De la prospection, des centres de formation et des compétitions soutenues : Pour une restructuration de l’athlétisme national

Suite aux résultats médiocres obtenus par l’athlétisme national lors des Jeux Olympiques et des championnats du monde, les nouveaux responsables fédéraux ont présenté un plan de restructuration du secteur. Ce plan dit de mise à niveau de l’athlétisme national qui a perdu graduellement sa place sur l’échiquier continental et international est axé sur une nouvelle stratégie visant l’encadrement à la base et le soutien aux clubs et aux ligues régionales pour un rendement plus rationalisé. C’est ainsi que la fédé a lancé l’opération «Caravane de prospection» pour la découverte de talents en herbe qui seraient pris en charge par les clubs ou la caravane passerait. La première étape qui s’est déroulée à Khénifra sous l’égide de la FRMA et le soutien des autorités a apparemment été une réussite dans la mesure où elle a permis de découvrir de nouveaux champions qui risquent fort d’être «exportés» vers les pays du Golfe via des intermédiaires marocains dont la plupart sont d’anciens athlètes de l’équipe nationale. Au-delà de toute polémique, quelles sont les premières constatations sur cette première phase de prospection ? Il semble que ce premier pas à Khénifra a fait des heureux et des mécontents. Il est certain d’abord que cette manifestation présidée par l’ancien champion Brahim Boutayeb a drainé un grand nombre de jeunes athlètes. Si les officiels se sont félicités des résultats de cette première étape de Khénifra axée sur le cross country sur le plan qualitatif et quantitatif, certains spécialistes craignent que l’opération ne soit que de la poudre aux yeux pour cacher une réelle crise bien profonde de l’athlétisme national qui s’enlise dans les affaires de dopage, d’exode de pointes et de médiocrité au niveau des résultats. Ce qui prouverait que l’opération n’aurait pas de suite.
En principe et selon le cahier des charges signé avec les clubs concernés par la visite de la Caravane, les heureux élus seront pris en charge par les centres de formation locaux ou régionaux alors que les autres seront confiés aux clubs pour plus d’encadrement et de perfectionnement. L’organisation qui devait se faire en concertation avec le CAK club signataire n’a été qu’une formalité et ce sont d’autres individus qui se sont emparés illégalement de cette organisation. De plus, les clubs se demandent toujours quelle sera leur part de la subvention réservée à cette opération à laquelle on a alloué 20 millions de dirhams.
Pour de nombreux spécialistes, la restructuration du secteur passe obligatoirement par celle des clubs et des ligues. Il faut commencer au pied de la pyramide pour construire du solide. Donc, il est nécessaire qu’une grande partie de l’argent réservé à ce plan d’action profite à la restructuration et à l’encadrement au sein des clubs : former des entraîneurs et des formateurs, dans les clubs et les ligues régionales. C’est un travail de longue haleine mais qui donnera les résultats escomptés. Désormais, les clubs doivent être considérés par la fédé comme des partenaires à part entière. Certes, il existe toujours des mentalités rétrogrades au sein de la fédé qui ont la nostalgie de l’anarchie et de l’improvisation, mais il semble que l’arrivée du président du premier opérateur téléphonique à la tête de la FRMA commence à donner ses fruits du moins sur le plan structurel. Au niveau organisationnel, Brahim Boutayeb et consorts sont appelés à plus de concertation avec les clubs et les dirigeants locaux pour un meilleur parcours de la Caravane.