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![De l’arabisation fallacieuse à la désintégration désastreuse ! De l’arabisation fallacieuse à la désintégration désastreuse !](https://www.libe.ma/photo/art/default/3936071-5938606.jpg?v=1330684914)
C’est une absurdité surprenante de décider stricto sensu d’«entretenir dans un état léthargique» dans l’attente sournoise du retrait progressif de la P.I d’une part, et d’autre part d’octroyer abusivement la libre prérogative aux directeurs et aux enseignants quant à son adoption. Quel apanage… miné somme toute dira-t-on!
Stratégie boiteuse
Oui, il s’agit bien de cette fameuse note ministérielle 37/12 du 16/02/2012 à qui veut bien entendre, comprendre et admettre. Cette note concoctée et diffusée précipitamment stipule comme décision bureaucratiquement brutale, une soi-disant stratégie exécutive de la P.I à la fois inédite et révolutionnaire!
Regardons la vérité en face : une telle stratégie on ne peut plus abusive, rendra- t-elle l’image tant recherchée à notre Ecole Publique qui vient à peine de reprendre du poil de la bête après plusieurs années d’inertie pédagogique, pour ne pas dire d’agonie ? Avec tous les respects à ces acteurs concernés par la note ministérielle, on s’interroge légitimement s’ils sont suffisamment outillés en ingénierie pédagogique et didactique pour poursuivre la mise en place du dispositif inhérent à cette approche combien complexe de par ses concepts, ses ressources à planifier et ses modalités procédurales de mise en œuvre et d’évaluation. Vu la forte résistance au renouveau pédagogique sous la houlette des approches réfractaires syndicalistes et quelles que soient cependant leurs initiatives, seraient-ils amenés à éradiquer l’inefficacité pédagogique qui sévit au sein de l’école en dépit des multiples actions engagées à leur profit?
Il semblerait pour l’heure à nous tous, acteurs pédagogiques et éducatifs toutes catégories confondues, que nous sommes face à un échafaudage démagogique presque similaire au processus idéologisant de l’arabisation qui n’a jamais connu le bon chemin, et donc qui n’est jamais arrivé à bon port. S’il n’y a pas de riposte prudente à la mesure de cette décision aberrante, notre système éducatif sera fatalement exposé à un désagrégement dont les conséquences sont d’ores et déjà incertaines.
L’Ecole marocaine :
entre les remous
et la visibilité degré zéro
Cela doit nous interpeller au point de ressentir que l’histoire se refait et se recrée avec les mêmes démarches politiciennes des rétrogrades qui brandissent les mêmes convictions fâcheusement réfractaires à l’encontre de l’Ecole publique, de l’Ecole marocaine tout court, tant le secteur privé est bel et bien installé vaillamment en allégeant, voire en partageant ce lourd fardeau éducatif supporté autant que faire se peut par l’Etat tant au niveau de l’offre, de la demande que de l’emploi.
Que d’assauts et de coups bas ! D’abord la campagne de ce mythique mensonge fallacieusement menée au nom de l’arabisation, tardivement démystifiée. Puis le délaissement progressif de cet espoir, tué à petites doses par les prédécesseurs, consistant en l’avènement de la Charte nationale d’éducation et de formation acquise au terme de moult et larges consultations et implications des bonnes volontés réunies autour de la défunte C.O.S.E.F . Gelant cette fois-ci tout cet acquis pour nous sommer cyniquement aujourd’hui, sans mesure aucune ni préambule que l’adoption d’une quelconque application de ce qui restera de la P.I, oui de ce qu’il en restera, car abrogation de la note 204 oblige selon la décision ministérielle, relève désormais des attributions d’acteurs autres que les inspecteurs. Quelle trouvaille de décision !
Le risque du pari non
calculé : agir en dilettante
Déjà plombée d’une foultitude de tâches administratives de tout genre tout en étant connectée à tous les services extérieurs, la direction pédagogique s’avère surchargée et donc démunie pour assumer une délicate responsabilité, en l’occurrence l’encadrement pédagogique auquel elle est fortement déconnectée. Voici pourquoi, indignés et révulsés, nous attestons objectivement haut et fort que cette décision est en déphasage total avec le champ éducatif et la vie scolaire. Plus encore, faudrait-il affirmer aussi que les nouveaux décideurs, qui agissent déplorablement en dilettantes, n’ont aucunement de captage objectif de la situation qui prévaut depuis des lustres dans un secteur de taille, stratégique et vital, à savoir celui de l’Education nationale ?
La Pédagogie d’intégration, est- elle «insalubre»?
