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Rien ne va plus dans une rue marocaine qui n’en finit pas de bouillonner. Les transporteurs menacent de grève. Les centrales syndicales, notamment la CDT, la FDT et l’UMT, dénoncent vigoureusement les nouveaux prix à la pompe. Les diplômés chômeurs ont déterré la hache de guerre contre un Exécutif qui se refuse à honorer les engagements d’emploi direct faits par l’ancien Premier ministre, l’Istiqlalien Abbas El Fassi. Dans l’air, il y a comme un parfum de grève nationale… «Les tensions sociales sont de retour et elles ne seront pas simples à gérer en ces temps de crise», prévoit cet économiste, l’œil rivé sur la conjoncture économique.
Après avoir surfé sur la vague d’un populisme dangereux et béat, Abdelilah Benkirane et ses troupes seraient-ils en train de découvrir les méfaits de l’impopularité? La hausse des prix du carburant est loin d’avoir plu : de telles hausses qui se répercutent sur tous les produits de consommation –notamment les fruits et légumes- frappent de plein fouet les familles en situation de précarité autant que les classes moyennes. «Il faut bien le dire, une telle hausse était nécessaire. Nous allions droit vers le mur. Mais sur le plan comptable, elle reste insuffisante. C’est tout juste une goutte d’eau», fait remarquer cet ancien ministre des Finances. Benkirane n’avait pas d’autre choix et il a d’ailleurs choisi de s’en expliquer devant les Marocains, en direct sur trois chaînes de télévision publiques. Plus de 3 millions de citoyens ont suivi les explications du chef de gouvernement et attendent, surtout, la suite des événements. « Et la suite des événements, c’est de faire en sorte que la compensation se fasse en direction de ses vrais destinataires. C’est un immense chantier et un long chemin semé d’obstacles. Benkirane veut s’inspirer de l’exemple brésilien et de ce qu’a fait l’ancien président Lula, en attribuant des aides directes aux populations ciblées. Ce n’est pas une mince affaire. Maintenant, comment compte-t-il faire pour que cette décision ne se réduise pas à un simple effet d’annonce ? Et surtout, attention à ce qu’une telle décision ne soit pas prise en fin de mandat, quelques mois avant les législatives», prévient ce membre du Bureau politique de l’Union socialiste des forces populaires.
«Un problème de crédibilité démocratique»
D’un bout à l’autre de l’échiquier politique, on est prompts à l’admettre : la réforme de la Caisse de compensation est une urgence. «La décision prise par le gouvernement Benkirane devait être intégrée dans une vision de réforme de la Caisse de compensation et de lutte contre la pauvreté. Je suis surpris qu’il n’y ait aucun lien avec l’INDH qui est pourtant un outil essentiel pour l’identification des espaces de pauvreté.
Il faut absolument qu’une telle réforme de la Caisse de compensation soit liée aux acquis de l’Initiative nationale pour le développement humain pour mieux cibler les interventions annoncées par le chef de gouvernement. Malheureusement une telle vision est pour l’heure complètement absente. Pour réussir, toute réforme doit être qualitative. Celle que cet Exécutif veut entreprendre s’annonce surtout quantitative», commente ce député de l’USFP.
Au-delà d’une réforme économique et sociale attendue et sans cesse reportée –la réforme de la Caisse de compensation aurait dû être entreprise sous le gouvernement d’Abbas El Fassi alors que la croissance était encore au rendez-vous et tous les clignotants au vert- c’est toute la problématique de la pratique politique qui est posée après la dernière décision prise par le gouvernement Benkirane. Pour ce cacique de l’opposition, il y a bien un hiatus entre la campagne électorale menée par le PJD qui conduit l’Exécutif et la hausse des carburants. «Une telle décision ne s’inscrit pas du tout dans la logique de la campagne électorale d’un PJD qui promettait monts et merveilles aux Marocains en plus d’un SMIG à 3000 dhs. Les islamistes n’ont jamais dit aux citoyens électeurs qu’ils allaient payer leur essence 2 dhs plus cher si le PJD remportait les élections et accédait au pouvoir. C’est tout le problème de crédibilité démocratique qui se pose. Il y a loin entre les promesses électorales et les décisions prises une fois au pouvoir. Cela ne procède pas de la démocratie et encore moins d’un exercice sain de la démocratie. Les programmes ne doivent pas se réduire à un catalogue de promesses électorales qui, au final, n’engagent que ceux qui ont la naïveté d’y croire », conclut cette parlementaire de l’opposition.