Conseil national ont débouché sur des positions et décisions partisanes relatives à des affaires nationales  qui intéressent l’avenir de notre pays, surtout en ce qui concerne les réformes constitutionnelles et politiques. Nous pouvons dire que l’USFP a repris son initiative, du fait que nous étions les premiers à proposer une réforme constitutionnelle et politique. Les positions de notre parti, à travers son Conseil national, ont confirmé que l’année 2011 devra être celle des réformes constitutionnelles et politiques. Auparavant, nous avons considéré 2010 comme étant l’année de l’organisation et de la réorganisation, outre la définition de la perspective d’une nouvelle organisation. C’est ce qui nous a conduit à travailler d’arrache-pied tout au long de l’année écoulée dans le cadre du Forum national sur l’organisation qui a été sanctionné par de multiples propositions et orientations. Et ce, à partir de l’expérience de notre parti dans le domaine organisationnel, ainsi qu’en réponse aux exigences de l’étape actuelle. Dans la prochaine session du Conseil national, nous allons annoncer les nouvelles orientations organisationnelles et tout ce qui pourrait activer et adapter notre organisation interne, ainsi que le règlement de notre parti de façon naturelle et logique.
En partant de ce qui a été dit, il paraît qu’il y a une liaison entre l’organisationnel décidé en 2010 et les réformes constitutionnelle et politique en 2011. Si l’USFP avait fait part de ceci dans un mémorandum en mai 2009 en vue de dynamiser les contenus du communiqué final du 8ème Congrès national de notre parti, ledit mémorandum a suscité un large débat et des critiques logiques des bases du parti et leurs organisations, ainsi qu’une grande partie de l’opinion publique nationale.
Bien entendu, le devoir politique voulait qu’on annonce au moment opportun le contenu du mémorandum afin qu’il soit une propriété de toutes les composantes du parti et non seulement du Bureau politique. Bien plus, que ce mémorandum soit la propriété de l’opinion publique nationale et qu’il devienne matière principale à discussion en vue de légiférer les grandes réformes que nous considérons comme étant décisives et que tout le monde doit s’y adhérer. Surtout que notre parti au cours des années 90 dans le cadre de la Koutla démocratique (1992-1996) avait présenté un mémorandum où il revendiquait la nécessité des réformes constitutionnelles. Des réformes largement débattues, publiées sur les colonnes de la presse du parti et examinées dans des forums et des rencontres, du fait que la question de la Constitution et celle de la réforme sont d’ordre national, intéressant l’ensemble du peuple marocain.
Avec ce qui s’est passé autour de nous l’année dernière et cette année et les changements que vivent le grand Maghreb et le monde arabe, la revendication constitutionnelle est devenue une priorité nationale. 
Les recommandations de notre 8ème Congrès et le mémorandum remis à Sa Majesté le Roi, comme voulu par notre Congrès, et l’effervescence que vivent les peuples arabes en quête de démocratie, prouvent le bien-fondé des positions de notre parti.
La constitutionnalisation des institutions signifie l’édification d’un Etat qui répond aux attentes de la phase  historique que nous vivons dans différents secteurs d’activité. En plus, le mouvement des jeunes marocains qui ont adopté toutes nos revendications en ce qui concerne l’obligation des réformes constitutionnelles et politiques atteste encore une fois du bien-fondé des positions de l’USFP. Et pourtant certains qualifiaient les réformes constitutionnelles de  facultatives. Ils jugeaient même qu’elles ne sont pas une priorité à inscrire dans l’agenda politique national sous prétexte que la priorité du peuple marocain était le pain.
Le discours Royal du 9 avril 2011 a apporté un message fort qui prend en considération toutes les revendications que nous avons soulignées et que nous allons détailler. L’USFP a qualifié, lors de son conseil national le discours Royal de tournant historique, soit en ce qui concerne les réformes constitutionnelles, soit au niveau des orientations générales, soit sur le plan de la méthodologie suivie en la matière.
Depuis plus d’une année, nous avons initié plusieurs actions dans le cadre de l’application des recommandations de notre Congrès qui a insisté sur l’ouverture des chantiers de réformes afin d’assurer la continuité du changement de notre pays freiné en 2002. C’est pourquoi, notre responsabilité d’aujourd’hui émane de notre responsabilité d’hier. Nous n’exagérons pas quand nous la qualifions de responsabilité historique. Et si l’USFP n’assume pas sa responsabilité dans la préservation de ce chantier en lui assurant toutes les garanties concrètes, l’histoire nous interpellera.
Les responsabilités de l’USFP sont énormes et lourdes en cette période cruciale et en ces circonstances. C’est pourquoi nous devons surmonter nos situations internes, car sans cela nous n’arriverons jamais à mobiliser le peuple marocain pour renforcer les acquis. Si nous ne surmontons pas sérieusement ces situations organisationnelles avec davantage de tolérance et de dialogue en nous référant à nos principes, notre culture commune,  nous ne serons pas sûrs que ce nouveau processus donnera ses fruits.
