-
Casablanca rejoint le réseau mondial C40 des villes engagées dans des actions climatiques
-
Débat à Salé sur l'importance de la loi sur les peines alternatives dans le système pénal national
-
Clôture à Fès des travaux de la 6ème session ordinaire du Conseil supérieur de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains
-
Une conférence à Marrakech explore le rôle des instances de gouvernance dans la protection des droits et libertés
-
Célébration à Tanger du centenaire de l’adoption de la législation régissant la profession d’avocat au Maroc
D’après Abdellatif Abdou, vice-président de l’Association des retraités d’Altadis Maroc, «des pressions ont été exercées sur nombre d’employés de l’entreprise lors de l’opération de départ volontaire dont le moins que l’on puisse dire est qu’elle n’a pas été favorable à ces derniers. Lesquels ont également été privés de bénéficier du rachat des actions comme il est de coutume lors des opérations de privatisation des entreprises publiques ».
« Le pire, selon lui, c’est qu’en percevant leur retraite, ils ont découvert que le transfert de la caisse interne de retraite à la RCAR, s’est traduit par un prélèvement supplémentaire de 24 % sur leurs maigres subsides ».
Ils s’en sont ouverts à leur ancien employeur qui a été sourd à leurs doléances, d’où recours de certains d’entre eux à la justice qui leur a donné raison en ordonnant, en appel, qu’Altadis verse le différentiel de 24 % à la RCAR. « Le hic, c’est que les jugements prononcés en première instance diffèrent les uns des autres, malgré l’unicité des causes, ce qui nous a obligés à saisir officiellement le ministre de la Justice pour qu’il diligente une enquête à ce propos ».
Un fait mérite d’être remis en lumière en l’occasion : de récentes déclarations du top management d’Altadis Maroc à la presse économique spécialisée donnent son sens véritable à cet épineux dossier social qui empoisonne la vie de dizaines d’habitants des alentours de l’ancienne usine casablancaise du fabricant de tabac. A lire ce que son directeur des ressources humaines a affirmé sur les colonnes de l’un des titres les plus réputés de cette presse, l’on ne peut que se convaincre que les mises à la retraite normales, volontaires ou forcées s’il y en a eu, n’étaient pas exemptes d’arrière-pensées. «Quel que soit l’interlocuteur, se montrer ouvert au dialogue tout en défendant ses positions est toujours possible à condition d’adopter une ligne de conduite claire », affirmait ce cadre en précisant qu’ «être ouvert ne signifie pas, pour autant, qu’il faut accéder à toutes les revendications. Il est très important, en effet, de rester ferme si l’on est réellement convaincu que la requête est de nature à porter préjudice au fonctionnement de l’entreprise ». Exit donc tout traitement équitable des dossiers de ceux qui ont permis à celle-ci de se hisser au niveau où elle se trouve.
Flash-back, donc, pour comprendre les tenants et les aboutissants de l’affaire. En 2006, deux accords qui tiennent lieu d'avenants au pacte d'actionnaires et à la convention d'assistance technique conclus en juillet 2003 entre l'Etat et le Groupe Altadis ont été signés à Rabat.
La cession du reliquat du capital est intervenue parallèlement à l'adoption, en juillet 2006, d'un décret loi qui prolongeait, jusqu'au 31 décembre 2010, le monopole de l'importation et de la distribution en gros des tabacs manufacturés, dans l’objectif de «pérenniser l'adossement de la Régie des tabacs à un opérateur de renommée internationale » et de lui permettre «de renforcer sa position face à la concurrence, dans la perspective d'une libéralisation maîtrisée du secteur des tabacs au Maroc » auquel « le gouvernement accorde une attention particulière en raison notamment de ses impacts économiques et sociaux ».
Cette déclaration d’un haut responsable marocain de l’époque semble se confirmer à rebrousse-poil puisque le volet social de la question ne semble pas avoir été suffisamment pris en considération. D’où le branle-bas de combat des retraités d’Altadis Maroc.