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Ses idées ont imprégné le camp démocrate, l'ardeur de ses supporters semble inégalée et il a presque réussi à faire oublier sa crise cardiaque d'octobre: à 78 ans, Bernie Sanders, considéré comme un utopiste inéligible en 2016, est un des favoris pour remporter l'investiture démocrate 2020.
La campagne de 2016 semble loin lorsque le sénateur farouchement indépendant du petit Etat du Vermont, "socialiste" revendiqué, était seul à dénoncer un système capitaliste "corrompu" favorisant Wall Street et les milliardaires au détriment des travailleurs, un système de santé ruineux pour des millions d'Américains et le poids de la dette étudiante.
Aujourd'hui, la sénatrice Elizabeth Warren et la quasi-totalité des candidats démocrates qui veulent chasser Donald Trump de la Maison Blanche en novembre ont fait de la dénonciation des inégalités, de l'amélioration de la couverture santé et de l'allègement de la dette étudiante des leitmotives.
Le discours pro-travailleurs de cet homme aux cheveux blancs rebelles, réputé bougon et peu sociable, avait déjà suscité en 2016 un engouement inattendu chez les jeunes.
Mais ses propositions étaient alors jugées irréalistes par les ténors démocrates. Il s'était fait battre de justesse par Hillary Clinton dans l'Iowa, avant de lui concéder l'investiture quelques mois plus tard.
Depuis, la victoire-choc de Donald Trump a ébranlé les démocrates, accusés d'être déconnectés des classes moyennes.
Dans ce contexte anti-élite, "Bernie" a l'avantage, comme Donald Trump en 2016, d'être perçu comme un "outsider", "plus authentique et naturel" que les autres candidats, souligne Jim Campbell, politologue à l'université de Buffalo.
Depuis 2016, la "base" de Bernie Sanders, issu d'un Vermont à la population très blanche, s'est élargie pour faire une place plus large aux minorités, cruciales pour l'électorat démocrate.
La jeune star du Congrès Alexandria Ocasio-Cortez, aux origines portoricaines, sillonne le pays pour soutenir "Tio Bernie" (Tonton Bernie). La rappeuse Cardi B ou l'acteur Danny Glover font partie de ses fervents supporters.
Avec 121 millions de dollars collectés auprès de ses supporters depuis un an, le doyen des candidats a levé plus d'argent que tous ses rivaux, malgré son rejet du soutien des grandes entreprises et riches donateurs. Environ 63% de ses contributions ne dépassent pas 200 dollars.
Certains pensaient que la crise cardiaque qui l'a fait hospitaliser en urgence début octobre à Las Vegas sonnerait le glas de ses ambitions. Mais il a repris les meetings à un rythme soutenu et les donations sont reparties de plus belle.
Une performance impressionnante pour cet homme aux convictions quasi-inchangées depuis 40 ans.
Bien que politiquement engagé très jeune - il lutte pour les droits civiques comme étudiant à l'université de Chicago, puis contre la guerre du Vietnam - ce fils d'immigrés juifs polonais, à la famille décimée par l'Holocauste, est longtemps resté marginal.
A la fin des années 60, sur fond de mouvement hippie et de "retour à la terre", cet enfant de Brooklyn déménage dans le bucolique Vermont.
Il s'engage dans le parti de l'Union de la liberté, né du mouvement pacifiste. Après plusieurs cuisants échecs électoraux, sa carrière politique démarre vraiment avec son élection en 1981, comme indépendant, à la mairie de Burlington, première ville du Vermont avec 42.000 habitants.
A Burlington, il rencontre sa deuxième femme, Jane O'Meara, aujourd'hui consultante politique très engagée à ses côtés.
Pour leur voyage de noces, Bernie Sanders, alors grand défenseur du régime sandiniste au Nicaragua, l'emmène à Moscou.
En 1990, M. Sanders, qui a montré comme maire qu'il pouvait gérer une ville en conciliant socialisme et pragmatisme, est élu pour la première fois à la Chambre des représentants à Washington.
Il est réélu jusqu'en 2007, lorsqu'il devient sénateur. Preuve de sa popularité persistante dans le Vermont, il a été réélu en novembre 2018 avec 67% des voix.
Pourtant, si ses idées ont gagné du terrain, Bernie Sanders garde l'image d'un homme réfractaire aux compromis, potentiellement aussi "polarisant" que Donald Trump, écrivait récemment le New York Times dans un éditorial.
"Personne ne l'aime, personne ne veut travailler avec lui", affirme son ex-rivale Hillary Clinton dans un récent documentaire. "J'ai vraiment de la peine pour les gens qui s'y laissent prendre".
Certains de ses rivaux, comme le jeune maire de l'Indiana Pete Buttigieg, arrivé quasiment ex aequo avec M. Sanders la semaine dernière dans l'Iowa, lui reprochent de diviser l'électorat avec des propositions extrêmes.
"On prendrait un gros risque (...) en choisissant un politique qui dit, +C'est tout ou rien+", déclarait M. Buttigieg lors du dernier débat démocrate vendredi.
Preuve que la victoire de M. Sanders est devenue une vraie possibilité: Donald Trump l'attaque désormais frontalement, le présentant comme un dangereux "communiste" et rappelant son voyage à Moscou.