Nous avons assumé la gestion des affaires publiques en 1998, suite à notre vote par un «oui politique» en faveur de la Constitution qui a favorisé les conditions à l’alternance. Nous avons ouvert plusieurs chantiers qui se sont arrêtés en 2002. Ce qui a provoqué l’arrêt du chantier de la transition démocratique. D’où les régressions que nous avons connues. Mais il est de notre devoir de faire de la nouvelle Constitution une mobilisation pour aller vers 2012 et accomplir la transition démocratique afin que la vie politique soit naturellement marquée par la transparence grâce au respect des règles du jeu démocratique.  Nous devons faire des régressions dont nous avons parlé une base de départ pour une réflexion pour le futur afin de dire halte à ce que nous avons vécu  en affirmant que nous refusons qu’il se répète.
Notre parti dispose du projet du changement pour aller de l’avant, car il a plusieurs atouts et ce à tous les niveaux (jeunesse, femmes, etc). Notre conseil national a spécifié les orientations générales de la première copie des réformes dont nous  présenterons des propositions  concrètes  à la commission qui veille à l’élaboration de la  nouvelle Constitution.  Parmi les  grands axes de ce mémorandum, il y a lieu de citer l’institution Royale, le Parlement, le gouvernement et la région considérée comme pilier du Maroc de demain.
Au fond, les réformes sont qualitatives, puisqu’elles  s’intéressent à l’identité  marocaine à travers la constitutionnalisation de la langue amazighe à propos de laquelle un débat très élargi a été lancé au sein du parti. Ce que nous considérons comme positif, c’est que pour la première fois la question de séparation de pouvoirs a été posée et de manière claire, puisque personne n’osait parler de l’article 19 auparavant, malgré que la commanderie des croyants soit un des piliers pour des raisons historiques, religieuses et politiques.  Pour ce qui est de la source de la législation, l’institution parlementaire demeure le cadre unique pour cela, car la dualité de la législation, à notre époque, pose des problématiques.  Cette dualité ne contribue point à clarifier la vision, mais elle marginalise, tout simplement, le pouvoir législatif.
La particularité de la nouvelle vision, c’est la définition des prérogatives du Premier ministre qui sera le premier responsable de l’application du programme du gouvernement et de tous les secteurs de l’Administration. Pour la première fois depuis l’indépendance, le gouvernement de l’après 2012 sera politique  à travers la constitutionnalisation de son conseil qui fixera les limites séparant les responsabilités et renforcera les pouvoirs du Premier ministre.
Nous pouvons dire que la Constitution de demain est un vœu pour  tous les Marocains et l’USFP militera pour convaincre ses alliés en vue d’adopter des idées progressistes. Pour ce qui est de l’indépendance de la justice, elle demeure l’une des  priorités et des questions primordiales pour lesquelles a milité notre parti qui considère que le citoyen est victime du non-respect de cette indépendance. Pour parvenir à cette indépendance, il y a lieu d’opter pour de nouveaux mécanismes en vue de développer notre justice.
Pour réussir ce grand chantier de réformes, la femme doit disposer d’une place importante dans cette nouvelle architecture, car nulle réforme ne peut aboutir sans sa participation. Notre parti a milité pour que la femme participe à la prise de décision  et  lui réserver un quota dans les institutions élues est la preuve de notre vision clairvoyante et progressiste de la société.
Les nouveaux équilibres des pouvoirs doivent absolument prendre compte des développements survenus au niveau horizontal au moment où tout se produit de manière verticale, ceci est une grande évolution dans la vie politique de notre pays.
Plusieurs politiques se sont demandés si notre parti est en mesure de mettre en œuvre les contenus du communiqué final  de notre Congrès. Pour ceux-ci, nous disons que celui qui porte un projet de changement est capable de passer à  l’exécution  et celui qui s’interroge sur la capacité ou non ne pratique pas la politique.
Nous voulons être les artisans de la nouvelle Constitution pour surmonter ce qui peut l’être en vue de relever le défi de 2012. A partir de là, il faut revenir aux composantes de notre parti selon ses règles intérieures basées sur la discipline  qui sous-entend   que l’on doit rendre des comptes, un élément essentiel sans lequel nous vivrons dans le chaos absolu.
Notre parti a vécu une étape historique difficile depuis 1959 au cours de laquelle nos militants ont payé le prix fort. Nous devons savoir que ce que nous vivons et ce qui se passe au Maroc n’est pas tombé du ciel, mais une accélération de la cadence de la réforme pour laquelle nous avions milité.
Pour tout ceci, notre responsabilité est devenue très grande et nous devons sortir, s’adresser à la société et expliquer toutes ces questions au citoyen marocain.
La nouvelle Constitution est de nature à rehausser  le niveau de vie du peuple marocain et traitera des  problèmes sociaux,  économiques et culturels  sans la pression des lobbies.
Au cas où nous n’expliquions pas ces questions à la société, nous serons loin de la réalité, car ce qui nous attend au sein de cette société est très difficile et le peuple voit en nous l’espoir. Nous devons être au rendez-vous. C’est vrai qu’il y a un mécontentement légitime militant que nous considérons  comme un jalon d’édification, mais nous ne devons pas rester prisonniers d’une quelconque circonstance. Nous devons, tous, être au rendez-vous avec l’Histoire, Meknès fait, particulièrement, partie de ses artisans.
 La différence est une condition pour approfondir le débat et le dialogue entre nous et grâce à la force de négociation interne, on peut venir à bout des divergences, notamment si on fait du dialogue, l’outil et le style efficace pour traiter nos affaires, surtout qu’on partage des dénominateurs communs prouvés à travers des étapes difficiles et éprouvantes qu’on a réussi à vaincre”.


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