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La grande désillusion se confirme sur le front de l’emploi
Pendant ce temps-là, dans nos contrées où l’apiculture est largement répandue et définit par des potentialités apicoles d’une grande importance et dont la production annuelle de miel est estimée entre 2500 et 3500 tonnes, force est de constater que l’écho de cette décision se fait toujours attendre, du moins, à une nuance près, «la matière active, la clothianidine, n’est pas autorisée au Maroc en tant que pesticide à usage agricole. Par contre, le thiaméthoxame et l’imidaclopride sont encore autorisés en tant qu’insecticides pour lutter contre les insectes nuisibles aux cultures avec l’interdiction d’utiliser ces produits au cours de la période de la floraison», a révélé l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires à nos confrères de H24.
Si l’on se fie à la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB), plateforme regroupant la communauté scientifique, la société civile et le monde de l'entreprise, un tiers des insecticides vendus seraient des néonicotinoïdes. Par voie de conséquence, les mouches à miel y sont fortement exposées ; pis, elles seraient davantage attirées par les fleurs traitées par cette substance et finissent par tomber dans un cruel piège.
Les néonicotinoïdes s’attaquent aux systèmes nerveux des abeilles, occasionnant de graves troubles qui affecteront invariablement la pollinisation. Désorientées, elles ne savent plus quelles fleurs butiner. Encore plus grave, les abeilles contaminées peuvent se retrouver éloignées de la ruche à plus d’un kilomètre sans aucun espoir de retrouver leur chemin. Aussi l’aspect reproduction est-il impacté. Les insectes mal affectés éprouvent de plus en plus de difficultés à se reproduire.
Classées au rang d’espèce en voie de disparition, la mortalité des colonies d’abeilles a atteint aujourd’hui 30%. Difficile de ne pas voir une relation de cause à effet, alors que ce déclin a débuté avec la découverte du premier néonicotinoïde en 1985 par le Japonais Shinzo Kagabu (Bayer CropScience, Japon) et sa mise sur le marché en 1991. Une hypothèse confirmée par une étude réalisée sur des cultures de colza entre 2004 et 2011 en Angleterre. Elle révèle que le déclin des colonies de pollinisateurs sauvages est en moyenne trois fois plus élevé lorsqu’ils se nourrissent de plantes traitées aux insecticides néonicotinoïdes.
Un désastre écologique qui n’a de commune mesure que l’effet qu’il pourrait avoir sur l’être humain. Pour la simple raison que les abeilles, lorsqu’elles butinent les fleurs pour se nourrir, transportent par ricochet du pollen d'une espèce à l’autre. Ainsi, elles permettent la pérennisation de la reproduction de près de 80% des espèces végétales. Dans ce cas, avec l’effet boule de neige, leur disparition aurait des conséquences désastreuses sur l’alimentation des animaux et donc la nôtre.