Après la Marche de la dignité : La gauche veut s’organiser en alternative politique


Narjis Rerhaye
Mardi 29 Mai 2012

Après la Marche de la dignité : La gauche veut s’organiser en alternative politique
Derrière la marche de la dignité organisée dimanche 27 mai à Casablanca, ce militant retient d’abord et avant tout les retrouvailles de la gauche marocaine. C’est comme si, explique-t-il, l’unité syndicale de dimanche avait servi de catalyseur  à une dynamique de la gauche.
Ce dimanche 27 mai, l’ambiance était festive. En marchant derrière le même étendard de la dignité des Marocains, la grande famille de la gauche scellait ses premières retrouvailles. Du jamais vu depuis bien longtemps : les responsables de l’USFP, du PADS, du PSU, du CNI, d’Annahj addimokrati, du Parti travailliste ont répondu à l’appel des deux centrales syndicales de gauche, la CDT et la FDT et marché côte à côte à Casablanca.  « Il ne faut pas oublier que l’histoire de la gauche marocaine  se confond avec l’histoire du mouvement ouvrier, l’histoire des classes laborieuses et des luttes sociales. Il ne faut pas non plus perdre de vue que la gauche s’est affaiblie lorsque les divisions syndicales sont apparues», rappelle cet Usfpéiste, membre fondateur de la CDT.
 A gauche de l’échiquier politique, on relève en tout cas, avec force, cette première initiative de deux syndicats prise au nom de « la défense de la dignité des Marocains », une initiative qui a bénéficié du soutien de toute la gauche. « Même le PPS était présent à travers des individualités comme Said Saadi, qui sont contre la participation de leur parti au gouvernement ultra-conservateur de Benkirane », fait remarquer ce militant de l’extrême gauche.

«Dimanche, l’histoire
a bougé»
Un optimisme et un espoir qui n’empêchent pas les composantes de la gauche d’observer ces retrouvailles avec  tout à la fois, circonspection et espoir. « La politique est synonyme d’optimisme. Et l’optimisme autorise  tous les espoirs», sourit cet homme de gauche tout en reconnaissant que « l’unité de la gauche n’a jamais été et ne sera jamais chose aisée et facile ».
Ce lundi 28 mai, les clameurs de la marche de dimanche n’en finissent toujours pas de résonner dans les états majors partisans et syndicaux qui ont battu le pavé. Il y a comme  un parfum de  prise de conscience dans l’air militant. « Une prise de conscience qui  est perceptible au sein de la grande famille de gauche. Je crois qu’ils sont de plus en plus nombreux à gauche à avoir compris que pratiquer l’attentisme, c’est favoriser la progression des forces obscurantistes et fragiliser plus encore les acquis démocratiques. Ces retrouvailles nous imposent de nouvelles responsabilités. Aujourd’hui face à ces temps troublés et difficiles, face à ce gouvernement conservateur que conduit l’islamiste Abdelilah Benkirane, la gauche doit désormais  se présenter  en alternative crédible, responsable et audacieuse », explique ce ténor du parti de la Rose. Pour beaucoup, une véritable opposition à la politique gouvernementale actuelle ne pourra être menée que par les partis de gauche. « D’ailleurs une opposition de gauche peut être considérée comme une condition de mise en œuvre de la Constitution mais aussi d’approfondissement de la pratique démocratique», souligne ce député usfpéiste qui a retrouvé avec  passion les travées de l’opposition parlementaire.
Ce 27 mai, la marche de la dignité a été vécue comme étant  celle de l’unité et d’un espoir retrouvé. Le peuple de gauche veut y croire. « Il faut que nous réfléchissions à une nouvelle approche qui dépasse tous les schémas classiques, ici et là. Cela peut être une charte qui réunit toute la gauche marocaine, qui rappelle les principes et rappelle les valeurs. Une charte pour dire qu’il y a une alternative à la politique actuelle. Nous n’avons pas le droit de rater ce nouveau rendez-vous historique, sinon la crise de confiance va s’accentuer et la politique ne sera plus qu’incantation. Dimanche, il y a quelque chose qui a bougé. Et quand l’histoire bouge, c’est aux acteurs de lui donner du sens », conclut ce responsable politique de gauche.


