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Interpellé sur son appartenance au Parti Authenticité et Modernité, il a mis en garde contre toute confusion entre cette appartenance et son nouveau statut à la tête de la deuxième Chambre. « Je suis président de tous les conseillers, quels que soient leur obédience ou leurs positions », a-t-il rétorqué, sur un ton serein. « Mon rôle à la tête de cette Chambre est de la hisser au rang d’une institution efficace, agissante, voire influente en termes de législation », a-t-il précisé, reconnaissant que le chemin est encore long à parcourir pour donner à cette Chambre la place qu’elle mérite réellement.
Interrogé sur le bilan peu reluisant de cette Chambre, aggravé par l’absentéisme chronique, Cheïkh Biadillah a préféré répondre sur le mode de la dérision. « Il existe à la deuxième Chambre 800 chaises pour 270 conseillers ! », a-t-il lancé, ironique. Quand on constate que sur les 270 conseillers, seulement un tiers répond présent, on peut donc facilement imaginer le vide (existentiel) dont devrait souffrir cette Chambre. Et quand il faut ajouter à cela l’inaction de certains conseillers, aussi réguliers soient-ils, on peut rapidement deviner pourquoi les propositions de loi, - un indicateur révélateur sur l’efficacité du commun des conseillers -, se font très rares. En invitant les partis politiques à remédier à la problématique de l’absentéisme de leurs conseillers, M.Biadillah a dévoilé un package de mesures pour inciter à leur présence, révélant que la deuxième Chambre est en train de négocier un accord avec la compagnie aérienne nationale pour faciliter le déplacement des conseillers qui habitent dans des régions éloignées de la ville de Rabat. Il est également question de remédier à une autre problématique d’ordre logistique, notamment celle qui se rapporte à l’hébergement des mêmes conseillers. Mais voilà, ces mesures, si incitatives soient-elles, pourraient-elles à seules optimiser le rendement des conseillers ?
M.Biadillah s’est dit ennuyé par le caractère redondant des questions posées par les parlementaires. « En tant qu’ancien ministre, je constatais avec beaucoup d’ennui que les mêmes questions soulevées à la première Chambre sont redites à la deuxième », a-t-il relevé. La nature a horreur du vide, n’est-ce pas ? Mais ce qui est vrai de la deuxième Chambre l’est également de la première. La première comme la deuxième continuent de fonctionner en vases clos. Nous sommes loin des fameux vases communicants. M. Biadillah insiste sur la nécessité d’une coordination entre les deux Chambres, précisant que ces dernières sont complémentaires aussi bien l’une que l’autre. Un travail de clarification des attributions de chacune des deux Chambres, en dehors de toute interférence. « La Chambre des conseillers est le prolongement de l’action communale, elle est l’illustration parfaite de ce qu’il est convenu d’appeler la politique de proximité », a expliqué M. Biadillah.
Interrogé sur la question des ressources humaines, M.Biadillah a souligné la nécessité de la formation des fonctionnaires de la deuxième Chambre. Le président a annoncé à cet effet que ce jour-là, un premier cycle de formation a été lancé au profit d’un total de 160 fonctionnaires. Il s’agit de mettre ces derniers au courant des changements profonds que connaît l’action parlementaire à travers le monde, a-t-il révélé, ajoutant que ce cycle entend renforcer notamment la maîtrise des propositions de loi.
Un vaste programme s’annonce donc avec la nouvelle présidence de la deuxième Chambre. La balle est actuellement dans le camp des conseillers.