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Dans douze mois, celui qui fut l'un des occupants les plus controversés de la Maison Blanche, quittant Washington dans un fracas inimaginable, se présentera à nouveau devant un électorat divisé comme jamais.
S'il gagne au soir du 5 novembre 2024, le tempétueux milliardaire n'aura pas simplement vaincu ce qu'il décrit comme un système ligué contre lui: il aura réchappé de façon spectaculaire à quatre inculpations pénales, dont certaines lui font risquer la prison.
En six mois cette année, le septuagénaire a été accusé de paiements suspects à une ancienne actrice de films pornographiques, de pressions électorales lors de la présidentielle de 2020 ainsi que de gestion négligente de documents confidentiels après son départ de la Maison Blanche. Jamais un président américain n'avait eu à subir l'infamie d'une inculpation. Donald Trump cumule, lui, 91 chefs d'accusation dans ces affaires. Si l'ancien président a plaidé non coupable dans toutes ces affaires, il a déjà placé ses ennuis judiciaires au coeur de sa campagne électorale.
A coups de courriels incendiaires, Donald Trump appelle tous les jours sa base encore très fidèle à le soutenir contre ce qu'il qualifie de "chasse aux sorcières". Le résultat est sans appel: 4 millions de dollars levés dans les 24 heures après sa première inculpation, 7 millions juste après la deuxième. 3 millions en une semaine grâce aux t-shirts, tasses et affiches floqués de son incroyable photo d'identité judiciaire, vendus par son équipe de campagne.
La manne financière est non négligeable dans un pays où les victoires électorales se remportent à coups de milliards de dollars. Et elle pourrait encore grossir à partir de janvier prochain, avec l'année complètement hors norme que Donald Trump s'apprête à vivre. Election, procès, élection, procès: le septuagénaire débutera cette folle saga dans l'Iowa.
Ce petit Etat du Midwest organisera le 15 janvier les premières primaires républicaines de l'année -- le premier obstacle de Donald Trump sur sa route vers la Maison Blanche. Ils n'occupent certes pas le même espace médiatique, mais huit républicains -- des gouverneurs, entrepreneurs et ex-dirigeants -- prétendent comme lui à l'investiture de leur parti pour 2024.
Pour l'instant, Donald Trump n'a pas grand souci à se faire. L'ex-président surfe autour de 59% dans les enquêtes d'opinion républicaines, loin devant son principal rival, le gouverneur de Floride Ron DeSantis, à 13%. Conservera-t-il une telle avance lorsque débuteront ses procès? Une juge a fixé au 4 mars la date de son procès à Washington pour ses pressions électorales en 2020, soit la veille d'une des plus grosses échéances des primaires républicaines: le "Super Tuesday".
Un autre procès à New York en mars, puis en mai en Floride... Donald Trump devra durant plusieurs mois jongler entre ses rendez-vous politiques et la justice, un scénario complètement inédit dans l'histoire politique américaine. Le septuagénaire, doté d'un indéniable art de la mise en scène, tentera sans aucun doute de tourner ces séquences à son avantage, en capitalisant sur l'attention médiatique vertigineuse qui lui est encore consacrée.
Le pays, qui vit depuis huit ans au rythme de ses déclarations, provocations et outrances n'a peut-être encore rien vu: même condamné, Donald Trump pourrait rester dans la course pour la Maison Blanche - selon les experts, rien dans la Constitution américaine ne l'en empêche. Donald Trump espère être intronisé par les républicains en juillet, lors d'une grande convention organisée dans le Wisconsin -- un des Etats décisifs pour 2024.
Déjà fort du soutien officiel de son parti, le président sortant Joe Biden devrait quant à lui, sauf énorme surprise, être désigné en août à Chicago comme le candidat officiel des démocrates. C'est là que l'hypothétique match retour entre les deux hommes entre dans le dur.
Comment l'octogénaire, à la peine dans les sondages et désormais jaugé à chaque déplacement sur son état physique, se positionnera-t-il face aux ennuis judiciaires de son possible rival? "Biden va sûrement faire du Bureau ovale son estrade de campagne afin de rappeler aux électeurs qu'il est à la tête de l'Etat fédéral, en train de faire son boulot, plutôt qu'au tribunal", affirme l'universitaire Wendy Schiller à l'AFP. Donald Trump l'inculpé, face à Joe Biden, l'octogénaire? Nul doute, l'élection de 2024 sera en tout point exceptionnelle