Anniversaire de la Sûreté nationale : Taux d’encadrement et conditions de travail laissent à désirer


KAMAL MOUNTASSIR
Samedi 16 Mai 2009

Anniversaire de la Sûreté nationale : Taux d’encadrement et conditions de travail laissent à désirer
Il y a 53 ans que la Sûreté nationale a été créée. Aujourd’hui, ils sont environ quatre vingt mille policiers à fêter cet événement. Si depuis, leur nombre à sensiblement augmenté, il n’en reste pas moins vrai que le corps de la police, longtemps assimilé à un ennemi public numéro un lors des années de plomb, vit des conditions difficiles pour ne pas dire plus.
Si le nombre d’affaires résolues augmente de jour en jour c’est-à-dire que le rendement s’améliore, le taux d’encadrement et les moyens mis au service de nos policiers restent dérisoires. Le taux d’encadrement est dans les meilleurs des cas que d’un policier pour deux cent habitants. Un taux qui reste extrêmement faible vu les normes en cours en Europe et dans les pays à niveau égal au notre. Un mécontentement silencieux mais apparent s’est installé chez la plupart de policiers de petits grades. Certes, on parle souvent du problème de la corruption au sein de ce corps mais on ne peut dire que la situation du policier marocain est rose. Si l’on excepte les gros poissons de la sûreté, le système d’indemnisation et de promotion reste inéquitable et parfois abusif sur tous les plans. De l’indemnité de risque à celle des heures de nuit en passant par les services de police rendus lors des manifestations publiques, matchs, concerts…et autres), les petits agents sont misérablement récompensés.
Pour exemple. Au moment où l’indemnité d’un chef de district est estimée à 10000 dh, celle d’un inspecteur de police n’est que de 300dh environ. Autre souffrance des petits gradés demeure le retard dans les avancements qui se font selon des sources policières au pif, et où l’on  ignore  souvent le critère de l’ancienneté. Ce qui crée un grand fossé au niveau des salaires et indemnités entre les petits gradés et leurs chefs.
Quant aux moyens mis à la disposition du corps sécuritaire, ils sont insignifiants et n’accompagnent pas l’essor qu’à connu la société d’aujourd’hui.
Si les Wilaya de police s’accaparent la part du lion et du budget et du matériel, la plupart des districts à travers le royaume sont atrocement sous équipés en matériel bureautique et en véhicules. «Souvent on est amené à utiliser nos moyens personnels pour réussir une mission et sans reconnaissance aucune de la part de notre administration» reconnaît un inspecteur de police exerçant dans un district de la région de Meknès-Tafilalet. Avec d’autres amis, il déplore également le manque des services d’œuvres sociales pour les familles appartenant à ce corps à l’instar de ce qui se fait dans d’autres administrations publiques ou semi-publiques. Les prêts préférentiels pour le logement sont inexistants ainsi que les centres d’estivages et les bourses octroyées aux enfants des policiers….Rien ne se fait en faveur de ce corps dans ce sens.
Les policiers qui longtemps ne s’exprimaient pas sur leur situation souffrent également des lenteurs administratives voire parfois    des abus de la part de leurs responsables pour l’accord d’un congé ou pour obtention de documents les concernant.
Quant à la formation continue, c’est un luxe dont ne peut aspirer le policier marocain. Les séminaires ou les campagnes de sensibilisation sont quasiment inexistants pour le corps policier dans ses différentes catégories. Certes, la police scientifique est là comme un outil de travail et un indice qui démontre une volonté de modernisation du secteur mais tout projet de développement qui ne prend pas en considération l’amélioration des conditions du corps policier sera un autre coup d’épée dans l’eau.

        



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