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Néanmoins, des chercheurs ont découvert plus étonnant encore, en dénichant des espèces de vertébrés comptant des mâles et des femelles capables de s'accoupler mais qui pouvaient aussi occasionnellement se reproduire de manière asexuée. Or, on pensait que ces cas de "parthénogenèse facultative" observés et décrits depuis le début du XIXe siècle chez des poulets domestiques étaient limités aux seuls oiseaux domestiqués.
Puis on a découvert que plusieurs serpents, lézards (dont le célèbre dragon de Komodo) et requins y avaient également recours. On a alors cru que cette parthénogénèse facultative était due à la captivité, tous les cas documentés portant sur des animaux ayant été attrapés.
L’hypothèse était logique puisque les animaux, isolés et privés de partenaire potentiel, auraient été contraints à cette reproduction asexuée. Aujourd'hui, des biologistes américains affirment cependant avoir découvert à l'état sauvage le même type de reproduction chez deux espèces de serpents de la famille des vipères, le mocassin à tête cuivrée (Agkistrodon contortrix) et le mocassin d'eau (Agkistrodon piscivorus). La comparaison de l'ADN de la maman serpent et de ses descendants, tous mâles, a démontré l'absence de mâle reproducteur.
"Nous sommes persuadés que notre découverte constitue le premier cas de parthénogenèse facultative chez des vertébrés sauvages", soulignent Warren Booth, de l'Université d'Etat de Caroline du Nord, et son équipe cités par l'AFP. Pour les auteurs, la question qui se pose donc désormais est "pourquoi un tel phénomène survient alors que les partenaires mâles abondent chez ces deux espèces de serpents ?".
Quoi qu’il en soit, les auteurs soulignent que cette forme de reproduction asexuée est en vérité beaucoup plus répandue qu’on ne le croit chez les reptiles à écailles (serpents, lézards, iguanes, caméléons, etc.) et "ne peut désormais plus être considérée comme une bizarrerie rare et marginale dans l'évolution des vertébrés".