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L'opération "Liberté de la rivière", que les marines ont baptisé plus simplement "l'op' décisive", a pour objet de prendre le contrôle de l'ensemble de la basse vallée de l'Helmand, coeur de l'insurrection talibane et première région au monde productrice d'opium.
En prenant le contrôle rapidement de la vallée d'Helmand dans la province du même nom, l'état-major américain espère réussir là où les forces de l'Otan ont échoué depuis des années.
Les Américains espèrent également, avant la tenue en août de l'élection présidentielle, inverser la tendance militaire, qui a vu les taliban monter en puissance dans le pays.
"L'idée, c'est d'y aller en force, d'y aller fort et d'y aller vite. En agissant ainsi, on sauvegardera des vies dans les deux camps", résumait devant ses adjoints le général Larry Nicholson, commandant en chef du corps expéditionnaire des marines en Afghanistan, avant l'opération .
Vague après vague, les hélicoptères de l'US Army ont débarqué les marines en pleine nuit dans plusieurs endroits de la vallée, où alternent champs de blé et champs d'opium, arrosés par des canaux et parsemés çà et là de petites maisons de brique en boue.
C'est dans ce cadre que les combattants taliban, fin connaisseurs du terrain et bien implantés, défient depuis des années les forces de l'Otan.
Une équipe de Reuters s'est embarquée à bord d'un hélicoptère avec la 3e section de la compagnie Fox, 2e bataillon, 8e marines. Débarqués en pleine nuit, les marines se sont ensuite déployés dans les champs au lever du soleil.
Plusieurs centaines d'autres sont arrivés par la route en convoi, en traversant une région aride connue sous le nom de Désert de la mort.
Au total, environ 4.000 marines sont engagés dans l'opération sur le terrain, et des milliers d'autres ont été impliqués en soutien.
Jamais une opération d'une telle ampleur ne s'était déroulée en Afghanistan depuis le retrait de l'armée soviétique en 1989.
Par cette méthode "coup de poing", les marines espèrent conquérir certaines places fortes des taliban sans rencontrer beaucoup de résistance.
"Des villes qui constituaient le coeur de la rébellion des taliban vont tomber. Elles vont tomber vite et, espérons-le, sans un coup de fusil tiré. C'est notre objectif", a déclaré le général Nicholson.
Les Etats-Unis y ont envoyé ces deux derniers mois 8.500 soldats. Il s'agit de la vague de renforts la plus importante depuis que l'administration Obama a décidé de plus que doubler le contingent américain en Afghanistan pour le faire passer en fin d'année à 68.000.
La province d'Helmand est l'un des fiefs des taliban. On y produit la plus grande partie de l'opium du pays, qui fournit 90% du marché mondial de l'héroïne.
Le 25 juin dernier, la force de l'Otan stationnée en Afghanistan (Isaf) avait annoncé qu'elle allait prochainement intensifier ses opérations dans les provinces méridionales d'Helmand et de Kandahar.
"L'insurrection est plus au moins forcée de concentrer ses efforts dans l'Helmand et Kandahar", avait expliqué le commandant de l'Isaf pour le secteur, le général néerlandais Mart de Kruif.
D'après le général De Kruif, les combattants taliban seraient entre 10.000 et 18.000 dans le Sud.
Quelque 17.000 soldats américains supplémentaires sont attendus à la mi-juillet en Afghanistan, où ils seront rejoints avant la fin août par 4.000 hommes chargés de la formation des forces de sécurité afghanes.
Les forces américaines en Afghanistan pourraient atteindre 68.000 hommes fin 2009, contre 32.000 fin 2008. Le contingent de l'Isaf compte 32.000 hommes.