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Le drame s’est produit vendredi 10 avril, très tôt dans la matinée, aux environs de 7 heures. Un autocar de la CTM transportant des enfants de Laâyoune ayant participé à la 6ème édition des Jeux nationaux des écoles de sport entre en collision avec un camion. L’accident se produit sur la route reliant la ville de Tan Tan à Laâyoune, au niveau de la commune rurale de Chbika. Sur place, des témoins évoquent une terrible explosion provoquant la mort de 33 personnes, dont de nombreux enfants, brûlées vives.
Les secours sont très vite organisés. Les rares survivants sont transportés à l’hôpital de Guelmim. Une seule victime, grièvement brûlée, est transportée par hélicoptère à l’hôpital militaire de Marrakech. Les autorités locales dont le wali de la région sont très vite sur place, suivi du Pdg de la CTM qui arrive en fin de matinée. Le ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad, s’envolera dans la journée et sera le seul et unique responsable gouvernemental à se rendre à Chbika. «Le chef du gouvernement est en déplacement officiel en Corée pour remettre le Prix Hassan II de l’eau», explique-t-on dans l’entourage d’Abdelilah Benkirane. Durant toute l’opération d’évacuation des victimes, le ministre des Transports se fait désespérément porter pâle.
Le Roi annule toutes
ses activités
Après la prière de ce même vendredi où il est apparu très ému, le Roi Mohammed VI annule toutes ses activités. Annonce sera ensuite faite de sa prise en charge personnelle des obsèques des victimes.
Les télévisions marocaines ne sont pas en reste. Elles dépêchent immédiatement leurs équipes sur le lieu du drame. Impossible d’avoir des images pour le 13 heures du vendredi. Mais à 16 heures, Al Oula diffuse un premier flash avec quelques images de l’accident et la minute de silence observée par les parlementaires réunis en session de printemps. Ce qui n’empêche pas un fake de circuler sur YouTube, où est mise en ligne la vidéo d’un autocar en feu datant d’il y a deux ans.
En quelques heures, l’opinion publique digitale fait entendre sa colère. Les appels à décréter un deuil national se multiplient. Une page Facebook dédiée à cette forte revendication est créée. Elle compte déjà plusieurs milliers de fans. Sur Twitter, le hashtag #bnademrkhiss [l'être humain ne vaut pas cher] est lancé. Depuis vendredi, 2M a déprogrammé ses émissions de talk show, de jeu et de divertissement. Samedi, la diffusion en direct de la manifestation «Caftan 2015» est annulée.
Samedi, des joueurs portent des brassards de deuil lors du derby WAC-RCA. Pas suffisant pour ceux et celles de la Toile qui s’offusquent de la non annulation de ce match. «Il fallait décréter 3 jours de deuil et annuler toute activité sportive et festive. Un gouvernement d'amateur. La conscience est la base de la civilité», s’indigne un cyber-activiste.
Le deuil national,
une mesure exceptionnelle partout dans le monde
Les internautes ont-ils raison de réclamer un deuil national après le drame de l’accident de Tan Tan et ses 33 victimes décédées dans des circonstances insoutenables ? Il faut le savoir, il n’y a pas de texte qui organise le deuil national. Ni au Maroc ni ailleurs. Mais, et c’est le cas un peu partout dans le monde, c’est le chef de l’Etat qui en prend la décision, sachant que le décret d’un tel deuil est toujours exceptionnel. En France, par exemple, le deuil national est prononcé par décret du gouvernement ou du président de la République. François Hollande a décrété le 7 janvier 2015 journée de deuil national après les attentats de Charlie-Hebdo. « Faut-il au Maroc décréter un deuil national chaque qu’un drame de la route survient, surtout lorsque l’on sait que les accidents de la route sont la première cause de mortalité dans notre pays ? Et à partir de combien de morts, va-t-on mettre les drapeaux en berne, 10, 20, 40 ?», s’interroge ce responsable politique. Le Maroc ne décrète pas de deuil national uniquement en cas de décès de monarques du Golfe. On s’en souvient, un deuil national avait été décrété après le crash d’un avion militaire survenu le 26 juillet 2011 dans le Sud du pays.
Au-delà de la symbolique d’un deuil national – «on fait ressentir aux citoyens que leur pays est une grande famille» poste un internaute-, c’est l’après Tan Tan qui doit être appréhendé. Les responsabilités seront-elles déterminées ? Les mesures pour que cesse l’hécatombe sur les routes marocaines seront-elles prises ? Les victimes des inondations de Guelmim ont déjà été oubliées sur fond d’une totale impunité…
Les précisions du ministère de l’Intérieur
Dans le cadre de sa couverture de l'accident tragique survenu, le 10 avril courant près de la ville de Tan Tan, certains sites électroniques ont relayé des informations selon lesquelles le camion entré en collision avec un autocar serait un camion citerne utilisé dans le trafic de carburant et qu'il serait doté d'une citerne supplémentaire transportant une grande quantité d'essence, indique le ministère, dans un communiqué parvenu à la MAP.
Tout en démentant catégoriquement ces assertions, le ministère de l'Intérieur affirme qu'il s'agit d'un camion de transport international de marchandises appartenant à une société basée à Casablanca, ajoute le communiqué.
La même source rappelle que les services de la Gendarmerie Royale ont ouvert une enquête pour déterminer les circonstances de cet accident tragique, sous la supervision du parquet général compétent.