Communiqué final du XIème Congrès national de l’USFP


Libé
Dimanche 30 Janvier 2022

Le 11ème Congrès national de l’Union socialiste des forces populaires, tenu les 28 et 29 janvier 2022, sous la devise «Fidélité, engagement, ouverture», à l’issue d’un examen exhaustif des deux rapports moral et financier et leur approbation par l’ensemble des congressistes, après l’exposé et la discussion des deux rapports politique et organisationnel autour desquels il y eut des délibérations lors des étapes préparatoires précédentes et à la suite de la ratification des amendements introduits dans le statut et le règlement intérieur du parti en réaction aux importants développements de la structure organisationnelle qu’a connus le parti, met en exergue de prime abord les efforts déployés par l’ensemble des instances partisanes responsables, partant des travaux du Bureau de la commission préparatoire et des commissions qui en ont émané et dans lesquelles  ont contribué les Ittihadies et Ittihadis dans un climat de responsabilité sous formes présentielle et distancielle dans une première étape ou à travers leur discussion des documents au niveau des organes régionaux, provinciaux et locaux dans une deuxième étape et leur poursuite des débats avec le même enthousiasme tout au long des travaux du Congrès dans une troisième étape.

Là-dessus, le Congrès met également en exergue le fait de remporter le défi de l’organisation du Congrès national selon la méthode des séances via une plateforme centrale, 12 plateformes régionales et 3 plateformes extérieures, ce qui dénote des capacités organisationnelles et politiques de l’USFP mais aussi de ses capacités créatives quant à sa résilience ayant favorisé la réussite considérable de la tenue d’un Congrès national ordinaire dans des conditions exceptionnelles, en usant des moyens numériques les plus sophistiqués.
L’attachement de notre pays à son intégrité nationale et territoriale et aux présides encore occupés a mis à jour l’ambiguïté des positions relatives à la question du Sahara, affichées par des pays qui se prétendent amis du nôtre
Par ailleurs, le Congrès met en exergue l’allocution prononcée par le Premier secrétaire, Driss Lachguar, lors de l’ouverture de ses travaux, qui a présenté un diagnostic de la conjoncture économique et sociale avec la précision préconisée et a posé les jalons des nouvelles perspectives d’action fondées sur le réalisme et la franchise à l’égard du peuple marocain.

Notre Congrès national s’est tenu dans un contexte où notre pays a réalisé des avancées remarquables quant à notre intégrité nationale et territoriale ayant constitué un solide socle du consensus national et un  barrage impénétrable devant ceux qui véhiculent la thèse séparatiste et qui se sont retrouvés dépassés, acculés à la politique de «la fuite en avant», défiant, en cela la légalité internationale et les aspirations des peuples de l’union maghrébine au développement et à la démocratie. A cet effet, les orientations Royales ont eu un grand impact, ayant commencé par l’initiative de la reprise par le Maroc de sa place à l’intérieur de l’Union africaine qui a rompu avec la politique de la chaise vide et a ouvert des perspectives d’action prometteuses coïncidant avec les initiatives Royales sur le plan des relations bilatérales et multilatérales au milieu du Contient africain.
Le parti poursuivra sa défense du droit légitime du peuple palestinien à l’établissement de son Etat indépendant avec sa capitale Al Qods Acharif
Ainsi, le Congrès souligne que si les ennemis de notre intégrité territoriale ont occasionné de lourdes pertes, notamment l’obstruction de l’action des institutions de l’Union maghrébine, cette situation a également engendré des répercussions au niveau du continent africain ou de celui du monde arabe. L’attachement de notre pays à son intégrité nationale et territoriale et aux présides encore occupés, à l’unanimité de fait à ce propos, a mis à jour l’ambiguïté des positions relatives à la question du Sahara, affichées  par des pays qui se prétendent amis du nôtre, ce qui a conduit notre pays à entamer une étape qualitative dans la gestion des relations extérieures visant à réclamer une transparence globale quant au dossier du Sahara marocain en clarifiant leur position dans une rupture totale avec toute politique ciblant l’affaiblissement du Maroc.

D’autre part, le Congrès souligne qu’en dépit des conditions critiques occasionnées par la propagation de la pandémie du Corona, notre pays est parvenu à effectuer toutes les échéances électorales dans les délais impartis. Dans ce contexte, l’USFP est arrivé à consolider sa place dans une dimension corollaire des efforts organisationnels qu’il a déployés et des positions politiques qu’il a adoptées.

Le Congrès estime que les développements que connaît la communauté internationale qui a fait que le système de la globalisation vit une étape inédite du fait de la propagation de la pandémie du Corona « Covid-19 » et qu’il n’est pas possible qu’une quelconque nation puisse se protéger toute seule à l’aide des ses propres moyens face à ce nouveau défi. C’est que la propagation de la pandémie a révélé de nouveaux phénomènes à tenir en compte pour définir les caractéristiques  futuristes les plus évidentes car autant  cette propagation revêt un caractère universel, autant les politiques nationales s’avèrent un facteur déterminant quant à la combattre.

