Casablanca pleure ses ressources hydriques

L’ASEET célèbre la Journée mondiale de l’eau et de l’énergie


Vendredi 21 Mars 2014

Casablanca pleure ses ressources hydriques
L’Association eau et énergie pour tous (ASEET)  célébrera la Journée mondiale de l’eau et de l’énergie. Cette date onusienne, établie depuis 1993, sera pour la première   fois honorée à Casablanca, du 21 au 23 mars 2014.
Cependant, cet événement, qui devrait en principe se dérouler dans une ambiance conviviale et porteuse d’espoirs, se trouve plus être source d’inquiétudes. En effet, face  au dernier rapport consternant du Conseil économique, social et environnemental, relatant l’alarmante situation du Maroc dans le domaine de l’eau, l’ASEET peine à maintenir une posture positiviste.
Mais consciente, malgré tout, que son travail consiste justement à remettre à jour ce sérieux problème qui ne semble affecter que peu de citoyens marocains, l’ASEET, fidèle à son rôle, décide de marquer le coup, et nous propose de porter un regard critique vis-à-vis de nous-mêmes et de la société, afin d’analyser en toute objectivité la situation actuelle,  de faire ressortir les problématiques de fond, et d’apporter quelques éléments de réponse. 
Comme nous pouvons le pressentir, ce ne sera certainement pas une mince affaire, mais l’ASEET, en partenariat avec la Lydec, l’OCP, l’Académie régionale de l’éducation et  de la formation (AREF) du Grand Casablanca et les Bassins hydrauliques, s’est déjà attelée à la tâche, et le programme qu’elle a réservé ne risque pas de laisser le public indifférent.
Le vendredi 21 mars, jour du lancement de l’événement, sera dédié aux élèves des établissements scolaires de l’Académie du Grand Casablanca. L’ASEET est, en effet, persuadée qu’une «sensibilisation à ce problème majeur doit s’opérer  au plus vite», affirme  Mostapha Belarbi Brouziyine, secrétaire régional de ASEET/Casablanca, et qu’«il faut miser, tant qu’on en a le temps, sur ce capital non négligeable qu’est la jeunesse, investir immédiatement dans les générations futures, pour en récolter les bénéfices sur le moyen  et long termes». «Si notre jeunesse est mise à l’écart des problèmes majeurs qui entravent  le pays, qui prendra la relève?», se demande-t-il.  
Le programme proposé cette année par l’ASEET  promet d’être des plus intéressants.  
Mais sera-ce pour autant suffisant pour  enclencher le processus menant  à la démocratisation de cette ressource vitale, et pourtant de plus en plus rare dans notre pays ?  Pourra-t-on garantir toujours cette ressource aux générations futures ?  Faudra-t-il repenser toute la politique de l’eau du Royaume ?
Voilà autant de questions dont nous ne pouvons garantir les réponses, mais, par-delà toutes ces incertitudes, une ultime vérité maintient, soutient, et constitue la clé de voûte de cet engrenage: c’est que la Journée mondiale de l’eau et de l’énergie est l’occasion de tirer la sonnette d’alarme.

Besoin accru en eau potable 
et droit à un environnement sain
 
 
Le rapport du Conseil économique, social et environnemental de 2013 fut une véritable douche froide qui a déferlé sur nos têtes, nous chassant des chaleureux petits nuages d’insouciance dans lesquels nous étions confortablement logés. 
Ressource hydriques ne dépassant pas l’effarante moyenne de 45m3/an par habitant,
un ratio terriblement inférieur au seuil international minimal des 1000m3/an par habitant, une chute vertigineuse depuis l’indépendance; et pourtant, pas d’étonnement, pas d’inquiétude… Aucune prise de conscience.  
Restait à savoir si cette violente confrontation face au réel serait interprétée comme un rappel à l’ordre, ou s’évaporerait encore une fois dans les hauteurs insondables de notre inconscience collective.
Malheureusement, force est de constater que cette fois-ci, le luxe de choisir ne nous est plus octroyé; force est de reconnaître que nous avons depuis déjà bien longtemps puisé dans les dernières réserves de notre répertoire d’illusionniste, et force est d’accepter finalement les conséquences de nos actes irréfléchis qu’il ne nous est plus possible d’escamoter. 
La question ne se pose plus, nos esprits irresponsables sont désormais saturés par  les questions évitées, par les problèmes reportés, par les excuses inventées. Si nous n’admettons pas que le temps est venu de réagir, le temps prend cette initiative de lui-même et décide de nous presser. 
Que faire alors, face à une telle situation, si ce n’est de répondre présent?
C’est alors tout naturellement que l’Association eau et énergie pour tous (ASEET) désolée décide de se racheter de son mieux; c’est avec espoir qu’elle choisit de rester optimiste; c’est avec  détermination qu’elle se résout à faire ce premier pas; c’est avec force  qu’elle se propose d’apporter sa part de contribution, et c’est en toute modestie qu’elle se fixe comme mission de faire sortir nos citoyens de cette torpeur générale qui n’a que trop duré.


Programme des manifestations
 
L’ASEET compte démarrer sa journée en proposant le programme qui suit :
10h à 11h : Compétition entre établissements scolaires;
13h30 : Distribution de brochures ASEET devant certaines mosquées;
15h à 18h : Spectacles artistiques et compétitions culturelles entre élèves  de différents établissements scolaires au complexe Mohamed Zefzaf (Mâarif Casablanca).
 
Le samedi 22 mars, Journée mondiale de l’eau et de l’énergie, sera l’occasion  d’entrer dans le vif du sujet avec rien moins qu’une conférence scientifique de sensibilisation sous le thème : «Le pôle du Grand Casablanca; l’enjeu   de ressources hydriques modestes, besoin accru en eau potable et droit  à un environnement sain». La conférence, qui se tiendra au Complexe culturel Sidi Belyout, sera organisée au profit d’une assistance de 200 participants dont des élus, acteurs associatifs, journalistes, universitaires, politiques, syndicalistes, professeurs des sciences de la vie et de la terre, ainsi que d’autres acteurs dans  le domaine de l’eau.
Le programme et les intervenants au cours de la conférence, qui se déroulera de 9h à 14h, seront les suivants :
ASEET (15 min) : «Problématique de gestion de l’eau et de l’assainissement au Maroc»;
ABH (15 min) : «Défi d’approvisionnement du Grand Casablanca en eau potable»;
OCP (15 min) : «Stratégie de gestion et de valorisation de l’eau»;
11h : débat et pause-café;
LYDEC (15 min) : «Besoins futurs du Grand Casablanca en eau potable  et assainissement»;
Professeur chercheur (15 min) : «Contrôle sanitaire des eaux et prévention contre les maladies à transport ou d’origine hydrique» 
Le dimanche 23 mars de 9h à 13h, pour clôturer l’événement, un carnaval de plus de 1000 élèves qui se dirigeront de la place Rachidi à la place des Nations unies par l’Avenue Hassan II, pour revenir à leur point de départ via l’Avenue Abderrahmane Sahraoui (circuit fermé).


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