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Ici, force est de constater que quatre ans après l’introduction de l’Assurance maladie obligatoire en 2005, les défaillances sont nombreuses compte tenu des dysfonctionnements du système. Entre endettement, vente des biens personnels, inobservance du traitement, entre autres, la majorité des patients atteints de maladies graves et chroniques continuent à souffrir en l’absence d’une prise en charge totale et préalable. En témoignent les résultats de la récente étude menée par le Collectif associatif du Printemps du patient composé de «SOS Hépatites», «Reins», Association pour la lutte contre les maladies rénales et l’Association marocaine de lutte contre la polyarthrite rhumatoïde «AMP». Cette étude a révélé que « plus de 40% des affiliés à la CNSS ayant déposé un dossier de remboursement déclarent avoir eu des difficultés à avancer de l’argent pour la consultation ou pour d’autres frais médicaux». Signalons aussi que le baromètre réalisé par l’Agence nationale de l’assurance maladie vient conforter ce constat. «Le déboursement direct vient en tête de liste des barrières à l’accès aux soins pour les bénéficiaires de l’AMO. Et pour cause, 72% des bénéficiaires ont un revenu net inférieur à 3.000 DH, et plus d’un tiers moins de 2.000 DH».
Ceci dit, la prise en compte effective des souffrances de ces plus de 3 millions de personnes atteintes de maladies graves et chroniques demeure une nécessité vitale. En effet, « dans la prise en charge médicale des affections dites de longue durée, l’accès aux médicaments est un facteur déterminant et essentiel. La vie des personnes qui en sont atteintes se complique à mesure que la maladie évolue pour entraîner in fine l’apparition de divers symptômes et maladies, dont beaucoup peuvent être pris en charge», affirme le Pr Driss Jamil, président du Collectif associatif. Et d’ajouter : «En proie à de nombreuses complications, au désespoir et à la mort, nos citoyens malades méritent mieux. C’est avant tout le rôle des instances qui veillent à l’application de l’AMO. L’application du système du tiers payant est l’alternative la plus adaptée pour surmonter cet handicap. Ce dispositif à portée à la fois humaine et socio-économique demeure la condition sine qua non pour résoudre cette problématique qui ne peut plus attendre».
Dans ce sens, le malade ne sera plus dans l’obligation de payer les prestations des médecins ou encore les frais de médicaments. Car ceux-ci seront directement versés par son organisme d’assurance maladie. Ce qui permettra non seulement de soigner les malades, mais aussi de prévenir les maladies chroniques et leurs complications. De plus, «il s’agit d’un moyen efficace pour réduire le fossé entre malades riches et pauvres. Ces derniers étant contraints d’attendre les remboursements de la CNSS car ils ne peuvent payer des frais exorbitants», ajoute-t-il.
Dans ce sens, les disparités enregistrées entre les différents acteurs de l’AMO laissent perplexes dans un pays où le souci majeur est d’harmoniser les pratiques en reproduisant les expériences qui marchent. La CNOPS se distingue largement par le fait qu’elle a instauré le tiers payant de facto depuis quelques années. En effet, les patients affiliés à cette caisse ne sont pas obligés de débourser les montants élevés de leurs poches sauf en ce qui concerne quelques produits anticancéreux pour lesquels la caisse est en train de trouver des solutions en respectant la loi sur l’AMO.