Arrestation de narco-trafiquants en Espagne : Du cannabis marocain dans le lot

Même si la lutte contre la drogue bat son plein, des saisies de grandes quantités sont enregistrées que ce soit au Maroc ou de l’autre côté de la Méditerranée. Pour tous ses efforts déployés par les services concernés, le Maroc est devenu un modèle et même une référence dans la lutte contre les réseaux de trafiquants de drogue  et la culture de cannabis.
L’information selon laquelle  la garde civile a arrêté 51 narcotrafiquants opérant dans sept provinces espagnoles et au Pays Basque français lors d'un coup de filet, fait partie de la routine quotidienne des services concernés, mais les quantités et en particulier les variétés des drogues 1,2 tonne de haschisch, 12000 pastilles d'ecstasy, 40112 doses de cocaïne et de 34,3 kilos d'amphétamines constituent un fait nouveau.  Selon la garde civile,  les interpellés étaient chargés d'acheminer le haschisch depuis le Maroc.
A noter qu’il y a dix jours, l’Office national des Nations Unies contre la drogue et le crime  qui avait publié son rapport annuel de 2009 contre la drogue et le crime, a indiqué que les marchés mondiaux de la cocaïne, des opiacés et du cannabis sont stables ou en régression, alors que la production et la consommation de drogues de synthèse risquent d'augmenter dans les pays en développement. Pour ce qui est de la production du cannabis,  le rapport avait indiqué que le Maroc reste le premier producteur mondial du haschich, mais par contre  la superficie cultivée est passée  de 134.000 hectares en 2003 à 76.400 en 2008, soit une baisse de 55%. Pendant la même période, la production de résine de cannabis (haschich) a baissé de 3000 tonnes à 1066 tonnes. Taounate, Chefchaouen,  El Hoceima et Tétouan étant les terrains concernés par cette culture.   Selon l'ONUDC, les superficies cultivées en Afghanistan sont passées à 70.000 ha en 2006-2007, ce qui dépasse les superficies cultivées au Maroc.
Outre cette tendance descendante depuis 2003,  baisse notoire, le rapport indique que le Maroc n’est plus cité par plusieurs pays comme étant source de leur cannabis.
 Ce rapport révèle entre autres que la culture du pavot et la production de l'opium, de la cocaïne et du cannabis se stabilisent et même diminuent suite à une légère baisse de la demande aux Etats-Unis et en Europe.  Depuis la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte anti-drogue, les efforts déployés par les autorités marocaines ont permis de réduire les superficies cultivées en cannabis par rapport à 2003 et ayant pour objectif final en 2009 d’éradiquer totalement les cultures de cannabis dans les provinces de Tétouan, Larache, Sidi Kacem et Taounate. Pour ce qui de cette opération d’envergure, baptisée "Buceador II", elle a débuté par des enquêtes lancées en juin 2008 dans la province  basque de Guipuzkoa, région où les présumés trafiquants exerçaient leurs principales activités. Ces derniers sont soupçonnés d'avoir des liens avec plusieurs Français de la région d'Irun (Pays Basque), qui ont été arrêtés. Cette énorme saisie relance la question de la lutte contre les trafiquants et réseaux de drogue entre les deux rives.