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Des milliers de Marocains ont, en effet, répondu massivement à l’appel des deux centrales pour protester contre la gravité de la situation et exprimer haut et fort leur colère à l’encontre d’un cabinet Benkirane complètement détaché de la réalité et qui apparemment déboussolé, ne fait que dans la prise de décisions unilatérales.
Ce dimanche matin, tous les chemins menant vers la Place de la Victoire, à Derb Omar, à Casablanca étaient bondés de monde, tous âges confondus. Des bus qui assuraient le transport des manifestants n’ont cessé leur va-et-vient. Le rejet de la politique du gouvernement actuel s’est manifesté clairement à travers les slogans, les banderoles et les pancartes qui appelaient tous au respect des engagements de l’accord du 26 avril 2011, des libertés syndicales et publiques qui continuent d’être bafouées, à l’ouverture d’un dialogue social sérieux et responsable et le bannissement de la politique de la répression menée contre les protestations pacifiques.
Dans son intervention, Noubir Amaoui n’est pas allé par quatre chemins pour annoncer que le compte à rebours a commencé pour le cabinet Benkirane. La classe ouvrière, a-t-il ajouté, n’a pratiquement pas d’interlocuteur en face.
Pour sa part et au nom du Bureau central de la FDT, Abderrahmane Azzouzi a tenu à rappeler dans son allocution que la Marche du 27 mai s’inscrit dans le cadre d’un programme commun de lutte décidé par les deux centrales et qu’elle n’a aucun objectif électoraliste, et ce pour amener le gouvernement à revoir sa politique dans le domaine social marquée par de fortes régressions et le recours à la répression pour faire taire les manifestants.
Pour ce qui est du timing de cette marche, il a indiqué que les deux centrales n’ont pas fait preuve de précipitation et qu’elles ont accordé le temps nécessaire au gouvernement en vue de s’enquérir du programme et des orientations de l’Exécutif ainsi que de sa méthodologie pour répondre aux attentes et doléances de la classe ouvrière et des citoyens.
A travers la déclaration gouvernementale et la loi de Finances, il semble que le gouvernement ne dispose pas de vision stratégique et de programme clair pour traiter les affaires publiques et en premier lieu les questions sociales, a-t-il fait savoir.
Déclarations
Dans ce cadre, j’appelle l’Union marocain du travail à rejoindre ce mouvement et à participer au renforcement de l’unité syndicale, ce qui milite en faveur de la classe ouvrière et la lutte sociale, économique et politique entamée avant l’indépendance. Il faut donc des mesures sérieuses pour unifier cette classe affaiblie par l’ancien régime ».
Taib Mounchid, un pionnier du syndicalisme marocain : « Je pense que tout au long de l’histoire du Maroc de l’après-indépendance, et sur plusieurs étapes où le mouvement national avait connu des crises et des problèmes, les syndicalistes créaient l’événement. Mes espérances sont que l’on puisse continuer et œuvrer dans ce sens.
Je souhaite qu’à leur tour, les responsables gouvernementaux, soient conscients du danger que représente la conjoncture que traverse actuellement le Maroc.
Cette étape est historique et j’en suis d’autant plus fier pour des raisons objectives mais également pour des raisons subjectives qui lui sont propres. Pour ce qui est des raisons objectives, cette marche constitue une rencontre entre deux grands syndicats connus pour leur militantisme.
La séparation n’est en aucun cas favorable aux forces progressistes et syndicalistes. Cette unité entre la Confédération et la Fédération donne de l’espoir à tous les progressistes. Par ailleurs, j’ai vu des figures présentes qui se sont retrouvées en l’occasion et qui ont joué auparavant, un rôle principal dans la lutte démocratique et sociale de notre pays ».
Habib El Malki, membre du Bureau politique de l’USFP : « La marche du dimanche est un événement national riche en significations et cela d’abord, du fait qu’elle a été organisée de la part de deux centrales syndicales connues par leur histoire et leur lutte.
Ensuite, du fait qu’elle a pris l’initiative de tirer la sonnette d’alarme sur une situation sociale dégradante face à laquelle le gouvernement est resté impuissant.
Je crois que cette initiative peut être considérée comme un appel pour jeter les jalons d’un nouveau consensus social basé sur un autre modèle susceptible de créer la solidarité sociale et de permettre à la classe ouvrière et aux classes moyennes de jouer leur rôle dans la stabilité et le dynamisme de l’économie nationale ».
Hassan Tarik, membre du Bureau politique de l’USFP : «C’est un grand jour dans l’histoire de l’action syndicale dans notre pays. Outre son aspect social qui est une forme de protestation pour défendre la justice sociale et la classe ouvrière marocaine, cette marche est pourvue d’une charge émotionnelle. Aujourd’hui, des générations de la famille ittihadie se sont de nouveau rencontrées et ce, dans la même voie du militantisme démocratique et progressiste. L’unité syndicale a toujours constitué un prélude à l’unité politique et cette marche doit avoir une suite, et c’est la responsabilité de toute la gauche et de l’ensemble de la famille ittihadie».
Jamal Rhmani, membre du Bureau politique de l’USFP : «C’est un événement important regroupant des potentialités qui jouent un rôle prépondérant dans le paysage politique national. Nous assistons aujourd’hui à une fusion entre le politique et le syndicaliste, de même que cette marche a confirmé la symbiose entre la FDT et la CDT, les deux grandes centrales syndicales. Une marche de la dignité où syndicalistes et politiques s’allient pour défendre les droits des citoyens marocains. Elle revêt une importance capitale et se veut un message pour le gouvernement appelé à reprendre les négociations et l’ouverture d’un dialogue sérieux et responsable en dépit des contraintes afin de trouver les solutions adéquates aux revendications sociales».
Abdelaziz Ioui, secrétaire général du Syndicat national de l’enseignement (FDT) : «Cette marche est organisée par la CDT et la FDT pour attirer l’attention du gouvernement sur la situation détériorée des salariés et des fonctionnaires. Les attentes de ces catégories sont nombreuses et l’Exécutif est tenu de respecter l’accord de juillet 2011 et de satisfaire les revendications communes des deux centrales syndicales. De même qu’il est nécessaire d’instaurer de nouveaux principes pour un dialogue social tripartite entre le gouvernement, les syndicats et le patronat. Des principes sommant chaque partie à exécuter ce qui a été convenu. Aussi, le gouvernement est-il appelé à appliquer les clauses du dialogue social, au lieu d’afficher son soutien au patronat, à travers sa tentative de faire adopter la loi sur la grève sans consultation des autres partenaires sociaux ».
Allal Belarbi, membre du bureau exécutif de la CDT : «C’est une marche nationale, pacifique se voulant comme un message social avec une dimension politique. L’objectif est d’attirer l’attention de l’ensemble des responsables sur la conjoncture actuelle que connaît le Maroc et les régressions politiques qui ne sont plus permises. L’ensemble des démocrates et des modernistes doivent s’unir pour faire face à cette situation, tout en veillant à assurer la réussite du processus démocratique. Cette marche est une étape de militantisme qui devra sans doute être suivie par bien d’autres».
Kamal Daissaoui, président de l’arrondissement de Sidi Belyout: « C’est un moment historique que sont en train de vivre la classe ouvrière en général et le mouvement ittihadi. Les deux centrales ont estimé qu’il est primordial de coordonner leurs efforts pour défendre les intérêts des citoyens dont la classe ouvrière. En plus bien entendu de ces revendications sociales, c’est une marche à caractère politique qui ouvre les perspectives de l’unité de la Gauche qui devra marquer sa présence pour défendre les intérêts des citoyens».