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Bien que les "Allahou Akbar" (Dieu est le plus grand), lancés des toits de la capitale comme lors de la révolution islamique de 1979, continuent à retentir une fois la nuit tombée, les conservateurs au pouvoir, relayés dans la rue par les miliciens bassidji, ont visiblement repris les choses en main.
Dix manifestants ont été tués samedi au cours de la manifestation la plus violente depuis le scrutin du 12 juin et sept autres avaient trouvé la mort les jours précédents, selon le bilan officiel. Filmés et diffusés sur Internet, plusieurs de ces décès, dont celui de Neda, jeune femme devenue le symbole de la contestation, ont exacerbé l'indignation de la communauté internationale.
Barack Obama s'est dit "choqué et outré", mardi, tandis que Téhéran accusait Londres et Washington de souffler sur les braises de la contestation.
Le président des Etats-Unis s'est à nouveau engagé à respecter la souveraineté de la République islamique et a nié toute ingérence dans les affaires iraniennes.
"Mais nous devons également témoigner du courage et de la dignité du peuple iranien, et de la formidable ouverture au sein de la société iranienne", a-t-il ajouté avant d'exhorter le pouvoir à "respecter la volonté" de son peuple et à "gouverner par le consentement, non par la coercition".
Plusieurs manifestants arrêtés, dont les aveux ont été diffusés par la télévision publique, se sont dits instrumentalisés par les médias occidentaux.
"Les émeutiers avouent: la presse occidentale nous a dupés", titre mercredi le quotidien conservateur en anglais Kayhan International. D'autres titres dénoncent la responsabilité du principal rival d'Ahmadinejad, dont l'investiture aura lieu entre le 26 juillet et le 19 août, précisent-ils. "Le responsable de la mort de mon fils est Mirhossein Moussavi et je ne lâcherai pas cette affaire avant d'avoir obtenu justice", dit le père d'un manifestant tué, dans les colonnes du Vatan e Emrouz.
L'ancien premier ministre, qui revendique la victoire à la présidentielle, a assuré à plusieurs reprises que ses partisans n'étaient pour rien dans les affrontements des derniers jours.
Les autorités judiciaires ont promis mardi de "donner une leçon" aux contestataires, ce qui n'a semble-t-il pas dissuadé le clan réformateur de s'exprimer.
Le grand ayatollah Hossein Ali Montazeri, entré depuis plusieurs années en dissidence, a invité le peuple iranien à observer trois jours de deuil à compter de mercredi en mémoire des victimes de la répression. "Résister aux exigences du peuple est interdit par la religion (...) J'appelle à trois jours de deuil national à compter de mercredi", dit-il dans un communiqué diffusé dimanche.
Le réformateur Mehdi Karoubi, autre adversaire malheureux de Mahmoud Ahmadinejad, a également invité ses partisans à observer une journée de deuil, jeudi.
Le candidat conservateur Mohsen Reza, ancien Gardien de la révolution, a en revanche renoncé mercredi à sa plainte contre les conditions du scrutin. Ali Khamenei, Guide suprême de la révolution, avait annoncé la veille une prolongation de cinq jours du délai pour déposer un recours. Le délai initial expirait mercredi. Sans refuser d'examiner ces recours, le Conseil des Gardiens, organe législatif suprême, a exclu de revenir sur l'issue du scrutin.