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Lundi, en séance plénière réunissant députés et conseillers, les troupes de l’opposition ont décortiqué par le menu détail les ratés, les lacunes, les défaillances qui font office de bilan d’un gouvernement à mi-parcours. «Les Marocains sont devenus plus pauvres, moins libres. Le pouvoir d’achat est en chute vertigineuse, les conditions de vie de plus en plus difficiles. Les acquis sont menacés. Avec vous, les Marocaines sont en danger, l’égalité n’est plus qu’une illusion. La Constitution est tous les jours bafouée, les promesses d’un Maroc meilleur s’estompent tous les jours un peu plus alors que vous n’avez de cesse de vous accaparer les réalisations des gouvernements qui vous ont précédé», a martelé Driss Lachguar, le président du Groupe parlementaire socialiste à la Chambre basse. «Non, M. le chef du gouvernement, les femmes de ce pays ne sont pas des lustres!», s’est exclamé celui qui est député usfpéiste de Rabat.
Des travées de l’opposition en ébullition et un bilan passé sous la loupe et sans la moindre concession. L’avant-dernière séance parlementaire avant la trêve estivale n’a pas fait de cadeau à Abdelilah Benkirane et à sa coalition gouvernementale. «Où sont les lois organiques que stipule la Constitution? Où est l’amazigh promu au rang de langue officielle du pays? où est la régionalisation? Où sont les lois électorales? Quid de l’agenda électoral?». Chez les Ittihadis, les questions se bousculent, témoignant de l’immense fracture entre les attentes des Marocains et l’action de la majorité aux commandes du pouvoir.
«Les méthodes de pouvoir de Benkirane ? Hégémoniques et autoritaires»
Depuis la tribune parlementaire, Driss Lachguar le dit sans ambages: l'Exécutif dirigé par l’islamiste Benkirane suit les instructions des instances financières mondiales.
Si les défaillances sont économiques, elles sont aussi et surtout politiques. «Les dissensions de votre majorité et les relations entre les alliés formant votre coalition portent atteinte à la cohésion de votre équipe et à la cohérence de votre action», a martelé le chef de file des socialistes marocains après avoir rappelé les incohérences d’une majorité dont l’un des alliés de poids a claqué la porte. «Ce qui ne vous a pas empêché de vous faire encore plus kafkaïen en gardant un Istiqlalien qui a été pourtant exclu par sa famille politique». Les méthodes de gouvernance du chef du gouvernement sont passées au peigne fin. Le verdict tombe et il est sans appel. «Vos méthodes sont autoritaires et hégémoniques. Vous êtes en rupture avec tous ceux qui ne sont pas d’accord avec vous!» lance le patron des Usfpéistes.
Du côté de l’Istiqlal, c’est le même constat amer qui est dressé par Hamid Chabat, le numéro 1 du plus vieux parti marocain et meilleur ennemi des islamistes du gouvernement. «Votre bilan gouvernemental est plus que faible. Vous êtes le champion de la hausse des prix. Et vous devez inscrire à votre actif le retard enregistré dans la mise en œuvre des réformes. Vous avez échoué dans la lutte contre la corruption. Vous vous accaparez des grands chantiers lancés par l’institution monarchique. La hausse du SMIG, l’augmentation du montant de la bourse des étudiants, la baisse des médicaments, ce n’est pas vous. C’est l’œuvre des gouvernements qui étaient en place avant vous». Le premier des Istiqlaliens et poil à gratter d’Abdelilah Benkirane est lui aussi revenu sur l’agenda électoral de 2015. "Vous critiquez le ministère de l'Intérieur, une partie intégrante de votre gouvernement. Vous exprimez des doutes sur ces élections, sachant que c'est ce même ministère qui a organisé les élections de 2011 qui vous ont conduit au pouvoir", a fait remarquer Hamid Chabat.
Même son de cloche chez les députés et conseillers du Parti authenticité et modernité, un parti qui a choisi lundi de mettre en exergue «le comportement hégémonique» de Benkirane. «N’est pas Adolfo Suarez qui veut!», s’est exclamé Hakim Benchemass, le président du groupe parlementaire du PAM à la Chambre des conseillers. «A chaque fois que vous brandissez l’épouvantail de la stabilité pour menacer les Marocains, vous vous voulez donner l’impression que c’est à vous M. Benkirane et à votre parti que nous devons cette stabilité. En plus d’être un mensonge, c’est une provocation», a relevé ce parlementaire de l’opposition avant d’énumérer les conflits qui opposent le chef du gouvernement au reste de la société. Du monde des affaires aux partis politiques en passant par les journalistes et les parlementaires, les crocodiles d’Abdelilah Benkirane sont désormais un peu partout.
Nous publierons la traduction du texte intégral de l’importante
intervention du Premier secrétaire de l’USFP dans notre prochaine édition.