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Plus rien ne sera comme avant. Ce 1er mai a catalysé une sorte d’union sacrée au sein de la classe ouvrière. La politique gouvernementale fait l’unanimité, ou presque, contre elle. Et c’est dans les rangs même de la majorité gouvernementale que les critiques ont été les plus acerbes et les discours les plus virulents. La fête du travail a été une aubaine pour Hamid Chabat, le leader de l’Istiqlal et toujours patron de l’aile syndicale du parti, l’UGTM. Le leader istiqlalien, véritable poil à gratter d’une majorité à laquelle il appartient, n’a pas pris de gants pour dire tout le mal qu’il pensait de Benkirane et son gouvernement. A Rabat, face à plusieurs milliers d’affiliés à l’UGTM qui ont défilé sur l’avenue de la Victoire, H. Chabat a fustigé un Exécutif qui, a-t-il soutenu, conduit le pays vers l’inconnu. «Benkirane tente de jouer encore le rôle de la victime en évoquant les crocodiles et les démons qui perturbent l’action de son cabinet.
Le PJD instrumentalise la religion et la cause nationale à des fins politiciennes, dans le cadre des préparatifs aux prochaines échéances électorales», lancera-t-il du haut de la tribune avant de rappeler que la participation de l’Istiqlal à la majorité gouvernementale «n’est pas une raison pour rester muet devant les fausses décisions prises par le chef du gouvernement».
La fête du travail a été une occasion grandeur nature pour mettre à nu les dissensions qui minent la majorité gouvernementale.
«Remanier ou partir»
Ce jeudi 2 mai, la presse istiqlalienne donnait le ton. «Un premier mai historique de l’UGTM à Rabat», «Mobilisation syndicale sans précédent», «Le revirement du gouvernement impacte négativement la situation sociale», a titré en grande pompe l’Opinion. Par la grâce d’un 1er mai éminemment politique, la revendication du remaniement ministériel est revenue en force. A ce que les Istiqlaliens ont qualifié de «meeting de la vérité», Chabat en a appelé à un remaniement pour que soient assurés «le développement du pays et la dignité des Marocains». «Le secrétaire général de l’Istiqlal a été encore plus clair en laissant entendre qu’il fallait remanier ou partir», relève un syndicaliste encarté UGTM.
A Casablanca, le bras syndical du PJD, l’UNTM, n’aura pas réussi à convaincre malgré la présence d’Abdelilah Benkirane en guest star. Celui qui préside aux destinées du gouvernement et des islamistes du PJD a eu beau jeu de fustiger les centrales syndicales qui ont boycotté la réunion du dialogue social. «Des perturbateurs ne font que renforcer la popularité de l’équipe gouvernementale», s’est-il écrié. Dans la foulée, A. Benkirane a identifié d’étranges parties et centrales syndicales nostalgiques d’un mode de contrôle et de répartition des richesses révolu et auxquelles serait confronté son gouvernement. «Le syndrome des poches de résistance n’est pas près de quitter le patron du PJD. Ce gouvernement montre son incapacité à mener des réformes, à affronter la crise, à trouver des solutions pour améliorer les conditions de vie des Marocains», commente cette figure de la FDT, un syndicat proche de l’USFP.
Ce 1er mai, les centrales syndicales ont fait le plein. «Et cela faisait bien longtemps que cela n’était pas arrivé. Mais la situation est tellement grave que la mobilisation s’est faite spontanément. Il fallait tirer la sonnette d’alarme», précise cette femme de gauche qui a battu le pavé toute la matinée de mercredi. Cette mobilisation est-elle seulement ponctuelle ou annonciatrice d’un front anti-politique gouvernementale ? En tout cas, ce 1er mai 2013, Driss Lachgar, le Premier secrétaire de l’USFP, a appelé «à la nécessaire formation d’un front social pour contrer la politique anti-sociale et anti-populaire de l’Exécutif Benkirane».