Et conformément à ses statuts, celle-ci a envoyé dernièrement aux clubs affiliés les documents relatifs à cette AGO en particulier les rapports moral et financier. De prime abord, et contrairement au rapport moral, on constate que le rapport financier, celui de l’expert comptable ainsi que l’état récapitulatif de participation aux courses sont rédigés dans la langue de Molière alors qu’ils auraient dû l’être en langue arabe. D’autre part, un coup d’œil rapide sur l’état récapitulatif de participation aux courses de la saison 2008/2009, qui détermine le nombre de voix à attribuer à chaque association, résume parfaitement la situation dans laquelle se trouve cette discipline qui n’arrive toujours pas à trouver sa voie à cause d’une mauvaise gouvernance qu’elle traîne depuis des décennies. En effet, sur les 56 clubs affiliés, 15 seulement remplissent les conditions requises disposant d’une, deux ou trois voix. Cela signifie que 41 clubs assisteront à cette assemblée en tant que simples observateurs. C’est pratiquement une assemblée de quinze membres. Voilà donc où se trouve actuellement le cyclisme national.
Les sept pages du rapport moral ressemblent plutôt à une rédaction scolaire qu’à un vrai bilan de fédération : Pas de statistiques, pas de tableaux comparatifs, pas de palmarès national et international détaillé (Africa Tour, Jeux Méditerranéens, Championnats du Monde, Tour du Maroc, Tour de Serbie et Tour d’Andalousie, Championnats d’Afrique…. ), ni analyse technique des résultats de la saison ; pas de détails aussi sur les activités du bureau fédéral et des commissions nationales, ni sur le programme de préparation olympique Londres 2012 (bénéficiaires, clubs d’appartenance, encadrement, critères de choix, programmes, perspectives , etc. ). Certes, la présence du Maroc dans les instances internationales est toujours souhaitable mais ne peut être une fin en soi. De même que la reconnaissance par l’instance internationale des services rendus au cyclisme par deux membres de la grande famille du cyclisme national nous réjouit tous. Mais cela ne doit pas occulter l’essentiel de ce qui doit être fait. Par ailleurs, le rapport fait état d’un manque d’intérêt pour le cyclisme féminin, le VTT et le BMX et invite les clubs à accorder une attention particulière à ces disciplines olympiques. Or, l’on sait qu’il faut d’abord former des cadres compétents pour pouvoir prétendre développer ces disciplines très spéciales. Les quelques clubs de VTT qui existent ici et là ont également besoin de formation et de recyclage. On a parlé du VTT et du BMX et passé sous silence la piste pour laquelle rien n’a été fait encore. Le programme d’urgence de VTT qui devait normalement permettre de constituer une sélection nationale n’a finalement pas eu lieu au grand étonnement des clubs concernés. On aurait aussi aimé voir la liste des membres constituant le tiers sortant tiré au sort ainsi que les postes vacants avec le motif de la vacance. De même que les membres de la famille du cyclisme auxquels on compte rendre hommage. Est-là la transparence à laquelle doit aspirer le cyclisme ? Le bilan financier (02 pages seulement:une pour le bilan et une pour le Tour du Maroc), qui est au rouge(déficit du Tour du Maroc de 915 434, 42 DH et déficit de la trésorerie fédérale de 460 717, 24 DH), manque également de détails et le rapport d’expertise souligne que : «Les pièces comptables sont souvent constituées de ‘’Bon Pour’’, il y a lieu d’exiger les factures en bonne et due forme. » Les dirigeants du cyclisme ont donc tout intérêt à lire avec beaucoup d’attention la lettre royale adressée aux participants aux Assises nationales du sport qui se sont tenues les 24 et 25 octobre 2008 à Skhirat et en tirer les conséquences qui s’imposent s’ils veulent vraiment rendre service à ce sport qui doit s’attendre à un changement radical tardant toujours à venir.