L’USFP, parti attaché à son identité social-démocrate ne peut que se ranger aux côtés des forces progressistes et modernistes qui œuvrent à reconsidérer le rôle de l’Etat en le transformant en un rôle incitateur et interventionniste au profit des catégories les plus pénalisées au sein de la société. De même que nous sommes attachés au soutien de tous les défenseurs de la portée environnementale du développement, à l’adoption d’un nouveau discours quant au sujet de l’immigration, à des qualifications claires des valeurs (égalité, justice, solidarité, équité …) et de ce fait à l’enracinement de la nouvelle excellence octroyant à la social-démocratie sa place de leadership parmi le symposium de la gauche et des forces progressistes dont nous n’arrêterons pas d’appeler à l’unification au niveau national.

Dans ce contexte, nous considérons qu’assurer la défense de notre intégrité nationale territoriale, avec toutes les alliances géostratégiques possibles, n’empêche point l’USFP de continuer de ne jamais renier les portées progressistes et humaines dans son approche quant à la question palestinienne. Le parti poursuivra sa défense du droit légitime du peuple palestinien à l’établissement de son Etat indépendant avec sa capitale «Al Qods Achcharif».
La poursuite des chantiers entamés par la réforme constitutionnelle dans notre pays reste toujours ouverte, faute d' une mise en œuvre complète et appropriée des dispositions de la Constitution
Tout en évoquant ces différents contextes nationaux, régionaux et internationaux, et suite aux différents projets, contributions et rapports présentés lors du Congrès, en plus des débats qui ont eu lieu, le 11ème Congrès national de l’USFP relève les différentes transformations profondes et qualitatives de la société marocaine à divers niveaux démographiques, sociologiques et urbains, qui ont radicalement changé sa structure, ce qui affecte clairement la pyramide des âges, la répartition géographique,  l'équilibre urbain, le développement de besoins et d'exigences et surtout la perception des individus et des groupes de leur rapport à l'Etat et aux institutions, ainsi qu'aux instances politiques, syndicales et associatives, outre l'emprise croissante de la communication par les nouvelles technologies.
L’USFP ne peut que se ranger aux côtés des forces progressistes et modernistes qui œuvrent à reconsidérer le rôle de l’Etat en le transformant en un rôle incitateur et interventionniste au profit des catégories les plus affectées au sein de la société
Le Congrès national constate que l'économie de notre pays est encore au service d'une minorité bénéficiant des efforts d'investissements publics, de la libéralisation des marchés, des exonérations fiscales et des monopoles illégaux. Sur cette base, le Congrès de l’USFP considère qu'une révision du modèle de développement impose une redistribution des richesses aux niveaux social et spatial, de façon à réaliser la pleine citoyenneté, laquelle dépend de l'engagement dans les devoirs vis-à-vis des impôts et de la justice fiscale, tout en jouissant des droits aux niveaux social, économique et culturel. La révision du nouveau modèle de développement appelle également à structurer le rapport entre l'économie marocaine et l'économie mondiale sur la base de l'implication du capital marocain dans un processus d'investissement interne fondé sur le partage des risques. Cela ne se fera qu'en réhabilitant les ressources humaines et les manières de les gérer, avec une révision de tous les accords de libre-échange qui ne servent pas notre économie nationale.

Le Congrès national a fait état des efforts consentis au niveau des infrastructures et de certains secteurs stratégiques grâce aux directives Royales, qui ont permis au Maroc de se retrouver dans une position distinguée. Cependant, les politiques publiques sont encore loin de suivre ces aspirations en raison de leur retard dans la réalisation de la justice spatiale et sociale, la consolidation de la régionalisation avancée et l'intégration de la dimension environnementale dans les projets de développement de manière à atteindre un développement durable et à élargir l'utilisation des énergies renouvelables.

A cet égard, le succès de tout nouveau modèle de développement dépend de l'adoption d'une politique sociale intégrée, fondée sur la mise en place d’une éducation de qualité, des soins de santé nécessaires et sur le fait de garantir le droit au travail, un logement convenable et des prestations de service public nécessaires. Tels sont les fondements que l’USFP considère comme la seule façon de parler de l'Etat social, capable de protéger des catégories du peuple marocain de la pauvreté, de la marginalisation et de la fragilité pour assurer la dignité du Marocain.

Atteindre ces objectifs ne peut se réaliser par une approche administrative ou technique, l'approche politique est la garantie d'un saut qualitatif et d'un nouveau projet de société tel qu'envisagé par l’USFP en réponse aux aspirations du peuple marocain.

