Comment Benkirane peut-il justifier l’injustifiable ? Un 1er Mai sans la classe ouvrière


Ahmed Saâïdi
Vendredi 1 Mai 2015

Comment Benkirane peut-il justifier l’injustifiable ? Un 1er Mai sans  la classe ouvrière
1er Mai 1956 : empêchés de se grouper en syndicat sous le Protectorat, les travailleurs marocains manifestent dans toutes les villes du Maroc désormais indépendant. 
Ce premier défilé de l’histoire s’est déroulé à Casablanca en présence de S.M Mohammed V qui a assisté à tous ceux qui ont été organisés à l’occasion de la Fête du travail entre 1956 et 1960.
1er Mai 2015 : pour la première fois de l’histoire du Royaume, la majorité absolue des travailleurs, unis sous le même leitmotiv, n’ont pas battu le pavé à cause de la politique antisociale du gouvernement Benkirane et de sa propension à ne jamais prendre compte de leurs doléances.Ce vendredi est donc à marquer d’une pierre noire. Jamais, un tel divorce n’a eu lieu de manière aussi ouverte et aussi éloquente entre un Exécutif et ses partenaires sociaux. 
Jamais ces hauts lieux du syndicalisme national que sont l’Avenue des FAR, Derb Omar, ou le Boulevard El Fida à Casablanca n’ont été aussi déserts en pareil jour où les travailleurs du monde entier battent le pavé, le muguet ou les banderoles à la main. La cause: un gouvernement rétrograde qui a fait vœu d’appauvrir les pauvres pour que les nantis gardent leurs privilèges et que la politique de la rente puisse continuer à prospérer au détriment de toute logique économique.
Non seulement il n’a jamais renoncé à faire du dialogue social un simple monologue destiné à préserver une paix sociale qu’il ne cesse d’écorner, mais il refuse aussi tout débat sérieux sur les salaires dans ses dimensions directe et indirecte et sur une redistribution parasitaire et insolente des richesses au profit des nantis. 
Au nom de la justice sociale, du respect des travailleurs et de leurs droits, de l´efficacité économique qui doit avant tout répondre aux besoins des hommes et des femmes, les syndicats les plus représentatifs ne pouvaient que monter au créneau. 
Ils l’ont fait dernièrement en organisant plusieurs marches nationales dont l’Exécutif a refusé d’écouter les messages se complaisant dans un silence assourdissant mâtiné d’effets d’annonce sans lendemains. Ils le font aujourd’hui en décidant de ne pas organiser de défilés du 1er Mai. 


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