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Publiée dans le numéro de juin de l'American Sociological Review (Revue sociologique américaine), l'étude "Diversité des quartiers et migration familiale" a pris en compte les déménagements, d'une région métropolitaine à une autre, de 44.808 familles noires et 57.415 familles blanches entre 1977 et 2005.
Selon l'étude, 43,7% des familles noires déménageaient vers des quartiers majoritairement noirs et 56,8% des foyers de Blancs le faisaient vers des quartiers majoritairement blancs. A peine 5% des familles noires partaient habiter vers des quartiers blancs, et 2% des Blancs vers des quartiers noirs.
Quand ces ménages quittent un quartier où leur propre communauté est déjà majoritaire, elles ont encore plus tendance à partir s'installer vers le même type de quartier, remarque l'étude.
Ainsi, 60,9% des familles noires quittant un quartier noir emménagent dans un autre quartier noir. La proportion est encore plus forte chez les familles blanches: les trois quarts d'entre elles (74,9%) quittent un quartier blanc pour un autre quartier blanc.
"Notre étude dresse un constat pessimiste, mais réaliste", indique l'auteur principal de l'étude, Kyle Crowder, professeur de sociologie à l'Université de Washington. "Elle s'attaque à l'idée que nous devons arrêter de parler de ségrégation en matière de résidence. En fait, il reste encore un long chemin à parcourir avant de l'éliminer", écrit-il.
Moins un quartier est monolithique, plus il a tendance à s'ouvrir à la diversité, remarquent par ailleurs les chercheurs selon qui il faut que les responsables politiques s'attaquent à cette question de la ségrégation. "La ségrégation en matière de logement a une influence sur des sujets tels que la concentration de la délinquance, les disparités raciales en matière de santé et d'exposition à la pollution", selon M. Crowder.