Force est de noter dans une nouvelle optique que le nouveau ministre de l’Education nationale semblerait mener une «guerre» contre une construction pédagogique anarchique à l’instar des pratiques souvent utilisées par les autorités et autres pouvoirs publics marocains contre l’habitat de même genre.
Or, si ceux-ci agissent de la sorte en recourant à la destruction de telles bâtisses qui ont été construites dans l’illégalité absolue, celui-là, notre honorable ministre, n’a aucune raison ni argument plausible pour agir en tant que tel. Il est notoire que la P.I, loin d’être «insalubre», est un processus enclenché en termes d’approche pédagogique opérationnalisant de facto l’approche par compétence stipulée par la Charte nationale d’éducation et de formation. Aussi se présente-t-elle comme étant l’émanation légitime et confortée de la part d’un vivier d’acteurs éducatifs nationaux et étrangers dont la fiabilité est incontestée ; nonobstant certaines réserves émises à propos des modalités d’application.
Les prédécesseurs
ont-ils toujours tort?
A la longue, autant les années se succèdent, les gouvernements se relayent, autant le système éducatif s’essouffle, s’use et s’étiole par les stratégies égoïstes et les manœuvres ingrates vis-à-vis des initiatives existantes. A tort, évidemment, de vouloir nier les efforts, aussi minimes soient-ils de ceux qui auraient osé renouveler et redynamiser les pratiques pédagogiques en revigorant les capacités, boostant les initiatives et vivifiant les mentalités et les pratiques de classe sclérosées…
Lessiver bonnement l’œuvre élaborée durant deux millions de journées de formation et scrupuleusement instituée par les prédécesseurs, cadenasser les chantiers ouverts, à pied d’œuvre, dénigrer les actions réalisées et celles envisagées, conçues et planifiées au prix fort en termes d’investissements horaires énormes, de moyens financiers colossaux et d’énergies dépensées sans désemparer par les équipes d’inspection locales, régionales et centrales, par divers formateurs et autres intervenants … Décrédibiliser de la sorte le corps d’inspection serait-il alors une manière de lui faire endosser l’échec présumé du Plan d’urgence et l’un de ses corollaires la P.I? Qui dit alors échec du P.U dit échec de l’Ecole de la réussite. Echec de la réussite ! Belle expression antithétique! Quoique toute école de par l’histoire et le monde de l’éducation n’ait jamais été conçue pour l’échec : l’essence de cette noble institution n’est autre que la réussite, rien que le succès et la promotion socioculturelle. Là encore, il s’agit d’un autre pan de notre histoire scolaire trop tiraillée par des conceptions démagogisantes par ailleurs …
Sans le corps d’inspection, la grande dérive de l’Ecole.
Le destin de notre malheureuse Ecole serait-il constamment hypothéqué par des calculs politiciens et des enjeux politiques jusque-là incompréhensibles ? Voulant la prémunir depuis toujours contre l’obscurantisme, en dehors de tout projet éducatif sociétal bien sûr, basculera-t-elle alors dans les ténèbres non seulement en escamotant outrageusement l’action inspectorale, mais surtout de la livrer anarchiquement à elle-même? Que deviendra notre Ecole sans l’apport et l’accompagnement de l’inspecteur, pourtant rimant en binôme éternel depuis l’avènement de «l’Ecole républicaine et l’instruction publique»? Après tout cet étalage, qui est donc l’inspecteur sous l’expression la plus canonique pour les amnésiques, voire ses détracteurs pour qui il est considéré comme étant persona non grata?
Très laconiquement, l’inspecteur est l’œil bienveillant et omniprésent du M.E.N. Autrement dit, exclusivement celui du primaire, en langage expéditif pour ceux qui sont plus ou moins réticents et/ou susceptibles à le nommer en tant que tel, à l’origine, il était instituteur, il l’est encore et le sera toujours. Ce terme est utilisé dans la portée la plus noble du terme (terme troqué, voire «bradé» contre celui de professeur dont la charge institutionnelle est moins captivante !). Il est aussi conseiller pédagogique, médiateur, formateur, accompagnateur, encadrant, évaluateur, concepteur, planificateur, chercheur… En un mot, en tant que fonctionnaire de l’Etat, il a en toute modestie plusieurs cordes à son arc.
La bonne gouvernance
du M.E.N : identifier
le vrai cheval de bataille.
