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Avec un casse-tête diplomatique à la clé sur son lieu de résidence après la libération "compassionnelle" très controversée du seul condamné libyen dans l'attentat de Lockerbie.
Cette visite interviendra quelques semaines seulement après le retour en Libye d'Abdelbaset Ali al-Megrahi, libéré jeudi de sa prison écossaise pour raisons de santé. Le 21 décembre 1988, un Boeing 747 de la PanAm explosait au-dessus de la ville écossaise de Lockerbie, faisant 270 morts, 259 personnes à bord -des Américains pour la plupart- et 11 au sol.
Et déjà des habitants mais aussi des personnalités politiques d'Englewood donnent de la voix pour faire savoir que Kadhafi ne sera pas le bienvenu. C'est en effet dans cette banlieue cossue du New Jersey située à une vingtaine de kilomètres au nord de New York que le colonel envisage - peut-être - d'installer sa tente sur une propriété appartenant à l'Etat libyen.
Or, sur les 259 personnes tuées à bord du vol 103 de la PanAm 33 étaient originaires du New Jersey. Le représentant démocrate du New Jersey Steve Rothman dont la circonscription inclut Englewood a promis, à cet égard, qu'il y aura "un prix fort à payer" si le Département d'Etat s'avisait violait l'accord interdisant à Kadhafi à séjourner dans la propriété libyenne.
Le sénateur démocrate du New Jersey Frank Lautenberg va plus loin et demande au Département d'Etat de strictement limiter les déplacements de Kadhafi aux Etats-Unis au district new-yorkais abritant le siège de l'ONU.
Au Département d'Etat, on insiste sur le fait que rien n'est encore décidé, Englewood n'étant qu'une des options étudiées par les Libyens après que les autorités américaines ont rejeté pour des raisons évidentes de sécurité la demande libyenne d'installer la tente de Kadhafi dans... Central Park.
Rothman était maire d'Englewood il y a 26 ans quand la ville que la Mission libyenne aux Nations unies avait acheté une propriété située sur Palisade Avenue. Les autorités locales étaient alors parvenues à un accord avec le Département d'Etat pour limiter l'utilisation de cette demeure aux activités récréatives de l'ambassadeur libyen et de sa famille. Kadhafi était interdit de séjour, a souligné Rothman qui ajoute que, selon cet accord, les Libyens sont exemptés de taxe sur cette propriété. Le maire actuel, Michael Wildes, déclare de son côté qu'il serait très déçu par un éventuel séjour du leader libyen. La présence de Kadhafi à l'Assemblée générale des Nations unies est le point culminant d'une année d'efforts pour réhabiliter l'image international de l'homme fort de Tripoli qui a notamment pris ses distances avec le terrorisme et les armes de destruction massive. Kadhafi est à la tête de la Libye depuis 1969.
Lundi, la propriété de l'Etat libyen était le théâtre d'une intense activité de rénovation et l'on pouvait y voir plusieurs palettes de ciment, des pavés, des planches et deux bulldozers. La demeure elle-même devrait être dotée de nouvelles fenêtres et toiture.