-
Les communes de Lagouira et Dakar s’engagent à renforcer leur coopération décentralisée
-
Le soutien exceptionnel au secteur de la presse et de l'édition prendra fin mars prochain
-
Appel pour une approche scientifique et juridique bien réfléchie dans l'élaboration du nouveau Code de la famille
-
14ème Conférence des ministres arabes de l’Education à Doha : Adoption d'un document de référence pour renforcer l’enseignement inclusif
-
La Grande Mosquée de Paris antre de la propagande algérienne
Et pour cause. Les Marocains d’Espagne- première communauté étrangère puisqu’ils sont 758.900 à vivre sous les cieux espagnols et constituent 23% des Marocains du monde- sont frappés de plein fouet par la crise financière internationale. Et selon une étude menée par le département de la communauté marocaine résidant à l’étranger, la crise a fortement touché la communauté marocaine vivant en Espagne, notamment dans les secteurs qui emploient de manière intensive la main d’œuvre marocaine, c'est-à-dire l’agriculture (37%), les services (35%), le bâtiment (15,5%) et l’industrie (8%). Pour la première fois, des chiffres sont révélés et ils portent en eux toute la précarité d’une communauté dont le rêve d’Eldorado s’est transformé en cauchemar au quotidien.
Les chiffres officiels du chômage des Marocains en terre espagnole prêtent à inquiétude et laissent deviner la détresse de ces Marocains d’Espagne. Qu’on en juge. En 2009, ils sont 209.351 chômeurs marocains résidant principalement en Catalogne, Madrid et en Andalousie, alors qu’ils étaient un peu moins de 152.000 en 2008 et 82.262 en 2007.
Le taux de chômage des MRE d’Espagne atteint en effet des sommets : 47% en 2009. Et en 2010, la situation n’en finit pas de s’aggraver surtout si l’on sait que 42,4% des Marocains vivant en Espagne sont, au premier semestre 2010, au chômage. Une augmentation vertigineuse de plus de 2,5 en deux ans qui s’explique d’abord par le taux élevé des emplois temporaires (49% en 2009) mais aussi par l’arrivée de nouveaux migrants dont le nombre s’élèverait à 50.000 entre 2008 et 2009.
L’Espagne a été lourdement touchée par la crise financière internationale. Là-bas, le taux de chômage s’élève à 18% soit le double de celui des pays de l’Union européenne.
Aujourd’hui, explique Mohamed Ameur, il est urgent de tirer la sonnette d’alarme. Les derniers chiffres disponibles concernant l’année 2010 témoignent du drame d’une communauté, celle de Marocains qui résident au pays de Don Quichotte, Cervantes et Picasso. 265.000 Marocains sont au chômage, soit 47%. Triste palmarès : les Marocains sans emploi sont sur la première marche du podium en représentant le taux de chômage le plus élevé des migrants. 120.000 d’entre eux sont au chômage depuis plus d’un an alors que 140.000 Marocains d’Espagne ne touchent pas d’allocation chômage. La situation se complique davantage lorsqu’on apprend que le chômage des jeunes Marocains de moins de 25 ans se situe à 62,5% et que dans 27% des familles marocaines établies en Espagne –c'est-à-dire 100.000 familles- tous les adultes sont au chômage et sans emploi aucun.
Le chômage des MRE vivant en Espagne a, on le sait, une répercussion directe sur les transferts de fonds de ces derniers vers le pays d’origine. Officiellement, l’Espagne a perdu sa première place dans les transferts des MRE au profit de l’Italie. Entre 2008 et 2009, la baisse la plus importante est d’ailleurs celle des transferts en provenance d’Espagne avec -1,96 milliards, soit moins de 25,23%. En 2006, par exemple, les Marocains résidant en Espagne ont transféré 5 milliards de DH vers le Maroc. A vos calculettes !
Face au Conseil de gouvernement, le ministre Ameur n’a rien occulté de la détresse ni du drame des Marocains qui tentent non plus de vivre mais de survivre en Espagne. Un comité sectoriel consacré aux MRE existe déjà et a été mis en place dans le cadre du plan anti-crise et le gouvernement, assure-t-on, est très attentif à la précarité des MRE d’Espagne. Des mesures ainsi que leurs modalités d’exécution seront très bientôt annoncées pour alléger leurs souffrances.