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Ces propositions de géo-ingénierie n'en sont globalement qu'au stade de projets mais certaines ont toutefois déjà été expérimentées. Parmi les options évoquées pour refroidir la planète ou au moins freiner la hausse de la température: «fertiliser» les océans avec du fer pour accélérer la croissance des micro-organismes absorbant le CO2, diffuser des particules artificielles dans la haute atmosphère pour réfléchir les rayons du soleil, construire des tours capables d'extraire du CO2 de l'atmosphère... Sans compter celle, digne de la science-fiction, d'envoyer un parasol géant dans l'espace. Ces réponses technologiques suscitent des critiques face aux risques potentiels d'effets secondaires ou de conséquences non prévues qu'elles pourraient entraîner pour la fine mécanique climatique et la biodiversité. L'autre danger, selon certains observateurs, est politique: la perspective d'une solution rapide au réchauffement affaiblirait le fragile consensus existant sur la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre. «C'est une façon pratique pour les pays du Nord d'esquiver leurs engagements de réduction», souligne Silvia Ribeiro, de l'ETC Group, une ONG nord-américaine spécialisée sur les questions technologiques.
Plus d'une centaine d'organisations, dont ETC et les Amis de la Terre, ont adressé cette semaine une lettre ouverte au Giec «demandant une déclaration claire sur son engagement à la prudence». Il y a quatre ans, dans son quatrième rapport d'évaluation, l'état des lieux de référence sur le changement climatique, les experts de l'ONU avaient écarté en quelques lignes ces options de géo-ingénierie en raison de leurs risques potentiels et de leurs coûts non évalués. Ils choisissent aujourd'hui de regarder le sujet de plus près alors que les négociations climatiques en cours sous l'égide de l'ONU, dont un nouveau round vient de se tenir à Bonn (Allemagne), ne progressent guère.
Les promesses actuelles de réduction des émissions de gaz à effet de serre annoncées par les pays sont loin de permettre de contenir le réchauffement sous le seuil de 2°C préconisé par la science. «Mon souci est de remplir le mandat du Giec en apportant la meilleure information disponible pour permettre que soient prises des décisions en connaissance de cause pour protéger le climat et l'environnement», explique à l'AFP Jean-Pascal van Ypersele, vice-président du groupe d'experts. «Nous allons regarder les avantages et les possibilités, mais aussi les aspects potentiellement négatifs», assure-t-il.