Lu 1050 fois


1.Posté par futurbarbu le 29/05/2012 09:22
les démocrates doivent faire face ,tous et sans exeption, à l'obscurantisme qui rampe doucement dans notre pays habitué aux libertées ennemies des barbus qui érigent l'absolu en vérité de satan ,oui il y a de l'espoir de contenir la propagande nuisante des obscurantistes dieux de tous les enfers!

2.Posté par AMAR le 29/05/2012 10:22
Espérant que la Maroc verra le jour où une vraie gauche démocratique avec un projet de société clair à présenter au marocains. Ce qui inquiette pourtant c'est l'absence presque totale de l'alternance démocratique de l'élite au sein même de plusieurs partis de cette gauche.
Il faut bouger dans ce sens pour qu'une veritable gauche puisse naitre et représenter une alternative crédible.

3.Posté par AMAR le 29/05/2012 12:31
A commentaire No1 .
Je ne suis pas d'accord sur l'approche de se constituer en force de gauche rien que pour faire face à une autre composante importante de la société. Ceci s'appelle le manque de projet propre à la gauche. Le projet doit se profiler en tenant compte des aspirations de toutes les composantes de la société sans exclusion des uns et des autres. Un projet unificateur autour des vrais problèmes:
corruption, despotisme, séparation claire des pouvoires, justice, ....
Conclusion: En tenant un langage idéologique trop simpliste, la gauche va s'enfoncer encore dans le creux.

4.Posté par ouchen assou le 29/05/2012 14:55
Un vent de désespoir semble souffler sur le pays , c’est mauvais d’autant plus qu’une prémonition de perte des repaires et des idéaux politiques de part et d’autre s’installe doucement et sans grand bruit si ce n’est celui de cette grogne d’insatisfaction à assouvir des besoins d’équité, de justice , de rétablissement de la grandeur de l’Etat de droit , transparent et intransigeant avec les fraudeurs , les adeptes des passes droit et des corrompus tous styles confondus très urgents et d’une acuité alarmante.
Cet Etat, SM le Roi s’est évertué à nous l’offrir dans le respect total de nos aspirations démocratiques, individuelles et collectives, dans notre diversité séculaire qui donne à notre identité nationale sa spécificité, en tant que peuple émancipé et qui est loin de sortir des greffes d’une dictature avide et inhumaine comme c’est le cas pour les pays arabes qui cherchent à se construire alors que notre souci à nous doit être celui de nous parfaire.
Je dis bien hormis cette grogne qui se manifeste de façon fortuite et sporadique, la dépression collective pour ne pas dire le désespoir chaotique fait son intrusion indésirable entrainant dans son sillage un arrière goût de futilisme politique, et pour cause :
• On est en face, sous la coupe même d’un gouvernement que les citoyens minoritaires (la majorité de ceux qui ont voté) ont bien voulu choisir pour les citoyens majoritaires (la minorité de ceux qui ont voté et la majorité écrasante de ceux qui se sont abstenu de le faire), un gouvernement qui investit trop dans le discours populiste que dans les actions même symbolique. Un gouvernement qui étonne et surprend ! il la faculté de remuer l’ordre des choses conventionnelle en poussant le désir de défendre ce qui lui semble juste jusqu’à l’extrême comme pour le cas de Ross, comme il peut se rétracter de façon incompréhensible comme c’est le cas des cahiers des charges, des diplômés chômeurs et la chasse aux fraudeurs ! il n’arrête pas de crier le haro sur Mawazine et se terre tout au long du festival si ce n’est pour se plaindre de la SNRT et 2M qui n’avaient pas couvert la conférence du PJD . La liste est déjà longue , d’ici 2016 on aura besoin de Shéhérazade pour la conter aux gosses qui auront cinq ans d’ici là et de leur dire c’étaient vos premières années dans la vie mes pauvres gamins !
• De l’autre côté, on est animé par une opposition totalement déphasée et qui s’entête à ne pas évoluer ou à se séparer de ses mécanismes archaïques des débuts des années soixante. Elle croit toujours que 100.000 manifestants dans un pays de quarante millions de citoyens vont inciter le Gouvernement à leur céder la place, car dans toute cette histoire il semble que le fait d’accéder au Gouvernement est plus important que celui d’initier un véritable process de développement multidimensionnel et durable ! des slogans qui font pitié, une personnalisation de la politique assortie d’injures qui font honte, deux syndicats qui se réveillent comme sous l’effet d’un cauchemar après une longue hibernation digne de « AS HAB AL KAHF »
Bref, ni le gouvernement, ni l’opposition ne sont à la hauteur de nos attentes ! ils nous font pitié plus qu’il nous exaspèrent, et c’est là où réside notre peur de tout laisser tomber et cultiver l’individualisme subjectif à outrance au détriment de l’appartenance collective à des idéaux clairs même s’ils s’opposent , quelque part ils se complètent et convergent vers un seul et même objectif : construire l’avenir de nos enfants dans la dignité absolue et inconditionnelle.

