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Plus de 300 jeunes Marocains appartenant aux différentes organisations politiques ont participé à cette rencontre. Le point commun réunissant ces jeunes est leur participation aux manifestations du 20 février dernier. D’ailleurs, la majorité de ces participants ont initié le mouvement éponyme. Ainsi, les assises de l’Action jeunesse étaient-elles l’occasion de consolider les rapports, se faire de nouvelles opinions, partager des expériences et surtout débattre des futures actions que compte mener la jeunesse marocaine.
Dès leur arrivée sur les lieux, les jeunes participants ont commencé à organiser des cercles de débat. Les différences étaient considérables. Partagées entre adeptes de changements radicaux et de ruptures et militants pour les réformes profondes de l’Etat, les opinions ont beaucoup divergé pour donner des conclusions diverses. Il s’agit toujours des grandes différences ayant marqué la classe politique marocaine depuis l’indépendance. Pourtant, ces jeunes ont été unanimes sur un seul point : continuer la lutte et manifester jusqu’à la concrétisation de la démocratie.
Lors des conférences, comme au sein des ateliers, le débat sur le dernier discours Royal était fort présent. Une majorité, notamment les jeunes de la Chabiba ittihadia et les jeunes des partis de gauche (PADS, PSU, PS, CNI, PPS) considéraient ce discours d’historique et de positif. Ils ont affirmé dans leurs interventions que ce discours qui a répondu positivement aux revendications du mouvement du 20 février vient donner un nouvel espoir et une volonté de constituer un Etat démocratique et fort de ses institutions élues. Par ailleurs, ils ont affirmé leur volonté de sortir manifester le 20 mars prochain. « Ce sera une manifestation contre les forces de résistance à l’intérieur du système », déclare Mohamed Tarek de la Chabiba Ittihadia. Il a ajouté que cette manifestation viendra confirmer la volonté des démocrates de concrétiser les promesses et décisions Royales.
Lors de ces Assises, tant attendues, l’atelier intitulé «Quelle issue de la crise sociale et économique au Maroc ?» a réussi à rassembler un grand nombre de participants. Encadré par l’économiste Najib Akesbi et l’initiateur du Mouvement Clarté, Ambition, Courage et président de la Fondation Abderrahim Bouabid, Omar Balafrej, cet atelier a donné lieu à des recommandations enrichissantes. Les deux intervenants sont aussi des rédacteurs du dernier rapport lancé par le cercle d’analyse économique de la Fondation Abderrahim Bouabid : «Le Maroc a-t-il une stratégie de développement économique ? ». Ainsi, ils ont présenté les résultats de ce rapport chiffré mettant en lumière les faiblesses de l’économie nationale. Ils ont déclaré que l’indice de développement humain du Maroc se situe aujourd’hui à 0,654 le positionnant au 130ème rang sur 182 pays classés. « Notre niveau de développement humain est celui d’un pays d’Afrique subsaharienne et bien en deçà de celui auquel notre niveau de PIB/habitant devrait nous situer», ont-ils souligné.
Par ailleurs, Najib Akesbi a déclaré qu’il n’y a pas eu d’accélération de croissance au sens économique du terme, ; il y a néanmoins une légère amélioration de la croissance à partir de 1999 et d’ajouter que la performance du Maroc est moins bonne sur la période que celle de ses voisins immédiats. Il a, en outre, déclaré que les écarts de croissance se creusent avec le temps et mènent à de vraies disparités en termes de revenu par habitant, ce qui accentue la pauvreté.
Quant aux solutions proposées par les deux représentants de la Fondation Abderrahim Bouabid, ils ont déclaré que l’Etat est appelé à démocratiser ses structures. Ils ont appelé également à ne pas mêler pouvoir et argent. Ils ont recommandé une cohésion des politiques publiques, une validation rigoureuse et transparente et un contrôle de ces politiques avant leur exécution. Le débat sur le mouvement du 20 février n’a pas été en reste. Concernant l’avenir de ce mouvement, Omar Balafrej a répondu que les jeunes sont les véritables décideurs de ses orientations. Il a rappelé que toute réforme devrait passer par le biais de la politique. En outre, il a appelé à une refonte des partis de gauche pour qu’ils puissent initier le changement tout en s’appuyant sur la volonté du peuple aspirant à un avenir meilleur. De son côté, M. Akesbi a annoncé que le discours Royal comporte des éléments positifs, mais la concrétisation des promesses Royales reste, selon lui, confuse. Cette confusion transparaît dans « le ton figé des chaînes de radio et télévision publiques qui ont applaudi le discours du Roi avec la même manière archaïque d’il y a longtemps ». Pour lui, le 20 mars prochain sera une occasion pour que la jeunesse marocaine dénonce les disparités et la mauvaise gestion de l’argent public. Ce serait, selon lui, une occasion de revendiquer la justice sociale, le progrès et un système plus équilibré.