Osons arguer qu’une telle prise de position de la part du M.E.N suscite pour l’heure de grandes inquiétudes. Pour les dissiper, d’aucuns ne pensent pas qu’il faille opter pour des palliatifs aussi bien trop limités dans le temps que stériles en actions. Pour ce faire, le vrai cheval de bataille consisterait prioritairement à juguler ce raz-de-marée syndicaliste de tout acabit dont la devise, somme toute exagérée, est de tenir constamment en otage la population scolaire. Ayant fortement ou non pignon sur rue, les débordements syndicalistes ne sauraient perdurer à ce point pour défendre les intérêts égoïstes d’une frange ou d’une masse jusque-là et à plus forte raison non syndicalisée, non identifiée et encore moins recensée. Ces intérêts-là ne sauraient rentabiliser qualitativement l’action éducative et du coup instaurer une quelconque professionnalisation du métier. Au lieu de défendre un cahier revendicatif honorablement conçu à dessein d’améliorer la qualité de vie au travail, de valoriser la formation continue et continuée, d’ériger la culture du mérite comme devise à travers la reconnaissance des compétences, la stimulation de la créativité pédagogique, la fédération des initiatives sérieuses et responsables, au lieu de capitaliser les expériences, de fructifier les acquis loin de toute ingérence pédagogique … Les bras cassés ne jurent que par la promotion par ancienneté qui rime gracieusement avec la médiocrité, qui plus est majestueusement défendue.
Or, l’antithèse sinon l’antidote de la qualité tant souhaitée dans le secteur éducatif n’est autre que l’immobilisme traduit tantôt par la glorification de la médiocrité, tantôt par le cumul d’un nombre d’années d’exercice à la fois statique et routinisé, menant par le fait même tout le système éducatif à la faillite, donc à la non compétitivité. Si la qualité de l’enseignement tient d’abord à la qualité des acteurs éducatifs, de leur formation, de leur accompagnement en matière d’encadrement de proximité, et de leur investissement personnel en tant que citoyens, elle doit aussi par le réalisme et le guidage des décideurs qui doivent être à l’écoute de notre Ecole. Pour ce faire, qu’il me soit permis d’emprunter les propos de Jack Lang (ancien ministre français de l’Education et de la Culture) pour souligner qu’il va falloir d’abord trouver un nouvel équilibre entre la fin et les moyens, entre l’«indicatif» et l’«impératif» de l’Ecole marocaine.
Pour ne pas conclure…
Creuset de l’élaboration d’une citoyenneté responsable et solidaire, notre Ecole doit être à l’abri de toute approche politicienne, et protégée des ingérences effrontées du corporatisme syndicaliste. Pour garantir sa souveraineté, ne serait-il pas alors légitime que le Conseil suprême de l’éducation (C.S.E) intervienne? Ne serait-ce que pour prévenir, stopper et contrecarrer toute forme de dérapage.
* Inspecteur principal
de l’E.P-Rabat
Stratégie boiteuse
Oui, il s’agit bien de cette fameuse note ministérielle 37/12 du 16/02/2012 à qui veut bien entendre, comprendre et admettre. Cette note concoctée et diffusée précipitamment stipule comme décision bureaucratiquement brutale, une soi-disant stratégie exécutive de la P.I à la fois inédite et révolutionnaire!
Regardons la vérité en face : une telle stratégie on ne peut plus abusive, rendra- t-elle l’image tant recherchée à notre Ecole Publique qui vient à peine de reprendre du poil de la bête après plusieurs années d’inertie pédagogique, pour ne pas dire d’agonie ? Avec tous les respects à ces acteurs concernés par la note ministérielle, on s’interroge légitimement s’ils sont suffisamment outillés en ingénierie pédagogique et didactique pour poursuivre la mise en place du dispositif inhérent à cette approche combien complexe de par ses concepts, ses ressources à planifier et ses modalités procédurales de mise en œuvre et d’évaluation. Vu la forte résistance au renouveau pédagogique sous la houlette des approches réfractaires syndicalistes et quelles que soient cependant leurs initiatives, seraient-ils amenés à éradiquer l’inefficacité pédagogique qui sévit au sein de l’école en dépit des multiples actions engagées à leur profit?
Il semblerait pour l’heure à nous tous, acteurs pédagogiques et éducatifs toutes catégories confondues, que nous sommes face à un échafaudage démagogique presque similaire au processus idéologisant de l’arabisation qui n’a jamais connu le bon chemin, et donc qui n’est jamais arrivé à bon port. S’il n’y a pas de riposte prudente à la mesure de cette décision aberrante, notre système éducatif sera fatalement exposé à un désagrégement dont les conséquences sont d’ores et déjà incertaines.
