"Dédé" est devenu Ayew. Ne l'appelez plus le fils de son père (Abedi Pelé), il s'est fait un nom au Mondial, à 20 ans. Son patronyme fixait déjà une partie de l'attention sur lui, mais il a crevé l'écran contre les Etats-Unis en 8e de finale, donnant la passe décisive pour le but de la victoire à Gyan (2-1 a.p.).
Milieu gauche dans l'organisation en 4-1-4-1 de Milovan Rajevac, son association avec Kevin-Prince Boateng a beaucoup contribué à étirer les lignes adverses et à créer ainsi des brèches, les deux joueurs écartant au maximum le jeu et permutant assez souvent.
Boateng, le demi-frère de Jerome, international allemand, s'est également positionné pour l'avenir, lui qui jouait avec les Espoirs Allemands avant d'être appelé par le Ghana quelques semaines avant le début du Mondial.
Il s'est bien intégré dans le groupe, et a dignement remplacé Michael Essien, le meilleur joueur ghanéen, forfait pour le tournoi, dans son rôle de récupérateur-percuteur. Il s'est aussi distingué dans un rôle de milieu excentré avec Ayew.
Boateng doit cependant gagner en constance. Sa première période contre l'Uruguay a été magnifique, mais il a plongé en seconde, répétant presque spasmodiquement le même geste (grand pont). Mais à 23 ans il a laissé entrevoir un formidable potentiel, et une condition physique à couper le souffle.
Agé de 20 ans, comme Ayew, et comme lui champion du monde des moins de 20 ans (première pour un pays africain) l'an dernier, le prodige Dominic Adiyiah a failli devenir une star mondiale: c'est lui qui aurait marqué à la 120e minute le but vainqueur sans la main de l'Uruguayen Luis Suarez, vendredi soir en quarts de finale.
Héros malheureux, il a manqué son tir au but et précipité la chute des siens... Mais on devrait revoir cet attaquant puissant, qui n'a joué que deux bouts de match en Afrique du Sud. Il mûrit dans les équipes de jeunes de l'AC Milan, qui espère avoir trouvé là le George Weah de demain.
Un penalty manqué... Ce souvenir va hanter Asamoah Gyan pendant toute sa vie... Celui de la 120e minute qui aurait qualifié le Ghana. Seul Ghanéen à s'arrêter devant la presse dans la tristesse de la nuit, il a fait front.
"Je m'en remettrai, je suis fort mentalement", a-t-il dit. Il l'a prouvé en marquant - en vain - le premier tir au but de son équipe.
Gyan aussi est jeune (24 ans) et perfectible, mais il a enfin donné de la consistance à une vieille promesse de Claude Le Roy, qui fut son sélectionneur de 2006 à 2008: "Gyan, c'est un mélange de Drogba et d'Eto'o".
Avec encore Samuel Inkoom (21 ans), titularisé pour les deux derniers matches au poste de milieu droit, l'essuie-glace devant la défense Anthony Annan (23 ans) et un capitaine encore +jeune+ pour un défenseur central (John Mensah, 28 ans), le Ghana peut viser le dernier carré dans quatre ans.