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"C'est impensable, c'est la première fois que cela arrive", dit Vigneau par téléphone à l'AFP, à son retour d'une brève campagne de chasse. "Les fourrures, on a dû les jeter à l'eau".
Mais il n'y avait pas d'autre solution. Les usines locales qui achetaient les peaux sont fermées, à la fois faute de demande (réduite à cause de l'embargo européen) et d'offre. "Elles n'allaient pas ouvrir pour deux ou trois mille loups marins", explique le chasseur, par ailleurs patron de la boucherie spécialisée Côte à Côte.
Car le Jean Mathieu, à bord duquel il était parti avec neuf autres chasseurs, était bien seul cette année à prendre la mer à la recherche de phoques, contre trente bateaux les autres années.
Et le phénomène n'a rien de local. La plupart des 6.000 chasseurs de phoques canadiens sont restés chez eux, sachant qu'ils n'arriveraient pas à vendre leurs prises. A Terre-Neuve, moins de 50 bateaux participent à la campagne, contre environ 500 ces dernières années.
Pourtant, la viande et les fourrures ne sont pas les seuls produits de la chasse au phoque: l'huile, tirée de son gras, vendue en gélules, est riche en acides gras oméga-3, aux bienfaits bien connus, et le collagène provenant de sa peau est utilisé dans différents traitements naturels antidouleur et les produits de beauté.
"Le boycott européen a été dévastateur pour le secteur cette année, tout comme l'absence de glace dans le golfe du Saint-Laurent après un hiver exceptionnellement chaud", déclare Jean Richard, responsable de la protection des espèces pour le sud du Québec au ministère des Pêches.
Le Jean Mathieu a ramené 2.000 carcasses de jeunes phoques et seulement 200 de phoques adultes, dont la viande est achetée par les restaurateurs, après une chasse difficile: le golfe du Saint-Laurent n'a pratiquement pas gelé cet hiver, alors que c'est sur la banquise qu'on trouve les animaux.