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Les travaux de délocalisation du campus universitaire Dhar Mahraz devront être lancés prochainement pour pallier les difficultés auxquelles fait face l'université Sidi Mohammed Benabdellah.
L'annonce a été faite lors d'une réunion lundi consacrée à l'examen des modalités de transfert de ce campus en ébullition permanente et qui a toujours été le théâtre d'affrontements sanglants entre factions rivales qui tentent d'avoir la mainmise sur les facultés et instituts relevant de cette université.
Cette décision a été dictée par plusieurs facteurs liés aux circonstances de « création par étapes successives » de cette entité universitaire « sans vision globale ou intégrée ». Ce campus, « fortement politisé avec des affrontements fréquents de factions extrémistes », est situé sur deux sites en déséquilibre dont un très hétérogène, selon le président de l'université, Taoufiq Chahdi Ouazzani.
Outre un espace vétuste, enclavé et un aménagement totalement inadapté aux spécificités de la réforme, le campus est surpeuplé car il accueille de grandes facultés à accès ouvert (32.000 étudiants) avec « une forte pression allant jusqu'à l'affrontement dès qu'il s'agit de la volonté de réguler ou de rééquilibrer les inscriptions par ces facultés », déplore-t-il. Selon la même source, ce site, fragilisé par son infrastructure pédagogique et d'hébergement dans un état de délabrement avancé, est toujours le champ d'affrontements d'idéologies ayant un impact direct sur le fonctionnement des facultés et la vie estudiantine. Le nouveau campus qui devrait bénéficier des investissements de l'ordre de 690 millions de dh, tient compte des faiblesses de cette université, la projette dans l'avenir et la prépare à jouer un rôle prépondérant dans l'édification d'une université euro-méditerranéenne à Fès et à relever les défis d'un système éducatif mondialisé et de plus en plus concurrentiel.
S'inscrivant dans le cadre du plan d'urgence 2009/2012, plusieurs éléments fondateurs du projet de l'université sont à l'ordre du jour, notamment une recherche forte, utile et au service du développement avec des pôles d'excellence et reconnus à l'international où la mutualisation et l'interdisciplinarité sont les maîtres mots.
Ce campus devra être un lieu de diffusion du savoir et de la culture, et un espace de formation des professionnels de l'éducation et de la recherche, comme il permettra de mettre sur pied une offre de formation ouverte sur les besoins de l'économie et de la société, mais aussi sur la culture et l'éducation et sur ses besoins propres, en synergie avec les plans de développement économique et social et axés sur la qualité et la rentabilité.
Il devra aussi offrir une infrastructure et des équipements à la hauteur des ambitions d'une ville qui a été toujours un lieu de pèlerinage pour les savants et les chercheurs.
Le projet sera accompagné d'une politique partenariale plus affirmée dans toutes ses composantes, ainsi que d'un système de gouvernance performant, qu'il s'agisse de son projet RH et son système de gestion et de rémunération, de son plan TIC et sa mise en œuvre à des fins de formation, de gestion et de recherche ou de son projet de gestion et d'organisation financière. La requalification du complexe passe par la délocalisation de l'infrastructure d'hébergement et de restauration, le rééquilibrage des deux campus par le transfert d'une partie des sous-composantes vers celui de Saiss, tout en conférant la visibilité et l'excellence, la réhabilitation des infrastructures de formation et de recherche et sa mise à niveau pour devenir un pôle de développement à même de contribuer à la redynamisation de la zone économique et industrielle avoisinante.
Pour le ministre de l'Education nationale, Ahmed Akhchichine, il s'agit d'un projet important dans la mesure où il s’inscrit dans le cadre des efforts visant le développement du tissu universitaire marocain. Il a fait savoir également que le lancement des travaux est prévu dans deux ans avec l'objectif de redorer le blason de cette université, classée deuxième sur le plan national après celle de Rabat.
Tout en relevant l'urgence de cette opération, il a mis l'accent sur l'importance de la mise à niveau des espaces universitaires et scolaires pour assurer un enseignement de qualité.