Après l’adoption de la Constitution de 2011 que nous considérions comme une Constitution avancée qui répondait à nombre de nos aspirations, nous avons parié sur des institutions fortes. Mais au lieu de cela, l'approche du libéralisme sauvage a été adoptée sans réserve au cours de la décennie qui a suivi l’adoption de la Constitution, au cours de laquelle on est revenu sur de nombreux acquis politiques, sociaux et des droits de l'Homme.
Notre positionnement dans l’opposition doit être un élément de mobilisation de l’ensemble des Ittihadi(e)s et de toutes les composantes de la société marocaine afin de contrer la mainmise de l’influence et de l’argent
Le 11ème Congrès national de l’USFP considère que la poursuite des chantiers ouverts par la réforme constitutionnelle dans notre pays est toujours ouverte, faute d'une mise en œuvre complète et correcte de ses exigences. Notre pays, tout en consacrant une «monarchie constitutionnelle, démocratique, sociale et parlementaire», d’après ce qui est stipulé dans la Constitution, doit poursuivre la série de réformes politiques au niveau de l'équilibre des pouvoirs, du respect des pouvoirs constitutionnels, de la consolidation des bases solides de l’état social, assurer l'achèvement de la réforme du système judiciaire, une révision complète du système électoral, la protection des citoyennes et des citoyens lorsqu'ils exercent leurs droits, la mise en oeuvre du caractère officiel de l'amazigh, parvenir à l'égalité des genres, intégrer les Marocains du monde dans le champ de la participation politique depuis leurs pays de résidence, immuniser la société contre tous les courants d'extrémisme, et les divers groupes de pression qui ne prennent pas en considération les catégories opprimées, et la lutte contre toutes les formes de corruption et de clientélisme.
Le Congrès national constate que l'économie de notre pays est encore au service d' une minorité bénéficiant des efforts d'investissements publics, de la libéralisation des marchés, des exonérations fiscales et des monopoles illégaux
Le Congrès national, alors qu’il enregistre le progrès électoral réalisé par notre parti, dont l’importance réside aussi bien au niveau numérique que politique, rappelle que nous avons abordé la bataille électorale et pu réaliser une percée claire. Sauf qu’hélas nous n’avons pas atteint la nouvelle alternance. Du fait que suite à de nombreux facteurs, les résultats de l’opération électorale ont vidé l’alternance de son sens politique, ne parvenant pas à être une alternance partisane sans sens politique. A cet effet, nous considérons que le chantier politique reste ouvert, de là réside notre pari pour les prochaines échéances en vue de réaliser cette ambition au profit de notre pays et les différentes couches sociales, ainsi que leurs diversités spatiales.

Notre positionnement dans l’opposition doit être un élément de mobilisation de l’ensemble des Ittihadi(e)s et de toutes les composantes de la société marocaine afin de contrer la domination de l’autorité et de l’argent. Nous annonçons notre fort attachement à l’alternance démocratique, parmi les conditions politiques qui respectent effectivement la pluralité, le droit à la différence, la transparence de l’opération électorale, l’élargissement de la base de participation à la chose politique, culturelle et sociale à travers le renforcement des acquis des droits de l’Homme, individuel et collectif.

L’USFP attire l’attention sur le rétrécissement de la participation politique via des alliances numériques, ne partageant aucun programme politique ni idéologique. Des alliances obtenues suite à des décisions centrales de partis, ayant donné lieu à une hégémonie sur les collectivités territoriales, les Chambres professionnelles et les deux Chambres du Parlement. Ce qui constitue un indice d’un dérapage dangereux menant à une hégémonie qui menace la démocratie et la pluralité.

Notre positionnement dans l’opposition est le résultat de cette hégémonie politique numérique qui a consolidé ce processus électoral marqué par de grands dysfonctionnements, dont surtout l’usage de l’argent. Ce qui a faussé l’opération électorale et la concurrence loyale et équitable. Une chose qui nécessite la révision du processus électoral parmi une large réforme politique plaçant notre pays sur la voie de la démocratie qui constitue un choix irréversible de l’Etat marocain.

Tout en réitérant que ces positions émanent des luttes des Ittihadi(e)s, exprimées à travers leur mobilisation en vue de la réussite de cette étape démocratique en dépit des difficultés et des contraintes, le Congrès national appelle à plus d’unité et de cohésion pour poursuivre l’initiative visant à renforcer les acquis. Et ce dans une perspective de mobilisation de lutte susceptible d’encadrer les citoyennes et les citoyens, de s’ouvrir sur les jeunes compétences, de réaliser l’égalité, rendant notre parti comme ce qu’il a toujours été, au-devant de la lutte démocratique.

Enfin, la réussite des travaux du Congrès sera une sorte de nouvelle incitation pour poursuivre l’action selon des programmes partisans versant dans le sens des engagements exprimés par le Premier secrétaire aux niveaux local, régional et national. Avec aussi davantage d’ouverture sur les compétences chez les jeunes, les femmes, les forces vives et les instances de la société civile.

Vive l’USFP fidèle à ses principes et à la mémoire de ses martyrs et des leaders historiques, s’engageant toujours à défendre les questions de la libération de la terre et de l’homme et s’ouvrant sur l’avenir comme étant un parti vif, moderniste, démocratique, issu du peuple marocain.


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