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En premier lieu, d’un point de vue intérieur, les élections législatives du 7 juin ont juste confirmé le fragile équilibre entre les deux camps opposés, le 8 mars et le 14 mars. Celui-ci a maintenu une majorité au parlement et envoie donc son principal chef de file, Saad Hariri, comme premier ministre. Le fait qu’il soit le fils du défunt Rafic Hariri, lui aussi premier ministre du gouvernement libanais, n’étonne personne : le Liban, comme la plupart des pays arabes, intègre l’héritage en politique pour créer des dynasties et il n’est pas rare que des clans libanais occupent des postes à responsabilité sur plusieurs générations. L’un des adversaires de ce système, Michel Aoun, a perdu des élections qu’il affirmait gagnées d’avance, avant de se rétracter après la publication des résultats et de pointer une fraude massive qui l’aurait desservie. Même si Saad Hariri est le premier ministre accepté par les deux camps, il n’est toujours pas parvenu à nommer un gouvernement répondant aux exigences des uns et des autres. Mosaïque confessionnelle, le Liban est d’abord un ensemble de féodalités qu’il faut contenter au plus haut niveau sous peine de déclencher l’ire des seigneurs politiques et les passions parfois dévastatrices de leurs supporters.
Le statu quo est donc maintenu, avec toujours l’épée de Damoclès que représente l’armement des milices. Même s’il est possible d’affirmer que chaque parti libanais dispose de son organisation paramilitaire, le Hezbollah demeure la première force armée du pays puisqu’il possède également des armes puissantes qu’il a pu expérimenter contre Israël. Etat dans l’Etat, le Hezbollah n’a pas l’intention de démanteler son arsenal ou de le transférer à l’armée régulière libanaise. Sa popularité s’assoit principalement sur un réseau social performant composé d’écoles et d’hôpitaux, dans des régions auxquelles l’accès du gouvernement a été restreint. Peu à peu le parti a également réussi à représenter la résistance contre Israël pour tous les Arabes, mais aussi les voisins perses puisqu’il tire une grande partie de ses revenus de l’aide que lui apporte l’Iran.
Devant la réélection comme président iranien de Mahmoud Ahmadinejad, partisan d’une ligne agressive contre Israël, on peut penser que le Hezbollah continuera à mener la même politique de discours fort contre l’Etat hébreu et qu’il n’hésitera pas à se relancer dans un affrontement armé, comme lors de la guerre de Juillet 2006. Ce conflit s’est soldé par une semi-victoire pour le Hezbollah qui a affronté son ennemi israélien sans l’aide de l’armée libanaise. Le réarmement progressif de celle-ci ne changera guère l’équilibre des forces. L’armée libanaise reste sous-équipée malgré son bon niveau d’entraînement et on peut douter de son engagement physique lors d’un affrontement avec Israël. Le contrôle des frontières est principalement confié à la FINUL II, une force multinationale renforcée après le conflit de Juillet 2006. Cependant, la mission des caques bleus de l’ONU est floue, leurs moyens limités, et les règles d’engagement mal précisées. En cas de conflit entre le Hezbollah et Israël, on peut douter de l’interposition de la FINUL entre les deux protagonistes. Pour preuve, les violations régulières de l’espace aérien libanais par les jets israéliens, sans qu’il soit possible aux forces onusiennes de faire mieux que protester. L’avenir est incertain dans la région, et personne n’avait pu prévoir le conflit de juillet 2006.
On apprend rapidement, en vivant au Moyen-Orient, qu’il est impossible de prévoir l’avenir, et que la plupart des scénarios ne se réalisent pas devant la difficulté de rationaliser des comportements irrationnels.