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Selon un bilan définitif des autorités locales, 33 personnes ont été tuées et 92 blessées, dont des femmes et des enfants, dans l'attentat à la voiture piégée sur un marché très populaire du centre-ville de Kirkouk, le dernier d'une série d'attaques qui ont ensanglanté l'Irak ces dernières semaines.
"L'explosion a eu lieu à une heure de grande affluence. Je n'ai vu que du feu et mon étal renversé. En me retournant, j'ai vu des vendeurs en flammes dans leur magasin et sur le sol gisaient des morts et des blessés", a raconté Aras Omar Ghaffour, un marchand de légumes de 28 ans blessé à la jambe droite et à l'estomac.
Alors que la passation a été aussi endeuillée par la mort lundi de quatre soldats américains, le président Barack Obama a prévenu que l'Irak avait encore "des jours difficiles" devant lui, tout en saluant une "étape importante".
Le secrétaire à la Défense Robert Gates a dit pour sa part s'attendre à "des attentats sporadiques alors que des gens essaient de profiter"du redéploiement américain. D'après lui, Al-Qaïda veut "essayer de démontrer les faiblesses" des Irakiens.
Les 500.000 policiers et 250.000 militaires irakiens ont commencé à assumer la sécurité dans les centres urbains alors que la quasi-totalité des 133.000 soldats américains devaient être cantonnés à l'extérieur dans un rôle d'appui et de formation jusqu'à leur départ fin 2011.
A Bagdad, des chars, blindés, transports de troupes, véhicules militaires et voitures de police arborant des drapeaux irakiens ont défilé pour marquer la journée.
Le Premier ministre Nouri al-Maliki, qui a tenu à faire coïncider symboliquement ce redéploiement américain avec le premier jour de la révolte contre l'occupant britannique le 30 juin 1920, a assisté à une parade militaire après avoir déposé une gerbe devant le monument du soldat inconnu.
Il a critiqué "l'offense faite aux Irakiens par les sceptiques qui ne croyaient pas en leur capacité de prendre en charge leur sécurité et par ceux qui martelaient que les forces étrangères ne se retireraient pas et garderaient des bases permanentes dans le pays".
"Ces derniers prenaient ces faux prétextes pour justifier leur soi-disant opposition (au processus politique) et ont donné le feu vert aux terroristes pour tuer des civils", a-t-il dit. Le président Jalal Talabani a rendu hommage aux forces américaines pour avoir renversé l'ancien dictateur Saddam Hussein. "Ils ont bravé le danger pour combattre le plus cruel des régimes et notre ennemi mutuel: la terreur". La coalition conduite par les Etats-Unis a envahi l'Irak en mars 2003 et le régime du parti Baas de Saddam Hussein a été renversé avec l'entrée des troupes américaines dans Bagdad le mois suivant.
Le gouvernement a décrété un jour férié pour l'occasion et dans les rues désertes, des chars et des véhicules blindés de l'armée et de la police décorés de fleurs et de drapeaux, avaient pris position. Des haut-parleurs diffusaient des chants patriotiques.
"Nous sommes heureux de prendre en charge la sécurité de la ville et nous sommes tout à fait capables de le faire", a affirmé un officier de police Ibrahim al-Machhadani. Il a toutefois estimé que les rues étaient désertes par peur d'attaques.
Ces dernières semaines, des attentats ont fait au moins 200 morts et M.Maliki a accusé les sunnites extrémistes et les baassistes d'en être les auteurs. L'invasion américaine s'était transformée rapidement en chaos puis en guerre confessionnelle sanglante avant que l'armée et la police irakiennes, largement épaulées par les forces américaines, ne reprennent le dessus sur les insurgés de tous bords.