5.Posté par marouan le 29/05/2012 21:50
L'ufsp est vraiment un parti nausèaband,qui n'a rien avoir avec les valeurs du socialisme,!Ses dirigeants ne sont que des parasites hypocrites qui gravitent autour du pouvoir .....

6.Posté par bedaoui le 30/05/2012 07:31
Le sujet revient avec force cette fois ci, y a t il des gens de bonne volonté pour la mise en œuvre de cette idée, si chère à tous les militants de la gauche???

7.Posté par futurbarbu le 30/05/2012 07:35
Pour Mr AMAR:je parle en tant qu'individu démocrate sans parti mais je vote pour la gauche qui peut former une opposition aux obscurantistes dont l'idiologie prepare les tetes vides à etre des esclaves de tout pouvoir dictatorial ,ex des salafistes fanatiques qui veulent faire oublier aux gens qu' en adalousie reconquise les gens du pouvoir ont été les premiers à se rendre aux chrétiens vainqueurs pour sauver leurs biens malacquis .

8.Posté par mohamed ait El kadi le 30/05/2012 09:39
Le Parti de l'USFP a perdu la raison , elle cherche son identité par tous les moyens, le peuple Marocain est intelligent , il sait que ce parti cherche uniquement ses intérêts. Il est donc clair que ce parti ,qui vient de quitter le gouvernement , cherche à tout prix à faire échouer le gouvernement de ben Kirane. La démocratie nous apprend qu'il faut céder à la volonté de la majorité et accepter la défaite avec un esprit sportif.

Nouveau commentaire :

Votre avis nous intéresse. Cependant, Libé refusera de diffuser toute forme de message haineux, diffamatoire, calomnieux ou attentatoire à l'honneur et à la vie privée.
Seront immédiatement exclus de notre site, tous propos racistes ou xénophobes, menaces, injures ou autres incitations à la violence.
En toutes circonstances, nous vous recommandons respect et courtoisie. Merci.

Dossiers du weekend | Actualité | Spécial élections | Les cancres de la campagne | Libé + Eté | Spécial Eté | Rétrospective 2010 | Monde | Société | Régions | Horizons | Economie | Culture | Sport | Ecume du jour | Entretien | Archives | Vidéo | Expresso | En toute Libé | USFP | People | Editorial | Post Scriptum | Billet | Rebonds | Vu d'ici | Scalpel | Chronique littéraire | Chronique | Portrait | Au jour le jour | Edito | Sur le vif | RETROSPECTIVE 2020 | RETROSPECTIVE ECO 2020 | RETROSPECTIVE USFP 2020 | RETROSPECTIVE SPORT 2020 | RETROSPECTIVE CULTURE 2020 | RETROSPECTIVE SOCIETE 2020 | RETROSPECTIVE MONDE 2020 | Videos USFP | Economie_Zoom | Economie_Automobile | TVLibe











L M M J V S D
      1 2 3 4
5 6 7 8 9 10 11
12 13 14 15 16 17 18
19 20 21 22 23 24 25
26 27 28 29 30 31  





Flux RSS
p