L’Ecole marocaine :
entre les remous
et la visibilité degré zéro
Cela doit nous interpeller au point de ressentir que l’histoire se refait et se recrée avec les mêmes démarches politiciennes des rétrogrades qui brandissent les mêmes convictions fâcheusement réfractaires à l’encontre de l’Ecole publique, de l’Ecole marocaine tout court, tant le secteur privé est bel et bien installé vaillamment en allégeant, voire en partageant ce lourd fardeau éducatif supporté autant que faire se peut par l’Etat tant au niveau de l’offre, de la demande que de l’emploi.
Que d’assauts et de coups bas ! D’abord la campagne de ce mythique mensonge fallacieusement menée au nom de l’arabisation, tardivement démystifiée. Puis le délaissement progressif de cet espoir, tué à petites doses par les prédécesseurs, consistant en l’avènement de la Charte nationale d’éducation et de formation acquise au terme de moult et larges consultations et implications des bonnes volontés réunies autour de la défunte C.O.S.E.F . Gelant cette fois-ci tout cet acquis pour nous sommer cyniquement aujourd’hui, sans mesure aucune ni préambule que l’adoption d’une quelconque application de ce qui restera de la P.I, oui de ce qu’il en restera, car abrogation de la note 204 oblige selon la décision ministérielle, relève désormais des attributions d’acteurs autres que les inspecteurs. Quelle trouvaille de décision !
Le risque du pari non
calculé : agir en dilettante
Déjà plombée d’une foultitude de tâches administratives de tout genre tout en étant connectée à tous les services extérieurs, la direction pédagogique s’avère surchargée et donc démunie pour assumer une délicate responsabilité, en l’occurrence l’encadrement pédagogique auquel elle est fortement déconnectée. Voici pourquoi, indignés et révulsés, nous attestons objectivement haut et fort que cette décision est en déphasage total avec le champ éducatif et la vie scolaire. Plus encore, faudrait-il affirmer aussi que les nouveaux décideurs, qui agissent déplorablement en dilettantes, n’ont aucunement de captage objectif de la situation qui prévaut depuis des lustres dans un secteur de taille, stratégique et vital, à savoir celui de l’Education nationale ?
La Pédagogie d’intégration, est- elle «insalubre»?
Force est de noter dans une nouvelle optique que le nouveau ministre de l’Education nationale semblerait mener une «guerre» contre une construction pédagogique anarchique à l’instar des pratiques souvent utilisées par les autorités et autres pouvoirs publics marocains contre l’habitat de même genre.
Or, si ceux-ci agissent de la sorte en recourant à la destruction de telles bâtisses qui ont été construites dans l’illégalité absolue, celui-là, notre honorable ministre, n’a aucune raison ni argument plausible pour agir en tant que tel. Il est notoire que la P.I, loin d’être «insalubre», est un processus enclenché en termes d’approche pédagogique opérationnalisant de facto l’approche par compétence stipulée par la Charte nationale d’éducation et de formation. Aussi se présente-t-elle comme étant l’émanation légitime et confortée de la part d’un vivier d’acteurs éducatifs nationaux et étrangers dont la fiabilité est incontestée ; nonobstant certaines réserves émises à propos des modalités d’application.
Les prédécesseurs
ont-ils toujours tort?
A la longue, autant les années se succèdent, les gouvernements se relayent, autant le système éducatif s’essouffle, s’use et s’étiole par les stratégies égoïstes et les manœuvres ingrates vis-à-vis des initiatives existantes. A tort, évidemment, de vouloir nier les efforts, aussi minimes soient-ils de ceux qui auraient osé renouveler et redynamiser les pratiques pédagogiques en revigorant les capacités, boostant les initiatives et vivifiant les mentalités et les pratiques de classe sclérosées…
Lessiver bonnement l’œuvre élaborée durant deux millions de journées de formation et scrupuleusement instituée par les prédécesseurs, cadenasser les chantiers ouverts, à pied d’œuvre, dénigrer les actions réalisées et celles envisagées, conçues et planifiées au prix fort en termes d’investissements horaires énormes, de moyens financiers colossaux et d’énergies dépensées sans désemparer par les équipes d’inspection locales, régionales et centrales, par divers formateurs et autres intervenants … Décrédibiliser de la sorte le corps d’inspection serait-il alors une manière de lui faire endosser l’échec présumé du Plan d’urgence et l’un de ses corollaires la P.I? Qui dit alors échec du P.U dit échec de l’Ecole de la réussite. Echec de la réussite ! Belle expression antithétique! Quoique toute école de par l’histoire et le monde de l’éducation n’ait jamais été conçue pour l’échec : l’essence de cette noble institution n’est autre que la réussite, rien que le succès et la promotion socioculturelle. Là encore, il s’agit d’un autre pan de notre histoire scolaire trop tiraillée par des conceptions démagogisantes par ailleurs …
Sans le corps d’inspection, la grande dérive de l’Ecole.
