-
Le scepticisme vaccinal pèse de tout son poids
-
Le Maroc participe à un Forum de haut niveau sur la crise de l'eau dans la région MENA au Koweït
-
Les moyens de renforcer la coopération et la coordination entre le Maroc et Bahreïn au centre d'une réunion à Manama
-
Omar Hilale expose devant le Conseil de sécurité la stratégie Royale de lutte contre le terrorisme en Afrique
-
L’agenda des entretiens téléphoniques du nouveau Secrétaire d’Etat américain: Plus qu’un hasard de calendrier
Les employés des péages autoroutiers continuent donc à réclamer leur intégration à ADM et maintiennent leur grève selon Mourad Zarbi, secrétaire général régional de Tit Mellil, membre et porte-parole du bureau national du Syndicat des employés des centres d’exploitation de la Société nationale des autoroutes du Maroc. Pour ne pas avoir à le faire, celle-ci leur a envoyé des huissiers de justice pour leur demander de reprendre leur travail et, au cas où ils refuseraient de les licencier en bonne et due forme. Ce qu'elle ne peut faire puisqu'elle n'est nullement liée à eux par contrat, mais qu'elle l'est avec les entreprises qui les emploient qui sont, seules, habilitées à le faire, mais ne le peuvent point vu qu'il s'agit là de grève légalement menée. Un casse-tête chinois qui témoigne d'un grave hiatus.
La loi étant claire à ce propos, il convient de se poser quelques questions. Notamment pourquoi ADM n'a-t-elle pas été inquiétée puisqu'elle contrevient au Code du travail depuis une dizaine d'années sans que personne ne s'en émeuve outre mesure? A-t-elle enseigné qu'elle croit dur comme fer qu'elle est dans le vrai et que les intérimaires qu'elle emploie depuis lors sont dans le tort? A preuve, son directeur général Othmane Fassi-Fihri avait déclaré récemment à un journal économique national déplorer la précarité de la situation de ces agents de péage, tout en affirmant que sa société n'est pas l'employeur de ces agents, ajoutant qu'il ne faut pas confondre activités de sous-traitance d'externalisation et travail d'intérim. Car, selon lui, ceux qui encadrent les grévistes ont profité de la confusion qui existe dans les esprits entre ces deux notions pour déclencher leur mouvement revendicatif. Une telle confusion serait possible, selon lui, parce que le Code du travail ne précise pas vraiment en quoi consistent ces activités. Ce à quoi le secrétaire général du syndicat qui a appelé à la grève avait immédiatement rétorqué avoir travaillé 10 ans au même poste et eu à subir sept sociétés prestataires, ce qui prouve, si besoin est, qu'il ne s'agit pas d'un travail intérimaire et qu'une telle situation constitue une infraction à la loi d'autant plus patente qu'il s'agit d'un travail qui fait partie du cœur de métier d'ADM et qu'il est pérenne et non pas saisonnier.
Un cas de figure unique, mais symptomatique de ce que certaines entreprises font de la loi chaque fois qu'elle ne les agrée pas. Ils disent comme certaines sources proches d'ADM l'ont fait relayer par la presse dite spécialisée, qu'elle est en décalage par rapport à l'évolution rapide du monde du travail et qu'elle gagnerait à être révisée dans le sens d'une plus grande flexibilité.
Dans l'attente de voir le gouvernement se plier à leurs exigences, l'actuel bras de fer entre ADM et ses agents de péage lui coûte 350.000 DH en moyenne par jour, soit près de 8% de sa recette quotidienne. Globalement, c'est donc près de deux milliards et demi de centimes ou 24.500.000 DH de manque à gagner qui ont égrené les 70 jours de débrayage déjà consommés.
ADM dit d'ailleurs craindre que cette situation ne mette ses finances plus en péril qu'ils ne le sont déjà, ne serait-ce qu'à cause du trou que le crédit TVA y a creusé. Une question qui en force une autre : pourquoi est-elle donc allée au casse-pipe sans en calculer les conséquences sur sa trésorerie? S'agissant d'une entreprise publique et donc de deniers publics, une telle situation aurait dû mettre son top management en porte-à-faux avec son département de tutelle. Sous d'autres cieux, des têtes seraient tombées pour moins que ça.
Au Maroc, il n'en a rien été et il n'en sera peut-être rien. Des considérations autres que managériales entrent, en effet, en ligne de compte pour empêcher pareilles issues. La route est donc encore longue pour que la reddition des comptes devienne chez nous, une réalité palpable, voire incontournable.