Ban Ki-moon part dans de vaines tentatives de disculpation

Le secrétaire général de l'ONU regrette le malentendu et les conséquences que ses déclarations ont provoqués


Mourad Tabet
Mercredi 30 Mars 2016

A deux semaines de la crise déclenchée par ses déclarations sur le Sahara, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a exprimé hier ses regrets de les avoir faites.
Selon son porte-parole Stéphane Dujarric, le secrétaire général de l’ONU a déploré le «malentendu» induit par ses propos et s’est déclaré prêt à « n’épargner aucun effort » pour apaiser sa querelle avec Rabat.
« Ban Ki-moon est désolé de la tournure   prise par cette affaire. Il n’a prononcé le mot « occupation » qu’une seule fois, et c’était de manière non préméditée. C’était l’expression de la  tristesse personnelle qu’il a ressentie en Algérie, dans les camps du Polisario ».
S’agit-il d’une nouvelle manœuvre ou tout simplement d’un pas en arrière suite à son lâchage par le Conseil de sécurité ? Ce regret tardif est-il suffisant ?  Peut-il faire oublier les manœuvres du secrétaire général de l’ONU et de ses collaborateurs déployées durant les semaines écoulées dans l’objectif de pousser le Conseil de sécurité à condamner le Maroc et à faire pression sur lui pour revenir sur les mesures qu’il a prises en guise de rétorsion ?
Pour le professeur des relations internationales à la Faculté de droit de Marrakech, Driss Lagrini, cette déclaration est importante, car elle augure de la défaite du secrétaire général  de l’ONU qui a échoué à convaincre les membres du Conseil de sécurité et notamment les grandes puissances, de condamner le Maroc.
Notre interlocuteur estime, néanmoins, que cette déclaration n’est pas suffisante, car le secrétaire général de l’ONU doit présenter des excuses officielles au Maroc et aux Marocains qui ont été choqués par ses malencontreux propos.
« Ban Ki-moon a dérapé lors de sa visite à Tindouf et Alger et ses déclarations ont été exploitées par les ennemis du Royaume et ont créé un précédent grave dans les annales des Nations unies. Pour cette raison, exprimer des regrets, même si c’est important, demeure insuffisant. Ban Ki-moon doit officiellement présenter des excuses aux Marocains », a conclu Driss Lagrini.
Il convient de rappeler que la question de savoir si le secrétaire général de l’ONU aurait présenté des excuses ou non, a été soulevée lors du point de presse organisé récemment par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Salaheddine Mezouar, à l’issue de sa rencontre avec les dirigeants des partis politiques marocains sur les derniers développements de l’affaire du Sahara marocain.
 Le ministre a révélé que Ban Ki-moon avait, certes, regretté d’avoir commis des dérapages lors de sa réunion avec lui au lendemain de la marche du 13 mars 2016 à Rabat et que la partie marocaine avait, en l’occasion, exigé des excuses officielles. Mais ce dernier s’est dédit de sa promesse de le faire incessamment. Mais, il a vite rendu public un communiqué de presse insultant à l’endroit du peuple marocain. Ce qui prouve, selon le ministre, que ses agissements et ses déclarations faites lors de sa dernière visite à la région du Maghreb étaient bel et bien prémédités. Pour le chef de la diplomatie marocaine, peu importe que Ban Ki-moon s’excuse ou non. Car il s’est avéré que ce qu’il a fait et déclaré durant sa visite n’était pas spontané, mais « reflète une prise de position du secrétariat général de l’ONU ».
En attendant le dénouement de cette crise, le modèle de développement pour les provinces du Sud que S.M le Roi a lancé à l'occasion du 40ème anniversaire de la Marche Verte est en œuvre. A preuve, l’importante réunion de suivi de la mise en application de ce modèle qui a été organisée lundi à Rabat  au siège du ministère de l'Intérieur en présence de l'ensemble des intervenants de ce grand chantier, selon l’agence MAP.
Outre le ministre de l'Intérieur, ce conclave a été notamment marqué par la participation du ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur,  Cherki Drais, du ministre de l'Economie et des Finances, du ministre de  l'Agriculture et de la Pêche maritime, du ministre de l'Equipement, du  Transport et de la Logistique, de la ministre déléguée auprès du ministre de  l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement, chargée de l'Eau,  Charafat Afilal, du président du Conseil économique, social et environnemental  (CESE), Nizar Baraka, de la directrice de l'Office national des hydrocarbures  et des mines (ONHYM), Amina Benkhadra, du président du directoire de l'Agence  marocaine de l'énergie solaire (MASEN), Mustapha Bakkoury et du directeur  général de l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE), Ali  Fassi-Fihri.
Cette réunion a  eu pour objectif d'évaluer l'avancée de ce programme et de mettre en place un  calendrier défini et concerté pour la mise en application de l'ensemble des  conventions signées en présence du Souverain, a indiqué le ministre de  l'Intérieur, Mohamed Hassad, dans une déclaration à la presse.
La tenue de pareilles réunions se fera tous les trimestres afin  d'évaluer l'état d'avancement des projets et d’apporter, le cas échéant, les solutions  nécessaires aux problèmes qui pourraient surgir lors de la réalisation du  programme auquel S.M le Roi accorde une importance extrême, a souligné le  ministre.
De son côté, le ministre de l'Agriculture et de la Pêche maritime, Aziz  Akhannouch, a relevé, dans une déclaration similaire, que les secteurs de  l'agriculture et de la pêche revêtent un poids important dans ce programme de  développement avec des projets en relation notamment avec le dessalement des  eaux, l'irrigation et la construction d'usines de conditionnement des produits  de mer, faisant savoir que lesdits projets seront réalisés respectivement  en 2018, 2019 et 2020.
 Ce modèle de développement jettera les bases fondatrices d'une politique  intégrée favorisant le renforcement du rayonnement du Sahara comme pôle  économique et trait d'union entre le Maroc et son prolongement africain,  a-t-il souligné.
Pour le ministre de l'Economie et des Finances, Mohammed Boussaid, ce  programme intégré et global de développement des provinces du Sud, qui mobilise  une enveloppe de 77 milliards de dirhams et générera plus de 120.000 postes de  travail, permettra à ces provinces de jouer pleinement leur rôle en tant que  passerelle régionale, hub économique africain et lien avec l'Europe.
De son côté, le ministre de l'Equipement, du Transport et de la Logistique,  Aziz Rebbah, a indiqué qu'après cinq mois, des études sont en cours de  finalisation et des travaux ont été lancés, et ce dans un esprit d'engagement  ferme et absolu pour la réalisation de l'ensemble des projets initiés par SM le  Roi.


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