Le destin de notre malheureuse Ecole serait-il constamment hypothéqué par des calculs politiciens et des enjeux politiques jusque-là incompréhensibles ? Voulant la prémunir depuis toujours contre l’obscurantisme, en dehors de tout projet éducatif sociétal bien sûr, basculera-t-elle alors dans les ténèbres non seulement en escamotant outrageusement l’action inspectorale, mais surtout de la livrer anarchiquement à elle-même? Que deviendra notre Ecole sans l’apport et l’accompagnement de l’inspecteur, pourtant rimant en binôme éternel depuis l’avènement de «l’Ecole républicaine et l’instruction publique»? Après tout cet étalage, qui est donc l’inspecteur sous l’expression la plus canonique pour les amnésiques, voire ses détracteurs pour qui il est considéré comme étant persona non grata?
Très laconiquement, l’inspecteur est l’œil bienveillant et omniprésent du M.E.N. Autrement dit, exclusivement celui du primaire, en langage expéditif pour ceux qui sont plus ou moins réticents et/ou susceptibles à le nommer en tant que tel, à l’origine, il était instituteur, il l’est encore et le sera toujours. Ce terme est utilisé dans la portée la plus noble du terme (terme troqué, voire «bradé» contre celui de professeur dont la charge institutionnelle est moins captivante !). Il est aussi conseiller pédagogique, médiateur, formateur, accompagnateur, encadrant, évaluateur, concepteur, planificateur, chercheur… En un mot, en tant que fonctionnaire de l’Etat, il a en toute modestie plusieurs cordes à son arc.
La bonne gouvernance
du M.E.N : identifier
le vrai cheval de bataille.
Osons arguer qu’une telle prise de position de la part du M.E.N suscite pour l’heure de grandes inquiétudes. Pour les dissiper, d’aucuns ne pensent pas qu’il faille opter pour des palliatifs aussi bien trop limités dans le temps que stériles en actions. Pour ce faire, le vrai cheval de bataille consisterait prioritairement à juguler ce raz-de-marée syndicaliste de tout acabit dont la devise, somme toute exagérée, est de tenir constamment en otage la population scolaire. Ayant fortement ou non pignon sur rue, les débordements syndicalistes ne sauraient perdurer à ce point pour défendre les intérêts égoïstes d’une frange ou d’une masse jusque-là et à plus forte raison non syndicalisée, non identifiée et encore moins recensée. Ces intérêts-là ne sauraient rentabiliser qualitativement l’action éducative et du coup instaurer une quelconque professionnalisation du métier. Au lieu de défendre un cahier revendicatif honorablement conçu à dessein d’améliorer la qualité de vie au travail, de valoriser la formation continue et continuée, d’ériger la culture du mérite comme devise à travers la reconnaissance des compétences, la stimulation de la créativité pédagogique, la fédération des initiatives sérieuses et responsables, au lieu de capitaliser les expériences, de fructifier les acquis loin de toute ingérence pédagogique … Les bras cassés ne jurent que par la promotion par ancienneté qui rime gracieusement avec la médiocrité, qui plus est majestueusement défendue.
Or, l’antithèse sinon l’antidote de la qualité tant souhaitée dans le secteur éducatif n’est autre que l’immobilisme traduit tantôt par la glorification de la médiocrité, tantôt par le cumul d’un nombre d’années d’exercice à la fois statique et routinisé, menant par le fait même tout le système éducatif à la faillite, donc à la non compétitivité. Si la qualité de l’enseignement tient d’abord à la qualité des acteurs éducatifs, de leur formation, de leur accompagnement en matière d’encadrement de proximité, et de leur investissement personnel en tant que citoyens, elle doit aussi par le réalisme et le guidage des décideurs qui doivent être à l’écoute de notre Ecole. Pour ce faire, qu’il me soit permis d’emprunter les propos de Jack Lang (ancien ministre français de l’Education et de la Culture) pour souligner qu’il va falloir d’abord trouver un nouvel équilibre entre la fin et les moyens, entre l’«indicatif» et l’«impératif» de l’Ecole marocaine.
Pour ne pas conclure…
Creuset de l’élaboration d’une citoyenneté responsable et solidaire, notre Ecole doit être à l’abri de toute approche politicienne, et protégée des ingérences effrontées du corporatisme syndicaliste. Pour garantir sa souveraineté, ne serait-il pas alors légitime que le Conseil suprême de l’éducation (C.S.E) intervienne? Ne serait-ce que pour prévenir, stopper et contrecarrer toute forme de dérapage.
* Inspecteur principal
de l’E.P-Rabat