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Mais depuis peu, les autorités craignent qu'un conflit sans merci ne s'y livre entre un vieil habitant - le cateau noir - et une intruse - la perruche à collier.
C'est la découverte d'une simple plume, au détour d'une inspection dans la précieuse Vallée de Mai, classée au patrimoine mondial de l'Unesco, qui a mis les biologistes de l'archipel en émoi mi-septembre.
"D'après les caractéristiques que j'ai pu voir, grandeur et spécificités, il s'agit bien d'une plume de la perruche à collier", confie Vilna Accouche, responsable des Programmes scientifiques de la Fondation des îles Seychelles (SIF), qui gère la Vallée de Mai.
Les lieux sont célèbres pour leur paysage - "des frondaisons de palmes chamarrées de verts, de rouges et de bruns" qui filtrent la lumière du soleil, dit l'Unesco -, mais pas seulement.
Selon l'Organisation de l'ONU pour l'éducation, la science et la culture, la Vallée est, avec ses six espèces de palmiers endémiques, dont celui qui produit le célèbre coco-de-mer (le Lodoicea maldivica), "un exemple exceptionnel d'un stade antérieur de l'évolution de la flore mondiale".
Le tout forme un "écosystème où se produisent des processus et des interactions écologiques de cycles nutritifs, de dissémination et de pollinisation", qui offre un refuge unique à des populations endémiques comme... le cateau noir, petit perroquet dont le bec jaunit en période de nidification.
L'oiseau est lui-même inscrit sur la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) comme une espèce "vulnérable à l'extinction". D'après les estimations de la SIF, les cateaux noirs ne seraient plus qu'entre 500 et 900.
Difficile d'apercevoir le petit perroquet noir quand on se promène sur les sentiers de la Vallée. Discret, il est souvent perché sur les grandes feuilles du Lodoicea maldivica.
Son existence est déjà fragilisée par la présence de chats, rats et autres oiseaux qui, comme lui, se régalent de fruits pas mûrs -- mangues vertes, caramboles et autres pommes de Cythère.
Mais l'arrivée de la perruche à collier, qui non seulement mange les mêmes mets que lui, mais se niche dans le même type d'habitat, pourrait bien lui être fatal, s'alarme la SIF.
"Le plus gros danger que pourrait poser l'introduction de la perruche à collier à Praslin, c'est qu'elle pourrait transporter +la maladie du bec et des plumes des Psittacidés+, et la transmettre au cateau noir", explique Vilna Accouche. Le cateau noir, ajoute-t-elle, a toujours vécu à l'écart d'espèces concurrentes et pourrait bien "disparaître" s'il était exposé à cette maladie.
La perruche à collier a été introduite comme oiseau domestique aux Seychelles dans les années 70. Elle s'est retrouvée dans l'environnement naturel de l'archipel, sur sa principale île, Mahé, quand, dans les années 90, quelques-uns de ses spécimens ont réussi à s'échapper de leurs cages. L'oiseau au plumage vert inquiète d'autant plus les autorités seychelloises qu'il peut voler sur de relativement longues distances et donc passer d'une île à l'autre.
L'oiseau a d'ailleurs fait l'objet de plusieurs campagnes d'éradication à Mahé. Lors de la dernière campagne, en 2011, 327 oiseaux ont été abattus.