-
Casablanca rejoint le réseau mondial C40 des villes engagées dans des actions climatiques
-
Débat à Salé sur l'importance de la loi sur les peines alternatives dans le système pénal national
-
Clôture à Fès des travaux de la 6ème session ordinaire du Conseil supérieur de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains
-
Une conférence à Marrakech explore le rôle des instances de gouvernance dans la protection des droits et libertés
-
Célébration à Tanger du centenaire de l’adoption de la législation régissant la profession d’avocat au Maroc
Depuis 2000, le monde célèbre la Journée internationale des réfugiés le 20 juin de chaque année. Il s’agit d’une question primordiale dans l’histoire contemporaine de l’humanité. En 1951 l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté la convention relative au statut des réfugiés. Une convention qui est entrée en vigueur en avril 1954. Depuis cette date, 134 pays ont ratifié ce document de grande importance au niveau de la protection des droits humains. Dans la région arabe, le Maroc figure parmi les premiers signataires, et ce l’année même de son indépendance en 1956. Il sera suivi par la Tunisie en 1957, l’Algérie en 1963, le Yémen 1980, l’Egypte en 1981 et la Mauritanie en 1987. La Libye est le seul Etat du Maghreb à ne pas avoir signé cette convention.
L’année 2008, selon un rapport du Haut Commissariat pour les réfugiés, 338.000 personnes ont déposé une demande d’asile dans 51 Etats industrialisés. Ce même rapport indique que le nombre de réfugiés qui ont été déracinés de leurs terres à cause de la misère et des guerres atteint le chiffre de 42 millions. D’ailleurs, 2006 a connu une augmentation exceptionnelle du nombre de réfugiés, due aux conflits et guerres qui ont marqué le monde, à commencer par la guerre menée par les Etats-Unis sur l’Irak, le conflit de Darfour, la guerre du Liban, les guerres civiles dans plusieurs Etats subsahariens.
Au Maroc, on compte aujourd’hui, selon les chiffres officiels, environ 750 demandeurs d’asile politique. A l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés, le Rassemblement de tous les réfugiés au Maroc a organisé un sit-in pacifique le 15 juin dernier devant les locaux du Haut Commissariat pour les réfugiés à Rabat dans l’objectif de demander leur réinstallation et dénoncer leur condition de vie jugée « précaire et déplorable » dans un communiqué. Cette mobilisation comprenant soixante-dix réfugiés attire l’attention de la société civile marocaine, les médias et l’Etat sur les souffrances de ces immigrés provenant d’expulsions, de refoulements et d’arrestations arbitraires qui portent atteinte aux droits de cette catégorie marginalisée.
Suite de la première
Le même communiqué ajoute que ces souffrances sont accentuées par la non-obtention des papiers administratifs qui permettent à ces immigrés demandeurs d’asile de vivre dans des conditions légales. Ces papiers sont les garants de la protection sociale, de la libre circulation et de travail légal.
Il faut signaler que les forces de l’ordre étaient présentes sur les lieux avec un grand nombre d’agents dépassant même le nombre de réfugiés participant à ce sit-in pacifique et encadré par le RTRM et autres ONG telles que le Groupe anti-raciste d’accompagnement et de défense des étrangers et des migrants (GADEM).
Toujours dans le cadre des mobilisations et activités entrant dans le cadre de la Journée mondiale des réfugiés, la Fondation Orient-Occident en partenariat avec le HCR (Haut Commissariat pour les réfugiés) organise du 20 au 22 juin la troisième édition du Festival Rabat-Africa, au centre Yaacoub El Mansour. Un festival qui devrait rendre hommage à une personnalité africaine artistique et militante des droits humains, à savoir Miriam Makeba, Mama Africa, décédée le 9 novembre 2008. Ce festival comporte une programmation variée : Village africain, concerts, tables rondes, ateliers-débat, conférences et expositions.
De son côté, le Conseil consultatif des droits de l’Homme (CCDH), a organisé le 18 juin dernier une table ronde traitant de la question des réfugiés au Maroc. Une rencontre qui a connu la participation de plusieurs associations et ONG internationales, en particulier l’Organisation marocaines des droits de l’Homme (OMDH) et le HCR. Amina Bouayach, présidente de l’OMDH, a affirmé qu’il est temps de penser concrètement à la situation des réfugiés au Maroc, et que l’Etat est invité plus que jamais à assumer ses responsabilités envers les droits sociaux, économiques et culturels de ces migrants.
Enfin, il est important de signaler que la question des réfugiés reste liée à celle de l’immigration subsaharienne qui fait du Maroc un pays de transit vers l’«Eldorado européen ». Une question qui commence à peser sur la politique et la société au Maroc. Surtout après les crises qu’a connues la gestion des flux migratoires des quatre dernières années marquées par des refoulements massifs et interventions musclées des forces de la sûreté nationale qui ont donné lieu à des événements meurtriers en octobre 2005 aux portes frontalières des deux villes marocaines sous occupation espagnole Ceuta et Mellilia, après qu’une vague d’environ 500 immigrés a tenté de franchir les barrières.
Il est temps alors d’initier des pistes de réflexions sur cette question et d’ouvrir un débat serein et pondéré entre les associations, partis politiques et institutions gouvernementales en vue de garantir les droits de cette catégorie immigrée et de l’intégrer dans notre société.