Ce soir-là le Maroc était en vedette ; une vedette absente puisqu’on parlait de lui sans lui donner la parole. Il y avait un journaliste et son invité de plateau, quelqu’un supposé être universitaire et donc donner une couverture académique au débat et puis deux autres invités extérieurs, l’un en duplex à partir de Paris qui n’était rien d’autre que le représentant du Polisario en France et l’autre invité un ministre de la même tendance, conseiller pour l’Europe. Tout ce beau monde fut mobilisé pour une cause dont certainement dépend l’avenir de l’Algérie puisqu’on lui accorde tant d’intérêt, la cause du « peuple sahraoui ». En fait, l’Algérie officielle était mise à mal par la teneur, la consistance, la rigueur du discours prononcé par le Souverain marocain à l’occasion de l’anniversaire du 6 Novembre.
Visiblement, nos amis étaient mal à l’aise, acculés à ressasser la langue de bois…mais le plus étonnant était l’attitude plus que belliqueuse du « journaliste » algérien : il voulait à tout prix ramener ses interlocuteurs, tenus quand même par une certaine réserve diplomatique, à parler de l’option militaire « au cas où». Il ne cessait en effet de demander quelle autre alternative à l’impasse actuelle usant d’un vocabulaire à l’égard du Maroc « annidam lamghribi » d’un vocabulaire qui rappelle celui des pires années de la guerre des années 70. Une télévision qui en est encore au stade de la voix de son maître et qui, malheureusement, attise le feu dans une région qui a tant besoin des conditions sereines pour un développement intégré et durable. Comme si une seule guerre « footballistique » ne suffisait pas !