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C’est au cours de la conférence des présidents et au terme d’une réunion houleuse qui a duré environ quatre longues heures que la décision a été finalement prise. Les groupes parlementaires de l’opposition, notamment l’USFP, le RNI et le PAM, rejoints aussi par l’Istiqlal qui s’est rangé du côté de l’opposition quittant définitivement les rangs de la majorité, l’ont fait savoir haut et fort au président de la Chambre des représentants: ils n’assisteront pas à cette séance du chef du gouvernement ce mercredi. C’est Ahmed Zaidi qui annonce, le premier, la couleur avant de claquer la porte de la réunion. Celui qui préside aux destinées du Groupe parlementaire du parti de la Rose a fustigé le comportement non éthique d’une institution législative qui ne respecte pas les présidents de groupes parlementaires et encore moins l’opposition et ce en programmant la séance mensuelle d’interpellation du chef du gouvernement alors même que les modalités de son organisation sont soumises à l’examen. « C’est clairement un manque de considération pour les élus de la Nation. Nous n’allons pas cautionner un tel agissement et nous n’allons pas assister à cette séance de laquelle vous avez informé les députés ».
En effet, dans la matinée du lundi 20 mai, les députés ont reçu des SMS les informant de la tenue, mercredi à 15 heures, de la séance mensuelle au cours de laquelle le chef du gouvernement répond aux questions thématiques de la Chambre basse. Toute la journée de ce lundi, le site web de la Chambre des représentants a indiqué la tenue de cette séance plénière. «Pourtant, nous avions bien prévenu qu’il n’était plus question pour nous d’assister à de telles séances déséquilibrées qui donnent la part du lion à la majorité et au chef du gouvernement.
Cela fait un an que nous réclamons une répartition juste et équilibrée du temps de parole qui devrait être distribué à parts égales entre l’opposition et la majorité. Il s’agit d’abord et avant tout d’une séance de contrôle du gouvernement et de sa politique générale », explique Ahmed Zaïdi, le président du Groupe parlementaire usfpéiste à la Chambre des représentants. Dès la première séance, les socialistes ont exprimé leurs réserves relatives à la forme de cette séance, choisissant d’y assister pour éviter le blocage et contribuer à préserver un nouvel acquis constitutionnel. «En attendant l’élaboration d’un nouveau règlement intérieur qui organiserait cette séance», précise le député ittihadi de Bouznika.
Un vide juridique
qui arrange les affaires
de la majorité
Contre toute attente et à la grande stupeur des groupes parlementaires de l’opposition, la présidence et le bureau de la première Chambre ont donc maintenu la séance mensuelle d’interpellation du chef du gouvernement alors même que ses modalités d’organisation et d’application sont au cœur de séances marathon d’une commission en charge de l’élaboration du nouveau règlement intérieur que la majorité parlementaire n’avait de cesse de retarder. Six points de règlement font encore l’objet de profondes divergences entre opposition et majorité. Parmi eux, la séance mensuelle d’interpellation du chef du gouvernement que stipule l’article 100 de la Constitution mais que ne régit aucun texte d’application. « Un vide juridique qui arrangeait les affaires de la majorité dont le chef profitait d’un temps de parole à part égale avec la majorité et l’opposition sans compter les 10 minutes de plus qui lui ont été gracieusement offertes par la présidence de la Chambre des représentants», soupire ce député de l’opposition.
Le président du Groupe parlementaire socialiste de la Chambre basse a fini par se retirer de la conférence des présidents. «Pas question pour l’USFP de participer à une séance d’interpellation du chef du gouvernement à travers une thématique que notre parti n’a pas choisie lui-même. Personne n’est en droit de dicter à nos députés les questions qu’ils doivent poser au chef du gouvernement! La majorité fera sans nous, et s’adressera à elle-même!», a fait savoir Ahmed Zaïdi.
Ce mercredi 22 mai, Abdelilah Benkirane allait être interpellé sur la question du patrimoine forestier. «On croit rêver. Il y a une crise politique, la coalition gouvernementale est sérieusement menacée. L’économie du pays est en berne, les indicateurs sont au rouge et le chef du gouvernement allait nous parler de forêt! Une chance pour l’opinion publique que cette séance ait été annulée», conclut cet Usfpéiste blanchi sous le harnais, tout en étant incapable de dire s’il faut en rire ou en pleurer.