Et le camp Trump prépare même, selon la presse, une grande campagne publicitaire qui donnera la parole aux "victimes du socialisme".
La campagne de 2016 semble loin lorsque le sénateur farouchement indépendant du petit Etat du Vermont, "socialiste" revendiqué, était seul à dénoncer un système capitaliste "corrompu" favorisant Wall Street et les milliardaires au détriment des travailleurs, un système de santé ruineux pour des millions d'Américains et le poids de la dette étudiante.
Aujourd'hui, la sénatrice Elizabeth Warren et la quasi-totalité des candidats démocrates qui veulent chasser Donald Trump de la Maison Blanche en novembre ont fait de la dénonciation des inégalités, de l'amélioration de la couverture santé et de l'allègement de la dette étudiante des leitmotives.
Le discours pro-travailleurs de cet homme aux cheveux blancs rebelles, réputé bougon et peu sociable, avait déjà suscité en 2016 un engouement inattendu chez les jeunes.
Mais ses propositions étaient alors jugées irréalistes par les ténors démocrates. Il s'était fait battre de justesse par Hillary Clinton dans l'Iowa, avant de lui concéder l'investiture quelques mois plus tard.
Depuis, la victoire-choc de Donald Trump a ébranlé les démocrates, accusés d'être déconnectés des classes moyennes.
Dans ce contexte anti-élite, "Bernie" a l'avantage, comme Donald Trump en 2016, d'être perçu comme un "outsider", "plus authentique et naturel" que les autres candidats, souligne Jim Campbell, politologue à l'université de Buffalo.
Depuis 2016, la "base" de Bernie Sanders, issu d'un Vermont à la population très blanche, s'est élargie pour faire une place plus large aux minorités, cruciales pour l'électorat démocrate.
La jeune star du Congrès Alexandria Ocasio-Cortez, aux origines portoricaines, sillonne le pays pour soutenir "Tio Bernie" (Tonton Bernie). La rappeuse Cardi B ou l'acteur Danny Glover font partie de ses fervents supporters.
Avec 121 millions de dollars collectés auprès de ses supporters depuis un an, le doyen des candidats a levé plus d'argent que tous ses rivaux, malgré son rejet du soutien des grandes entreprises et riches donateurs. Environ 63% de ses contributions ne dépassent pas 200 dollars.
Certains pensaient que la crise cardiaque qui l'a fait hospitaliser en urgence début octobre à Las Vegas sonnerait le glas de ses ambitions. Mais il a repris les meetings à un rythme soutenu et les donations sont reparties de plus belle.
Une performance impressionnante pour cet homme aux convictions quasi-inchangées depuis 40 ans.
Bien que politiquement engagé très jeune - il lutte pour les droits civiques comme étudiant à l'université de Chicago, puis contre la guerre du Vietnam - ce fils d'immigrés juifs polonais, à la famille décimée par l'Holocauste, est longtemps resté marginal.
A la fin des années 60, sur fond de mouvement hippie et de "retour à la terre", cet enfant de Brooklyn déménage dans le bucolique Vermont.
Il s'engage dans le parti de l'Union de la liberté, né du mouvement pacifiste. Après plusieurs cuisants échecs électoraux, sa carrière politique démarre vraiment avec son élection en 1981, comme indépendant, à la mairie de Burlington, première ville du Vermont avec 42.000 habitants.
A Burlington, il rencontre sa deuxième femme, Jane O'Meara, aujourd'hui consultante politique très engagée à ses côtés.
Pour leur voyage de noces, Bernie Sanders, alors grand défenseur du régime sandiniste au Nicaragua, l'emmène à Moscou.
En 1990, M. Sanders, qui a montré comme maire qu'il pouvait gérer une ville en conciliant socialisme et pragmatisme, est élu pour la première fois à la Chambre des représentants à Washington.
Il est réélu jusqu'en 2007, lorsqu'il devient sénateur. Preuve de sa popularité persistante dans le Vermont, il a été réélu en novembre 2018 avec 67% des voix.
Pourtant, si ses idées ont gagné du terrain, Bernie Sanders garde l'image d'un homme réfractaire aux compromis, potentiellement aussi "polarisant" que Donald Trump, écrivait récemment le New York Times dans un éditorial.
"Personne ne l'aime, personne ne veut travailler avec lui", affirme son ex-rivale Hillary Clinton dans un récent documentaire. "J'ai vraiment de la peine pour les gens qui s'y laissent prendre".
Certains de ses rivaux, comme le jeune maire de l'Indiana Pete Buttigieg, arrivé quasiment ex aequo avec M. Sanders la semaine dernière dans l'Iowa, lui reprochent de diviser l'électorat avec des propositions extrêmes.
"On prendrait un gros risque (...) en choisissant un politique qui dit, +C'est tout ou rien+", déclarait M. Buttigieg lors du dernier débat démocrate vendredi.
Preuve que la victoire de M. Sanders est devenue une vraie possibilité: Donald Trump l'attaque désormais frontalement, le présentant comme un dangereux "communiste" et rappelant son voyage à Moscou.
Et le camp Trump prépare même, selon la presse, une grande campagne publicitaire qui donnera la parole aux "victimes du socialisme".