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Malek Chebel a expliqué que «les Mille et une Nuits » sont un conte imaginaire et métaphorique composé par des femmes fortunées et instruites. Ce sont des Cairotes bourgeoises, cloîtrées dans leur harem, en proie à l'ennui et à l'intransigeance du sérail, qui ont inventé ces histoires dont elles sont les actrices principales. Elles réinventent le monde à leur mesure. Elles essayent de s'approprier le monde, celui de l'imagination puisque le monde extérieur, profane et réel, ne leur appartient pas.
Pour soutenir sa thèse, Malek Chebel ne manque pas d’arguments. D'abord, on relève l'omniprésence de la figure féminine et son rôle central dans les récits. Dans bon nombre de contes, la femme est savante, connaissant à fond le Coran, l'histoire de l’islam et l’art de gouverner même si elle est représentée parfois comme à l’origine du malheur des hommes, elle s'en sort toujours victorieuse.
Ensuite, pour parler des hommes, poursuit Chebel, et surtout de la psychologie amoureuse masculine, il pense qu'il n'y a que « les femmes qui peuvent le faire ». L'inverse est improbable. « Les hommes connaissent peu des femmes ». Chebel estime également que les descriptions détaillées de la beauté des femmes, leurs rivalités, les arcanes des harems et les intérieurs de palais ne peuvent être que d'origine féminine.
Il y a aussi le personnage de Shéhérazade elle-même, qui n'est, selon Malek Chebel, que la synthèse de toutes les femmes. La synthèse de ce que pourra être une femme accomplie. «Au fond, c’est une héroïne qui part d'une situation atroce pour les femmes et parvient progressivement à faire soigner son mari ou le genre masculin qui représente le côté obscur, brutal, et méchant de certains hommes qui ont trop de pouvoir ». Cet enchaînement ne peut être que celui d'un personnage dominé qui espère changer les relations du pouvoir, a conclu Chebel.
Les Alf laylah wa laylah sont donc une métaphore « des conditions de la femme au 8ème siècle». Un reflet des contradictions de cette société, de ses complexes et ses refoulements. Elles nous entraînent, comme explique bien Vincent Demers, dans un monde où l'univers magique et imaginaire s'harmonise avec les réalités historiques, souvent déformées par des conteurs enthousiastes.