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L'ultra favori anglais a peiné contre les finalistes surprises nerazzurri, mais ses efforts ont été récompensés par un but tardif de Rodri (68e), un des hommes de base de Guardiola. Comme un symbole de la patience et de la persévérance des Sky Blues, d'année en année, pour atteindre leur Graal.
City s'offre même un triplé cette saison après son succès en championnat et en Coupe d'Angleterre, comme son voisin et rival Manchester United version 1999.
"Toutes ces personnes-là autour, le méritent, (ceux) qui attendent depuis je ne sais combien de temps, 20, 30 ou 40 ans", a savouré Rodri au micro de la chaîne BT Sports, en désignant les supporters. "Cela ne fait que 4 ans que je suis là, mais on le mérite. Ces dernières années, on était si proches".
Le spectacle n'a pas été à la hauteur de la finale de 2005, ce mythique renversement de Liverpool après avoir été mené 3-0 à la mi-temps par l'AC Milan, dans ce même stade olympique Atatürk. Mais les vainqueurs s'attardent peu sur le scénario, pourvu qu'il y ait la victoire au bout.
"Gagner cette compétition, réaliser le triplé est tellement difficile. Pourtant aujourd'hui, peu importe le moyen, ce qui compte c'est de réussir", a lâché Guardiola.
"J'ai été horrible", a aussi reconnu l'ailier Jack Grealish. Mais "j'ai travaillé pour ça toute ma vie, a-t-il ajouté. Je pense à tous les gens qui m'ont aidé dans ma carrière et à ma famille et je suis si ému".
Les Skyblues, dopés par les pétro-dollars de leur propriétaire émirati et par leur armada de stars, ont failli laisser filer leur finale, comme en 2021 contre Chelsea (0-1).
Comme l'argent n'empêche pas la mauvaise fortune, ils ont rapidement perdu leur créateur belge Kevin De Bruyne, sur blessure, après une grosse demi-heure de jeu. C'était une malédiction pour Manchester autant que pour le Belge, déjà frappé du même sort en finale il y a deux ans.
Moins tranchants offensivement à l'image d'Erling Haaland, imprécis dans leurs passes et coupables d'erreurs inhabituelles, les Citizens s'en sont remis à Rodri, milieu totem de Guardiola, pour forcer le verrou.
Le milieu espagnol a parfaitement repris un service en retrait de Bernardo Silva, au point de penalty, déposant une belle frappe au fond des filets d'André Onana, impérial jusque-là.
Rodri a connu samedi sa 52e titularisation de la saison avec Manchester, toutes compétitions confondues, ce qui en dit long sur la confiance que lui accorde Guardiola. Seul Lionel Messi en 2011-2012 a été plus titularisé par le Catalan sur une même campagne.
Cela renvoie une décennie en arrière, quand Guardiola marchait sur l'Europe avec ses deux premiers titres acquis sur le banc du Barça. Sa longue disette est derrière lui, pour le plus grand plaisir du cheikh Mansour, membre de la famille royale émiratie et propriétaire de City depuis 2008.
Pour le couronnement attendu de ses poulains, le haut dignitaire avait même pris place à Istanbul en tribunes -une première en 13 ans-, au même titre que son frère Mohammed ben Zayed, le président des Emirats.
Cette venue de Cheikh Mansour aurait toutefois pu virer au cauchemar tant l'armada de City a souffert, comme anesthésiée par la vaillante arrière-garde italienne.
Isolé, sevré de bons ballons, le "Terminator" Haaland a gâché ses rares munitions, comme sur cette frappe du gauche repoussée de la main gauche par André Onana (27e). Sa première saison avec Manchester reste exceptionnelle, avec 52 buts, mais elle s'achève sur cinq matches sans marquer.
L'explosion de joie, sur le terrain et dans le virage anglais, au coup de sifflet final était quoi qu'il en soit à la hauteur de l'immense soulagement des Mancuniens.
L'Inter Milan et ses incroyables tifosi ont eux cru jusqu'au bout pouvoir renverser le géant anglais. Il y a d'abord eu cette incroyable double occasion de la tête de Federico Dimarco, repoussée par la barre transversale d'Everson puis par la jambe de son coéquipier Romelu Lukaku.
L'attaquant belge n'est pas passé loin non plus de l'égalisation, à la 89e minute, mais Ederson a repoussé sa tentative avant de réaliser un nouvel arrêt salvateur dans le temps additionnel.
L'Inter Milan n'ajoutera donc pas une quatrième Ligue des champions à sa collection, après 1964, 1965 et 2010. Les Italiens ont fini à terre, en larmes. Comme Haaland, mais celles du Norvégien étaient de joie.