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L’adoption jeudi 19, en Conseil de gouvernement, du projet de décret N° 2.19.810 modifiant le droit à l’importation applicable au blé tendre et ses dérivés répond à cet impératif.
Ainsi que l’a expliqué le ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement et la Société civile, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, ce projet de décret vise à revoir à la baisse le droit d'importation de 135% applicable au blé tendre et ses dérivés et à le remplacer par un droit de douane fixé à 35%.
En plus de garantir l'approvisionnement normal du marché intérieur, la modification du droit à l’importation applicable au blé tendre et ses dérivés permettra aussi de garantir un coût d'importation d'environ 260 DH/quintal, a-t-il affirmé à l'issue de la réunion hebdomadaire du Conseil de gouvernement.
Dans un communiqué, lu lors d'un point de presse, ce dernier a indiqué que la révision à la baisse du droit à l’importation de cet important aliment prend en considération le stock national de blé disponible jusqu'à fin septembre 2019. Et d’ajouter que celui-ci est estimé à 10,5 millions de quintaux, ce qui correspond à environ 2,7 mois de besoins des minoteries industrielles.
A noter que le projet de décret modifiant le droit à l’importation du blé tendre et de ses dérivés, qui est applicable à partir du 1er octobre, prend en compte également l'évolution de son prix sur les marchés internationaux. Des cours qui varient actuellement entre 205 et 210 dollars la tonne lors de la sortie du port, alors qu'avec le droit de douane de 135%, le coût d'importation lors de la sortie du port est varié entre 355 et 360 dirhams le quintal, rapporte la MAP.
Il convient à ce propos de préciser que les prix du blé à l’international ont commencé à prendre l’ascenseur depuis jeudi dernier en raison principalement d'une succession d'appels d'offres tous azimuts, selon le cabinet spécialisé Agritel.
Après l'Algérie qui a pris option sur près de 600.000 tonnes de blé tendre dont une large majorité semble française, l'Egypte dont la commande de blé russe s’élève à 180.000 tonnes, la Turquie qui a acheté 250.000 tonnes de blé d'origine mer Noire, c'est au tour de la Tunisie de passer aux achats de blé tendre et d'orge fourragère, puis au Maroc où la réunion de l’ONICL programmée le jour même était suivie par les importateurs.
Mais de fait, nombre d’observateurs avaient les yeux rivés sur l’appel d'offres relatif aux contingents tarifaires préférentiels Maroc - USA qui ne semblait pas avoir ouvert l’appétit des importateurs en ces temps où l’Oncle Sam a imposé l’importation d’un autre des produits de son agriculture, à savoir la viande blanche sans parvenir à convaincre les industriels marocains à changer leur fusil d’épaule. Connaissant la politique du président américain, ils craignent de le voir prendre position sur ce chapitre.
Afin d’éviter que les importations de cet aliment ne perturbent la commercialisation de la récolte nationale, rappelons que le gouvernement relève automatiquement les mêmes droits sur la production étrangère.
Dans cette perspective, les autorités publiques avaient récemment mis en place des mesures à même d’assurer les bonnes conditions de cette commercialisation au titre de la récolte 2019. Elles avaient alors relevé les droits de douane à 135% dès le 1er juin dernier pour protéger la production nationale de blé tendre et fixé le prix de référence à 280 dh/quintal rendu moulin.
Afin de permettre aux agriculteurs d’écouler à des prix rémunérateurs leur récolte de blé tendre au terme de l’actuelle campagne agricole, le gouvernement avait aussi annoncé une subvention forfaitaire de 5,00 dh/ql, qu’il devrait accorder aux opérateurs pour les quantités de blé tendre de production nationale, acquises durant la période primable allant du 1er juin au 31 août 2019.
Parmi les autres mesures figurait la prime de magasinage de 2,00 dh/ql par quinzaine, octroyée aux organismes stockeurs pour les quantités de blé tendre collectées du 1er juin au 31 août 2019. Une prime qu’elles avaient promis de servir jusqu’à fin décembre 2019.
A noter que le ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts a estimé la production céréalière à 52 millions de quintaux pour la campagne 2018/2019.
« La production définitive des trois céréales principales est estimée à 52 millions de quintaux, soit une baisse de 30% en comparaison avec une année moyenne sous Plan Maroc Vert (75 millions de quintaux) et 49% par rapport à la campagne précédente qui était une année exceptionnelle pour la production des céréales », avait indiqué le Département de l’agriculture assurant que malgré le recul de la production céréalière, la valeur ajoutée agricole reste quasi stable.