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Mais la surprise des activistes marocains d’Amnesty sera encore plus grande quand ils recevront une lettre manuscrite du président tunisien, Moncef Merzouki, à qui ils avaient adressé aussi leurs attentes en matière d’amélioration des droits humains dans une Tunisie qui venait de rompre avec l’autoritarisme. «Oui, M. Merzouki nous a répondu, dans une lettre écrite de sa main, mais pas M. Benkirane», a révélé Mohamed Sektaoui au cours d’une conférence de presse donnée mardi 5 juin à Rabat à l’occasion de la présentation du rapport annuel d’Amnesty International.
En attendant la réponse du chef de gouvernement islamiste, la section marocaine d’Amnesty International n’a pas tu ses inquiétudes relatives à la situation des droits de l’Homme au Maroc. Depuis l’installation du nouveau gouvernement, l’impunité et les obstacles faits à la liberté d’expression et celle de rassemblement sont toujours une réalité au quotidien. « Nous ne jugeons pas sur les déclarations de bonne volonté. Les slogans mielleux n’ont pas encore cédé la place aux actes concrets. Et les actions concrètes qu’Amnesty International attend ainsi que de nombreuses ONG de défense des droits humains résident dans l’abolition de la peine de mort, l’adhésion du Maroc au Tribunal pénal international, la fin de l’impunité–que certains tentent aujourd’hui d’institutionnaliser- la réelle reddition des comptes, la levée de toutes les réserves marocaines concernant la CEDAW, le respect total de la liberté d’expression, d’opinion et de culte. C’est à l’aune de ces actions que le changement peut se mesurer», soutient M. Sektaoui avant d’appeler le gouvernement Benkirane «à écouter le pouls de la rue».
Le rapport 2012 épingle le Maroc sur fond de «20 février»
Dans son rapport 2012, Amnesty International épingle Rabat sur la répression de la dissidence en faisant état de l’intervention brutale des forces de sécurité contre les rassemblements effectués dans le sillage du 20 février. La question de la liberté d’expression et de presse apparaît également comme l’un des points faibles du Maroc.
Les cas du journaliste Rachid Nini, de l’activiste Chakib Khyari, de l’ancien militaire Kaddour Terhzaz, du rappeur Mouad Belrouate sont autant d’exemples qui viennent alimenter la chronique d’une liberté bafouée ou sous surveillance. Des actes de torture et de mauvais traitements dans des centres de détention sont également évoqués dans le chapitre marocain du rapport d’Amnesty International. Et si la situation des droits de l’Homme au Sahara a été également passée à la loupe par les activistes de cette ONG, les violations commises dans les camps de Tindouf n’ont pas été passées sous silence. « Nous n’avons de cesse de réclamer le jugement des responsables du Polisario qui se sont rendus coupables d’exactions et de violations des droits humains dans les camps de Tindouf. A chaque fois l’accès à ces camps nous est refusé. Ce qui est loin de signifier qu’à Tindouf les droits de l’Homme se portent bien », affirme Mohamed Sektaoui
Cette année, le rapport d’Amnesty International intervient dans un contexte historique pour les droits de l’Homme. «Une année pas comme les autres qui a commencé par le Printemps arabe, qui a vu les soulèvements populaires, la mobilisation pour la dignité, les cris pour la liberté et les droits», rappelle Driss Haidar, le président de la commission exécutive de la section marocaine d’A.I. Un rapport dédié à ceux qui écrivent l’histoire avec leur sang et leurs larmes, comme le dit avec beaucoup d’émotion le directeur général d’Amnesty, et qui, surtout, interpelle les grandes puissances qui siègent au Conseil de sécurité et usent de leur droit de veto au nom de leurs intérêts.
En 2011, des mouvements de protestation ont eu lieu dans le monde entier. Malgré toutes les entraves faites à la liberté d’expression dans plus de 90 pays, des hommes et des femmes ont investi les rues et les places pour réclamer liberté, dignité, démocratie et justice. «De nombreux gouvernements ont réagi avec violence. Des personnes ont subi des tortures et d’autres mauvais traitements dans au moins 101 pays, souvent pour avoir participé à des manifestations anti-gouvernementales », conclut Fatiha Darif, la vice-présidente de la commission exécutive d’Amnesty International.