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A 18 heures tapantes, exactement à l’heure convenue 24 heures auparavant, le ministre de l’Intérieur fait son apparition pour donner la traditionnelle conférence de presse consacrée aux résultats définitifs du scrutin de vendredi dernier. Chakib Benmoussa est notamment accompagné de son secrétaire d’Etat, Saad Hassar et M. Elections du ministère de l’Intérieur.
Un long exposé –sous forme de saga des préparatifs qui ont jalonné l’organisation des communales, de la révision des listes électorales aux garanties juridiques en passant par la réforme de la charte communale et celle du code électoral- vient planter le décor, histoire de fixer les esprits et expliquer comment le Maroc en est arrivé là, c’est-à-dire à l’organisation d’un scrutin pour dessiner la nouvelle carte communale.
« And the winner is… »
17 pages plus tard, celui qui préside aux destinées du département de l’Intérieur, organisateur de cette grand-messe électorale, proclame les résultats définitifs des communales qui se sont déroulées le vendredi 12 juin. Alors que durant une partie de la soirée du vendredi 12 juin puis la journée du samedi 13 juin, les deux chaînes de télévision du service public ainsi que MédiI Sat –une télévision avec laquelle il faut désormais compter- donnaient, presque en continu, les résultats d’une très grosse partie de près de 28 000 sièges à pourvoir à travers le territoire, Chakib Benmoussa a livré à l’opinion publique nationale et internationale les résultats électoraux définitifs, relatifs à 8 partis, en fait ceux qui tirent leur épingle du jeu en dépassant la barre des 1000 élus.
Premier vainqueur de ce scrutin, le Parti authenticité et modernité, qui avec 6015 sièges obtient 18,7% des voix exprimées. Le parti dit du tracteur que dirige l’ancien polisarien Mohamed Cheikh Biadillah, explique le ministre de l’Intérieur, a décroché cette victoire grâce « à sa campagne dynamique mais aussi au fait que le PAM est la somme de plusieurs partis qui se sont présentés aux communales de 2003 et obtenu 10% des sièges ».
Sur la deuxième marche du podium, l’Istiqlal et ses 5292 sièges communaux et 16,6% des voix exprimées. Le parti du premier ministre confirme sa réputation de machine électorale. Dans de nombreuses communes, les Istiqlaliens sont au coude à coude avec la famille politique de Fouad Ali Al Himma. En troisième position, le Rassemblement national des indépendants compte désormais 4112 élus et 13% des voix exprimées.
L’Union socialiste des forces populaires, elle, est au milieu du tableau. A la quatrième place, le parti de la Rose a 3226 élus et obtenu 10,8% des suffrages. En cinquième et sixième positions le Mouvement populaire et le PJD des islamistes avec respectivement 2213 et 1513 édiles. Le PPS ferme le bal. En fin de tableau et à la huitième place, il a fait élire 1102 candidats, moins que l’Union constitutionnelle, qui, elle, en septième position peut compter sur ses 1307 élus.
Les avancées des uns ont bien signifié le recul d’autres. Au-delà du fait que les élections ont concerné 1503 communes au lieu de 1497 en 2003, il est indéniable qu’un léger rééquilibrage des forces est en train de s’opérer sur le terrain des communales et de la démocratie. L’arrivée du PAM est-elle en train de bouleverser la donne ? En tout cas, et en comparaison avec les résultats des communales de septembre 2003, le plus vieux parti marocain, l’Istiqlal, perd une place, l’USFP et le PPS deux, sachant qu’en 2003, le parti de la Rose avait faire élire 3373 candidats Le Rassemblement national des indépendants maintient sa position de 3ème mais double pratiquement le nombre de ses élus.
Les alliances seront-elles politiques ?
Au chapitre des victoires, il ne faut pas occulter la percée des islamistes du PJD qui n’ont couvert que près de 30% du territoire. En 2003, le Parti Justice et Développement avait réussi à faire élire 593 élus. Aujourd’hui, la famille politique de Abdelilah Benkirane en compte 1513, faisant mieux que l’UC et le PPS. Dans le même temps, le PJD est en tête du peloton dans les communes qui ont été régies par le scrutin uninominal avec 734 sièges obtenus, suivi de l’Istiqlal (655 sièges) et du PAM (648 sièges).
Et au chapitre des bonnes nouvelles, 20 partis n’ont pas dépassé la barre des 700 sièges, obtenant entre 678 et …7 élus, ce qui laisse à penser que l’émiettement et la balkanisation de la carte politique ont fait long feu.
Enfin et depuis samedi 13 juin, soit 24 heures après le scrutin du 12 juin, les tractations pour l’élection du président et la constitution de bureaux ont déjà commencé. Les pratiques d’antan donnant à voir des « rapts » d’élus et des majorités confisquées seront-elles, cette année encore de mise ? « Des mesures ont été prises dans le cadre de la loi pour moraliser le processus. D’abord le seuil de 6% qui a pour conséquence la réduction du nombre de partis politiques en présence dans une commune ainsi que le nombre d’acteurs puisque seules les têtes de liste ont le droit de se présenter à la présidence. Tous ces éléments devraient faciliter le travail de négociations dans la perspective des alliances, un travail qui est d’abord et avant tout politique », soutient le ministre de l’Intérieur.
Des alliances politiques, tel est dans l’absolu, ce qui devrait présider à l’élection du président et de son bureau. A l’USFP, le principe est érigé en règle : il n’y aura pas d’alliance avec ceux qui auront dépravé le processus électoral. Pas question non plus de soutenir des candidats minoritaires. « Nous sommes des démocrates et nous nous faisons fort de respecter la règle démocratique», conclut ce membre dirigeant de l’Union socialiste des forces populaires.