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Entre show politique et télé-réalité, le consensus auquel sont parvenus le mouvement des réformateurs du RNI et Mustapha Mansouri ressemble à une victoire où il n’y a ni perdant ni gagnant.
«Il fallait sauver la face… des uns et autres», croit savoir un Rniste de la première heure. Résultat, c’est Mustapha Mansouri, entouré des membres du Bureau exécutif qui préside le point de presse et fait son annonce, énorme sourire à la bouche. «Je suis heureux de vous annoncer que nous avons trouvé un accord. Conformément à mes prérogatives, je confie la gestion des structures du parti ainsi que l’exécution des décisions prises à M. Mezouar aux côtés du Bureau exécutif qui doivent préparer la prochaine session du conseil national. Ainsi, le débat enclenché prend-il fin». En vieux routier de la politique, Mansouri reprend la main tout en déléguant une infime partie de ses prérogatives. C’est son fidèle parmi les fidèles, M. Khalili, le SG du Parlement, qui lira la déclaration dûment signée par le Président.
Face à ce qui ressemble fortement à un revirement de situation, Salaheddine Mezouar, lui, n’en finit pas d’expliquer : le courant réformateur n’était pas dans la logique de la scission mais de la légitimité. La photo de fin, elle, scelle une réconciliation à la marocaine, c’est-à-dire subite, inattendue, comme si de rien n’était : Mansouri et Mezouar, main dans la main, bras levé au ciel en signe de victoire. On croit rêver.
Il reste que la déclaration faite par Mansouri n’est qu’une énième mouture du projet d’annonce préparé par le mouvement des réformateurs. La première version prévoyait une gestion politique, organisationnelle et financière confiée à l’argentier du Royaume. Les négociations vont durer près de 16 heures, d’abord dans la nuit de mardi à mercredi puis tout au long de la journée de mercredi. Mansouri négociera finement sa présence à la réunion de mercredi soir au cours de laquelle le courant Mezouar a réuni les deux groupes parlementaires du RNI. Très vite, celui qui est député de Nador a vu venir la menace alors que le Parlement s’apprête à faire sa rentrée.
16 heures de négociations et pas de fauteuil pour deux
Jusqu’au bout, le président contesté du RNI laisse croire à ses détracteurs qu’il va signer le document le dépouillant de tous ses pouvoirs. Du côté des réformateurs, on boit du petit lait, la victoire est toute proche, à portée de main. La presse est alertée, une annonce importante devrait être faite aux environs de 19 heures ce mercredi 7 octobre. Certains rêvent déjà de direction collégiale et font fuiter la vraie fausse nouvelle. En fin d’après-midi, le président de la première Chambre fait irruption dans la salle de conférence où sont réunis députés et conseillers. Calme et serein, il joue la partition de la réconciliation et des retrouvailles. « Je n’ai jamais été contre le changement ni la réforme ». Des voix s’élèvent. Le chef du groupe parlementaire à la Chambre des députés perd son calme, M. Benkeddour, le président de la Chambre des conseillers s’énerve. Des noms d’oiseaux volent, l’ambiance est électrique. Mezouar sort de son silence et met fin aux rondeurs de style. On est au bord de la rupture. Mansouri n’a rien signé et il n’y a rien à annoncer à la presse. Une réunion du bureau exécutif est improvisée dans un salon de ce Palace de Rabat. Les négociations avec Mansouri commencent enfin alors que, dans la grande salle de conférence, journaux, télévisions, radios et agences de presse, trépignent d’impatience, font des scénarios-catastrophe, tirent des plans sur la comète.
A 20 heures, les dirigeants du Rassemblement national des indépendants montent à la tribune. Caméras et micros se bousculent. Les flashs crépitent. Mansouri fait son annonce. La montagne aurait-elle accouché d’une souris ? Non, se défendent les réformateurs. Avec sa déclaration effectuée en public, le leader du RNI reconnaît ses erreurs de gestion et associe désormais le bureau exécutif à la prise de décision. « Le débat ne fait que commencer », soutient S. Mezouar.
Et si le fauteuil présidentiel du Rassemblement n’est certainement pas aujourd’hui un fauteuil pour deux, il faut attendre la deuxième manche. La préparation du conseil national qui se tiendra probablement vers le mois de décembre pourra se transformer en une répétition générale d’avant congrès extraordinaire. Les plateformes relatives à l’organisation du parti, son identité, ses alliances que prépare déjà le mouvement des réformateurs laissent à penser qu’au RNI, rien n’est jamais vraiment fini…