Baisse graduelle du mercure durant la semaine : Ouf! Enfin des températures plus clémentes


Khalil Benmouya
Lundi 30 Août 2010

Baisse graduelle du mercure durant la semaine : Ouf! Enfin des températures plus clémentes
Il était temps ! Après cinq jours de canicule insoutenable, particulièrement éprouvante pour les Marocains en ce mois de Ramadan, la météo fait enfin part de la bonne nouvelle attendue par tous : les températures vont baisser graduellement pour atteindre des niveaux plus cléments. On n'en pouvait plus de voir s'afficher des températures tendant vers 50 degrés. On n'en pouvait plus de suffoquer, transpirer appelant de tous ses vœux des jours meilleurs. Ces températures étaient dues aux vents chauds et secs venant du Sud. Ce qui avait causé des dégâts pour les  aviculteurs et maraîchers et poussé certains habitants des villes intérieures à rompre leur jeûne avant terme ou à s'asperger d'eau fraîche pour supporter la canicule.

Marrakech, 48 degrés à l’ombre

Depuis quelques jours, et plus précisément depuis le début du mois de Ramadan, Marrakech vit au rythme d’une vague de chaleur pas comme les autres. Des températures qui oscillent entre les 44° et 48° degrés ont contraint les Marrakchis à adopter des comportements assez particuliers, sinon bizarres.
A la mode à Marrakech ce Ramadan, de petits vaporisateurs d’eau en plastique se vendent comme des petits pains. Tout Marrakchi, tous âges confondus, dispose de son petit joujou qu’il n’arrête pas de remplir d’eau froide, tout au long de la journée, tellement il fait chaud. Cette canicule a affecté tous les domaines. Et si le commerce des ventilateurs et climatiseurs a connu une nette progression, et ce pour le plaisir de certains commerciaux qui y voient là une occasion pour renflouer leur caisse, d’autres secteurs souffrent des conséquences des dernières chaleurs. Les premiers à souffrir de ces températures sont sans conteste les ouvriers du secteur du bâtiment. Larbi, 25 ans, originaire de la région de Zagora, affirme que même habitué aux fortes chaleurs du Sud, il éprouve beaucoup de difficultés à mener à bien son jeûne jusqu’au Moghreb. Il ajoute : «Dieu merci, notre employeur ne nous fait travailler que la moitié de la journée, sinon les accidents dus à la déshydratation  seraient monnaie courante».
Dans ce même sens, les chauffeurs de taxis ne sont pas à envier. Passer une partie de la journée dans un véhicule où la température interne atteint souvent 50° est une tâche plus que difficile. En plus du vaporisateur magique, ils portent tous, ou presque, sur la tête, des serviettes imbibées d’eau, mais le plus dur, à leurs dires, c’est que pendant la journée, ils passent leur temps à chercher des clients qui, à cause de la chaleur, se font de plus en plus rares.
Dans un autre registre, une petite virée du côté des artisans de la médina, souk Semmarines en particulier, montre que l’activité ne bat pas son plein. Un commerçant des vêtements traditionnels, habitué aux grandes foules pendant des occasions pareilles, a du mal à croire ce qui leur arrive : «Habituellement  je me fais aider par deux apprentis pendant le mois sacré et à l’approche de l’Aid; aujourd’hui, vous voyez bien que je n’ai pas grand-chose à faire seul. Nous prions Dieu pour que ces températures baissent et que les clients se manifestent, sinon la situation commerciale sera critique».
En dehors de l’activité marchande, le citoyen lambda n’est pas mieux loti. Même les personnes qui ont choisi de prendre leurs congés en cette période ont du mal à faire passer le temps, tellement les journées sont longues et chaudes, et ce ne sont pas les personnes âgées qui diront le contraire. Pour ce qui est des effets de ces chaleurs sur la santé, on a voulu avoir l’avis de spécialistes, mais des médecins ont refusé de faire des déclarations en l’absence d’une autorisation du directeur de l’hôpital.
Qu’en est-il de la nuit à Marrakech ? Même si elle n’est pas très clémente, puisque la température ne connaît qu’une légère baisse, elle permet à certaines personnes de vaquer à leurs occupations. Ce sont généralement les propriétaires de cafés qui font les meilleures affaires, car les gens affluent et consomment surtout des rafraîchissants. Telle est la situation des Marrakchis pendant ce mois sacré et ces grandes chaleurs.


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