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L’occasion sera saisie également par le bureau de l’Unesco à Rabat d’organiser, à partir de 14h30, une conférence-débat sous le thème «Pour un mécanisme global de protection des journalistes au Maroc», en partenariat avec le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) et l’Institut supérieur de l’information et de la communication (ISIC).
Selon Audrey Azoulay, directrice générale de l’Unesco, ce rapport brosse «le portrait d’un monde dont les mutations vertigineuses affectent les sociétés en profondeur, et tout spécialement dans les domaines de la liberté d’expression et du développement des médias ». Et d’ajouter : «La liberté des médias est notamment limitée par de nombreuses restrictions légales sur le droit de communiquer des informations et des idées, bien que des progrès soient observés en ce qui concerne les garanties juridiques à chercher et à recevoir de l’information». Pour ce qui est du pluralisme des médias, la directrice de l’Unesco affirme que «les cinq dernières années ont vu la multiplication considérable des sources d’information. Pourtant, la concentration de la propriété des médias et des services Internet soulève des préoccupations majeures».
L’expression en ligne reste, selon le rapport de l’Unesco, grandement menacée par l’intervention des gouvernements. «La place centrale qu’occupe de plus en plus Internet dans les communications, de même que le rôle et l’influence des puissantes plates-formes transnationales du Web ont retenu l’attention des tribunaux et des gouvernements cherchant à réglementer ces intermédiaires, ce qui présente des risques pour l’expression en ligne», constate le rapport.
Si l’on a affirmé que les nouveaux médias accroissent les libertés et dynamisent la communication pour des acteurs qui n’appartiennent pas à ce milieu, on constate qu’ils favorisent également une multiplication des intrusions dans la vie privée et l’expansion d’une surveillance massive et arbitraire, soulève le rapport.
Entreprises médiatique
sous le feu des projecteurs
Un autre sujet a attiré l’attention de l’Unesco, en l’occurrence la responsabilité juridique des entreprises médiatiques sur le Web. En effet, le rapport note que la responsabilité limitée qui incombe traditionnellement aux entreprises d’Internet pour les contenus produits par leurs utilisateurs et qui a été d’une manière générale un facteur positif pour la libre circulation de l’information «est mise à mal». D’un côté, on reproche à ces sociétés de parfois limiter les contenus journalistiques et, selon leur logique d’«économie de l’attention», de reléguer ces contenus à un niveau de présence qui les place sur un pied d’égalité avec d’autres informations non conformes aux normes professionnelles de vérification. D’un autre côté, elles sont perçues comme des cibles commodes de ce qui peut être considéré comme une rhétorique à orientation politique qui, de manière simpliste, les rend responsables - avec Internet - de certains maux de la société et réclame qu’elles limitent plus activement les contenus, lit-on dans ce rapport.
La proportionnalité et la nécessité de telles limites, ainsi que les risques pour une expression légitime, sont relégués au second plan. Selon un récent sondage réalisé par l’institut Gallup auprès des habitants de 131 pays de toutes les régions, la perception générale est celle d’un recul de la liberté des médias dans de nombreux pays, alors même que cette liberté reste une valeur reconnue dans le monde entier.
De l’indépendance
des médias
Quant au sujet majeur relatif à l’indépendance des médias, Audrey Azoulay note, dans un mot de présentation du rapport, que cette indépendance «s’affaiblit et que les normes professionnelles du journalisme s’érodent sous l’effet des forces économiques d’une part et d’un manque de reconnaissance de la part des acteurs politiques de l’autre. Les entreprises de médias et de l’Internet sont de plus en plus conscientes de la nécessité de s’autoréguler».
Et le rapport d’expliciter que «dans la plupart des régions du monde, on observe une baisse de la confiance du public à l’égard des médias d’information. Les perturbations des modèles économiques sont considérées comme un facteur contribuant à favoriser une plus grande dépendance vis-à-vis des subventions publiques et privées dans certaines situations, ce qui suscite de plus en plus de préoccupations quant aux possibles effets sur l’indépendance éditoriale ». Dans certains cas, on relève une augmentation de critiques très antagonistes à l’encontre des médias et des pratiques des journalistes, émanant notamment de dirigeants. Ces critiques pourraient inciter à l’intolérance de l’expression et décrédibiliser tout le journalisme, indépendamment de son authenticité. Dans toutes les régions, l’autonomie des organismes de régulation indépendants est menacée. Le sonnette d'alarme est désormais officiellement tirée!